Femu a Corsica passe à l'offensive
En lançant la campagne << Una terra, una lingua, un populu. Autonomia >, outre souhaiter promouvoir,expliquer et populariser la revendication autonomiste, Femu a Corsica a sans doute aussi voulu répondre aux critiques...
Femu a Corsica passe à l’offensive
En lançant la campagne « Una terra, una lingua, un populu. Autonomia », outre souhaiter promouvoir, expliquer et populariser la revendication autonomiste, Femu a Corsica a sans doute aussi voulu répondre offensivement aux critiques récurrentes de ses principaux opposants.
Femu a Corsica a fait sa rentrée politique sur le site de la Testa Ventilegne. Avaient répondu présent : le député Jean-Félix Acquaviva, des conseillers de Corse Fa Populu Inseme, des élus municipaux venus en amis ou en voisins, des cadres, des militants et des sympathisants du parti, ainsi que le Président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni, et la Présidente de l’Assemblée de Corse, Nanette Maupertuis. Le choix du lieu était aussi symbolique que politique.
En organisant sa rentrée politique sur un site dont la préservation environnementale a été rendue possible par le combat nationaliste qui a empêché la réalisation d’un complexe touristique de 100 000 lits, ainsi que par des acquisitions du Conservatoire du Littoral et l’application du PADDUC, le parti siméoniste a manifestement voulu coller aux débats du moment en mettant implicitement en exergue que la mobilisation militante et l’action publique étaient en mesure de contrer les appétits er les excès de la spéculation foncière, de la bétonisation et du tout-tourisme.
En mobilisant ses élus, ses cadres et des soutiens locaux dans une région où prédominent le Partitu di a Nazione Corsa et la Droite, le parti siméoniste a très probablement voulu indiquer à ses principaux adversaires politiques qu’il entendait porter son message, s’implanter et influer partout. Néanmoins l’objet essentiel du rassemblement était de donner le coup d’envoi de « Una terra, una lingua, un populu. Autonomia », une campagne militante portant sur l’Autonomie devant se dérouler en deux temps : d’abord, dans quelques semaines à Corti, un séminaire dans le cadre duquel des ateliers travailleront à mieux définir l’autonomie de plein droit et de plein exercice la plus souhaitable pour la Corse et les Corses ; ensuite, durant plus d’un an, des réunion dans toutes les régions de l’île qui auront pour objectifs d’impliquer les habitants et de susciter le débat (rencontres avec les populations de l’urbain et du rural, explication du concept d’autonomie, présentation des propositions retenues à l’issue du séminaire de Corti, identification des problématiques spécifiques des hommes, des organisations et des territoires …)
Réponses aux opposants
En lançant la campagne « Una terra, una lingua, un populu. Autonomia », outre souhaiter promouvoir, expliquer et populariser la revendication autonomiste, ainsi qu’élaborer et peaufiner les propositions sectorielles et le projet global d’autonomie qu’il défendra dans le cadre du processus Darmanin. Femu a Corsica a sans doute aussi voulu répondre offensivement aux critiques récurrentes de ses principaux opposants ; lesquelles d’ailleurs, ces derniers jours, ont été longuement exprimées dans le quotidien régional. Du côté de la droite, Valérie Bozzi et Jean-Martin Mondoloni, coprésidents du groupe Un Soffiu Novu à l'Assemblée de Corse, ont mis en doute la pertinence de la revendication autonomiste, déploré que la population soit tenue à l’écart des débats et dénoncé une propension à la dispersion et à l’indécision de Gilles Simeoni et ses partisans : « On ne peut vouloir gouverner et faire nation tout à la fois. (…) Il faut dès à présent impliquer la population (…) Soit l'on s'en tient à une tour d'ivoire et l'on considère, au titre des élus que nous sommes, que nous avons mandat pour aller le plus loin possible en termes d'autonomie, soit l'on se rapproche effectivement régulièrement de l'opinion en mettant sur la table sans tabou les avantages mais aussi les risques d'une autonomie accrue (…)
L'écueil à éviter ? Partir du postulat qui a été distillé dans les cerveaux que l'on va être plus heureux et que l'on va davantage résoudre les problèmes en étant plus autonomes. » Du côté nationaliste, Jean-Christophe Angelini, au nom du groupe Avanzemu à l'Assemblée de Corse, a déploré une lenteur dans l’action et un concentration du pouvoir décisionnaire : « La puissance publique corse doit se hisser à la hauteur des enjeux en prenant la mesure des priorités (...) J'exhorte à davantage de célérité dans l'exécution des orientations promises (…) On observe un engorgement et une hyper-concentration du pouvoir, aux antipodes de solutions partagées, de la respiration démocratique et de ce en quoi je crois plus que tout, l'intelligence collective. »
Incendie circonscrit
La volonté d’une réponse offensive a d’ailleurs transparu dans ces mots du Secrétaire national de Femu a Corsica recueilli par une de nos consœurs. En effet, François Martinetti a fait valoir que plus qu’un statut, l’autonomie serait un facteur de libération et de dynamisation de l’action : « L’autonomie, ce n’est pas qu’une revendication statutaire, c’est aussi un état d’esprit qui anime chacun d’entre nous et sous-tend notre action.
