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Delia Sepulcre-Nativi . La comédie dans le sang

L'un des personnages phare de la série télévisuelle, #paese sur Via Stella .Par ailleurs Dalia Sepulcre-Nativi achève son premier court-métrage de réalisatrice avec" Résurrection"
Théâtre. Cinéma. Danse. Télévision. Guitare classique… Delia Sepulcre-Nativi travaille beaucoup. En Ce moment elle est l’un des personnages phare de la série télévisuelle, # paese, sur Via Stella. Par ailleurs elle achève son premier court-métrage de réalisatrice avec « Résurrection ».

Delia est ce qu’on appelle une enfant de la balle. C’est la fille de Marianna Nativi, comédienne et directrice de Locu Teatrale à Ajaccio, et la sœur de Danae, sa cadette de trois ans, qui est aussi actrice. Son père est Mario Sepulcre, peintre. Les planches, Delia les connait depuis sa plus tendre enfance… Toujours en elle le théâtre. Au plus profond d’elle. Partie intégrante de son moi. Comédienne elle a ça dans le sang et c’est à 16 ans qu’elle décide véritablement d’en faire son métier.

Très tôt, vers 6 ans, elle participe aux spectacles « jeune public » et bilingues de sa maman. Marianna l’initia aussi très vite à ces bases que sont : exercer sa mémoire pour retenir parfaitement des textes ; savoir marcher face au public ; être capable de porter sa voix. On pourrait avancer que sa carrière professionnelle est inscrite dans ses gènes… sans exclure que jouer la comédie relève de son libre choix et de son potentiel de travail.

Parmi toutes les créations théâtrales de Marianna Nativi une l’a beaucoup impressionnée à la préadolescence, « Le Chancelier Nu » de Rinatu Coti. Parce que la pièce reflétait parfaitement l’éphémère et que son ton résonnait d’une nostalgie heureuse. Pour se former Delia suit quatre ans durant les cours du conservatoire d’art dramatique d’Avignon, sur les conseils de Nathanaël Maïni. En fin de cursus elle s’inscrit à un stage dirigé par Olivier Py, dramaturge, metteur en scène, directeur du festival d’Avignon. Tout en s’amusant beaucoup avec copains et copines, apprentis acteurs, elle se donne à 1000 % dans « Orlando et l’impatience », œuvre que Py a écrite et s’apprête à monter. Bon vivant et très exigeant il la teste sans la ménager lors des exercices. Conclusions positives pour la débutante : elle est engagée pour jouer le rôle principal de « La jeune fille, le diable et le moulin », une œuvre d’Olivier Py, mise en scène par lui. Japon, Paris, Liban, Chine, la tournée internationale dure trois années. « Magique, le soir sur scène. Le jour en balades à la découvertes de villes très différentes les unes des autres et à la rencontres de gens », résume Délia. Une expérience capitale suivie de l’opéra, « Ariane et Barbe bleue » encore sous la direction de Py.

A ses débuts Delia n’avait qu’une idée : être parfaite. Aujourd’hui avec le recul et pas mal de rôles à son actif elle désire redevenir une actrice plus instinctive. Etre elle-même au théâtre et au cinéma tout en restant très malléable aux directives d’un cinéaste ou d’un metteur en scène. En somme être une actrice unique, une de celles qui frappe par la puissance et le naturel de leurs interprétations.


Comment avez-vous réagi à la proposition de jouer avec Danae, votre sœur, dans la série, # paese ?
On a trouvé drôle d’incarner des jumelles. En passant le casting on avait vraiment envie d’être prises pour cette série. Chacune de nous s’est amusée à travailler les personnages de Luisa et de Mona. Lors de l’audition on a même échangé les rôles. Nicolas Pancrazi, le réalisateur, voulait que je sois Luisa, l’intello. Finalement l’avis de Pierre-François Cimino, le producteur, a prévalu et dans # paese je suis Mona, la fille un peu fofolle.


Qu’est-ce qui vous a intéressé dans ce personnage de Mona ?
Mona est superficielle, influençable, naïve, des filles comme elle il y en a beaucoup. Avec sa moitié de cerveau alors que sa sœur a un cerveau et demi, elle est très représentative ! Son côté fofolle était agréable à jouer et j’y suis allée sans réserve ! Et puis j’aime tellement rire et elle peut être tellement cocasse !... Entre les prises toute l’équipe du tournage a d’ailleurs beaucoup rit, signe qu’on était soudé entre nous.