Qui nous permettra de vivre mieux sur notre terre, d’être des gens autonomes dans nos têtes et de répondre aux problématiques actuelles par des politiques innovantes sur la base de nos fondamentaux. » Il convient aussi de souligner que l’offensive de Femu a Corsica est venue à point pour circonscrire un incendie qu’avait quelques jours plus tôt allumé Gilles Simeoni. En effet, en faisant part dans une interview accordée a un quotidien catalan, d’un doute sur les intentions de Paris dans le cadre du processus Darmanin, le Président du Conseil exécutif avait prêté le flanc à la critique.
En effet, il lui avait été reproché de donner le sentiment de ne pas vouloir vraiment jouer le jeu. « Soit on pense que l'État nous enferme dans des manœuvres dilatoires et il faut, de facto, mettre un terme à ce qui a été amorcé. Soit, on pense que l'on nous invite à une véritable démarche politique, et il faut jouer pleinement cette carte. Nous n'avons pas le droit de nous embarquer dans ces discussions à reculons » avait asséné Jean-Christophe Angelini. « Engager le dialogue avec ce type de position un peu alarmiste, publique et médiatique, est un peu étrange. » avait relevé Valérie Bozzi. « Lorsque l'on a des convictions, des certitudes, on ne doit pas douter. On doit pousser, on doit argumenter, on doit convaincre, on doit avancer. » a très récemment professé Paul-Félix Benedetti, le leader de Core un Fronte.
Pierre Corsi
En lançant la campagne « Una terra, una lingua, un populu. Autonomia », outre souhaiter promouvoir, expliquer et populariser la revendication autonomiste, Femu a Corsica a sans doute aussi voulu répondre offensivement aux critiques récurrentes de ses principaux opposants.
Femu a Corsica a fait sa rentrée politique sur le site de la Testa Ventilegne. Avaient répondu présent : le député Jean-Félix Acquaviva, des conseillers de Corse Fa Populu Inseme, des élus municipaux venus en amis ou en voisins, des cadres, des militants et des sympathisants du parti, ainsi que le Président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni, et la Présidente de l’Assemblée de Corse, Nanette Maupertuis. Le choix du lieu était aussi symbolique que politique.
En organisant sa rentrée politique sur un site dont la préservation environnementale a été rendue possible par le combat nationaliste qui a empêché la réalisation d’un complexe touristique de 100 000 lits, ainsi que par des acquisitions du Conservatoire du Littoral et l’application du PADDUC, le parti siméoniste a manifestement voulu coller aux débats du moment en mettant implicitement en exergue que la mobilisation militante et l’action publique étaient en mesure de contrer les appétits er les excès de la spéculation foncière, de la bétonisation et du tout-tourisme.