Être sœur dans la vie vous a-t-il aidé à incarner des jumelles ?
Ça nous a facilité le travail parce que nos voix se ressemblent, nos expressions sont souvent identiques et il nous arrive de penser les mêmes choses en même temps.


Mona et Luisa ont des relations très complices mais leurs tempéraments sont opposés. Etait-ce une difficulté à surmonter ?
Cet aspect des personnages nous a au contraire permis de creuser, de fouiller nos rôles respectifs. Si les jumelles sont complices, elles se contredisent également beaucoup, cela ajoute du piment. Ce qui me touche chez elles c’est qu’elles ne sont pas dans le jugement quoiqu’il arrive. Au fond l’une est le miroir de l’autre et inversement.


Qu’est-ce que vous recherchez dans un rôle ?
Les personnages qui vivent intensément et dont le caractère est plutôt éloigné du mien. Je souhaite être transportée et éviter d’être cantonnée dans de l’autobiographie. Ça me plait également d’interpréter des choses simples car c’est là qu’on voit les grands acteurs… Des rôles de méchantes m’attireraient aussi…


Pouvez-vous tout jouer ?
Tout acteur est censé pouvoir tout jouer… Je ne peux faire exception. Qu’ils soient mauvais, repoussant ou bons, généreux tous les personnages sont défendables sur scène et à l’écran. Autrement cela signifierait qu’il y a des gens qui n’ont pas le droit de vivre ! Toutefois je crois qu’interpréter une fille qui se fait violer m’imposerait une grande préparation intérieure.


Qu’attendez-vous d’un personnage au cinéma ? Au théâtre ?
Au cinéma les rôles sont plus proches de la vie réelle car on peut filmer un geste, un regard. On peut se comporter comme « en vrai ». Au théâtre ce n’est pas pareil. Quand on débute sur les planches on a besoin de se torturer énormément pour interpréter un personnage tragique. Maintenant ce besoin m’a quitté.


Pourquoi êtes-vous passé derrière la caméra ?
J’ai des choses à raconter par l’image et des idées me viennent à exprimer par le film. « Résurrection », mon premier court-métrage qui est en train d’être finalisé, c’est fait simplement : j’ai écouté de la musique en marchant, de retour chez moi je me suis mise à l’écriture. Ce que je veux approfondir dans un futur proche, c’est la manière d’écrire les scénarios.


Le thème de « Résurrection » ?
J’ai choisi Danae pour être l’héroïne de « Résurrection ». Avec le chef opérateur, François-Xavier Antonini elle s’est complètement impliquée. « Résurrection » c’est l’histoire d’une jeune femme emprisonnée dans des pensées très noires, mais au fond d’elle subsiste une petite flamme qu’elle va ranimer pour se sauver par elle-même de la destruction. Ce film est très corporel et s’apparente à de la danse. Le thème tient du symbole tout en parlant à tout le monde.


Vous dansez, chantez, jouez de la guitare classique. Est-ce indispensable pour être une actrice complète ?
Une actrice complète je pourrais l’être sans pratiquer le chant, la musique, la danse, mais ces disciplines artistiques font partie intégrante de moi. La guitare classique c’est mon échappatoire. La danse c’est parce que je suis très physique. Et chanter j’adore ! Bien sûr que pouvoir chanter, danser, jouer de la musique c’est bénéfique, c’est ce qui s’est passé avec le spectacle, « Forêt… Dimmila tù O Furesta » monté par Jean-Michel Ropers où mon rôle était muet et où je dansais.


Votre rêve de comédienne ? De réalisatrice ?
Au théâtre et au cinéma je voudrais ne jamais m’arrêter de jouer et ne pas me plaindre de ne pas avoir de vacances ! Je souhaite incarner des personnages qui me font vibrer. En tant que réalisatrice de cinéma je désire aller au bout d’un projet qui relève de l’urgence et vivre une belle aventure au sein d’une équipe car la réalisation c’est la clé d’un film.

Propos recueillis par M.A-P
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