En mobilisant ses élus, ses cadres et des soutiens locaux dans une région où prédominent le Partitu di a Nazione Corsa et la Droite, le parti siméoniste a très probablement voulu indiquer à ses principaux adversaires politiques qu’il entendait porter son message, s’implanter et influer partout. Néanmoins l’objet essentiel du rassemblement était de donner le coup d’envoi de « Una terra, una lingua, un populu. Autonomia », une campagne militante portant sur l’Autonomie devant se dérouler en deux temps : d’abord, dans quelques semaines à Corti, un séminaire dans le cadre duquel des ateliers travailleront à mieux définir l’autonomie de plein droit et de plein exercice la plus souhaitable pour la Corse et les Corses ; ensuite, durant plus d’un an, des réunion dans toutes les régions de l’île qui auront pour objectifs d’impliquer les habitants et de susciter le débat (rencontres avec les populations de l’urbain et du rural, explication du concept d’autonomie, présentation des propositions retenues à l’issue du séminaire de Corti, identification des problématiques spécifiques des hommes, des organisations et des territoires …)
Réponses aux opposants
En lançant la campagne « Una terra, una lingua, un populu. Autonomia », outre souhaiter promouvoir, expliquer et populariser la revendication autonomiste, ainsi qu’élaborer et peaufiner les propositions sectorielles et le projet global d’autonomie qu’il défendra dans le cadre du processus Darmanin. Femu a Corsica a sans doute aussi voulu répondre offensivement aux critiques récurrentes de ses principaux opposants ; lesquelles d’ailleurs, ces derniers jours, ont été longuement exprimées dans le quotidien régional. Du côté de la droite, Valérie Bozzi et Jean-Martin Mondoloni, coprésidents du groupe Un Soffiu Novu à l'Assemblée de Corse, ont mis en doute la pertinence de la revendication autonomiste, déploré que la population soit tenue à l’écart des débats et dénoncé une propension à la dispersion et à l’indécision de Gilles Simeoni et ses partisans : « On ne peut vouloir gouverner et faire nation tout à la fois. (…) Il faut dès à présent impliquer la population (…) Soit l'on s'en tient à une tour d'ivoire et l'on considère, au titre des élus que nous sommes, que nous avons mandat pour aller le plus loin possible en termes d'autonomie, soit l'on se rapproche effectivement régulièrement de l'opinion en mettant sur la table sans tabou les avantages mais aussi les risques d'une autonomie accrue (…)
L'écueil à éviter ? Partir du postulat qui a été distillé dans les cerveaux que l'on va être plus heureux et que l'on va davantage résoudre les problèmes en étant plus autonomes. » Du côté nationaliste, Jean-Christophe Angelini, au nom du groupe Avanzemu à l'Assemblée de Corse, a déploré une lenteur dans l’action et un concentration du pouvoir décisionnaire : « La puissance publique corse doit se hisser à la hauteur des enjeux en prenant la mesure des priorités (...) J'exhorte à davantage de célérité dans l'exécution des orientations promises (…) On observe un engorgement et une hyper-concentration du pouvoir, aux antipodes de solutions partagées, de la respiration démocratique et de ce en quoi je crois plus que tout, l'intelligence collective. »
Incendie circonscrit
La volonté d’une réponse offensive a d’ailleurs transparu dans ces mots du Secrétaire national de Femu a Corsica recueilli par une de nos consœurs. En effet, François Martinetti a fait valoir que plus qu’un statut, l’autonomie serait un facteur de libération et de dynamisation de l’action : « L’autonomie, ce n’est pas qu’une revendication statutaire, c’est aussi un état d’esprit qui anime chacun d’entre nous et sous-tend notre action.
Qui nous permettra de vivre mieux sur notre terre, d’être des gens autonomes dans nos têtes et de répondre aux problématiques actuelles par des politiques innovantes sur la base de nos fondamentaux. » Il convient aussi de souligner que l’offensive de Femu a Corsica est venue à point pour circonscrire un incendie qu’avait quelques jours plus tôt allumé Gilles Simeoni. En effet, en faisant part dans une interview accordée a un quotidien catalan, d’un doute sur les intentions de Paris dans le cadre du processus Darmanin, le Président du Conseil exécutif avait prêté le flanc à la critique.
En effet, il lui avait été reproché de donner le sentiment de ne pas vouloir vraiment jouer le jeu. « Soit on pense que l'État nous enferme dans des manœuvres dilatoires et il faut, de facto, mettre un terme à ce qui a été amorcé. Soit, on pense que l'on nous invite à une véritable démarche politique, et il faut jouer pleinement cette carte. Nous n'avons pas le droit de nous embarquer dans ces discussions à reculons » avait asséné Jean-Christophe Angelini. « Engager le dialogue avec ce type de position un peu alarmiste, publique et médiatique, est un peu étrange. » avait relevé Valérie Bozzi. « Lorsque l'on a des convictions, des certitudes, on ne doit pas douter. On doit pousser, on doit argumenter, on doit convaincre, on doit avancer. » a très récemment professé Paul-Félix Benedetti, le leader de Core un Fronte.
Pierre Corsi