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La COP27, un nouvel et dramatique échec

Pas de feuille de route pour s'attaquer aux énergies fossiles .......

La COP27, un nouvel et dramatique échec



Si la conférence climat de Charm El-Cheikh a reconnu pour la première fois la nécessité d’aider financièrement les pays les plus vulnérables à faire face aux dégâts causés par le réchauffement, elle n'a pas réussi à établir une feuille de route pour s'attaquer s’attaquer aux énergies fossiles ce qui était son premier devoir.

Le faible prix de la mauvaise conscience


La conférence mondiale sur le climat dite COP27, s'est ouverte à Charm El-Cheikh en Égypte et a réuni 196 pays. Symbole de la volonté de la COP : la température intérieure refroidie artificiellement était telle que les congressistes ont dû revêtir des doudounes alors que dehors, les 30° ont été dépassés. Les participants ont décidé de créer un fonds pour les « pertes et dommages », afin d’aider financièrement les pays en développement « particulièrement vulnérables » à faire face à ces dégâts irréversibles causés par le réchauffement climatique. C'est que la révolte grondait parmi les États vulnérables, principales victimes des sécheresses, inondations ou ouragans alors qu’ils sont ceux qui émettent le moins d'émissions de gaz à effet de serre. Face aux catastrophes qui s'accumulent dopées par la crise mondiale causée par la guerre en Ukraine, il devenait impossible aux pays développés (75 % des émissions de gaz de serre) de faire la sourde oreille.
Un comité composé de quatorze pays du Sud et de dix du Nord sera chargé de rendre opérationnel ce fonds dès la COP28 de l’an prochain. Il devra être abondé par les pays riches. Une quarantaine de pays se sont d’ores et déjà engagés à mobiliser plus de 360 millions de dollars. Pour comparaison selon les chercheurs américains de l'université Brown, la guerre en Afghanistan a coûté 6 400 milliards de dollars

Un gigantesque échec sur le fond


De nombreux États, notamment l’Union européenne (UE) parmi lesquels de grands producteurs de pétrole, comme les États-Unis, le Canada, la Norvège et la Colombie, ont bien proposé une sortie progressive de l’ensemble des énergies fossiles. Las, une majorité de pays, ceux du Golfe et la Chine en tête, l'ont refusé. En conséquence, la COP 27 a acté le fait que l'humanité continue sa course folle au suicide collectif. Laurence Tubiana, la directrice exécutive de la Fondation européenne pour le climat a conclu pour sa part que « la présidence égyptienne a produit un texte qui protège clairement les pétro-États et les industries des combustibles fossiles ».
En d'autres termes, l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle ce qui était l'ambition de l’accord de Paris, est théoriquement poursuivi et, dans les faits, abandonné. On préfère annoncer que désormais il s'agit de contenir la hausse des températures bien en dessous de 2 °C avant d'annoncer l'année prochaine un nouveau recul inévitable tant que la Chine et sa cohorte de soutien continueront à suivre comme direction, la croissance à tout prix. Alors que la COP 15 appelait à protéger la biodiversité, le terme même a été remisé aux oubliettes. Comme l'écrivait Pierre Daninos : nous nous trouvions au bord du gouffre. Depuis heureusement nous avons fait un grand pas en avant.

Les fous qui nous gouvernent


Hormis la climatisation de la salle (comme d'ailleurs le stade du Qatar), un autre fait n'a pas échappé aux organisations de défense de l'environnement. La conférence était ouverte à 636 lobbyistes des industries fossiles et a permis, en coulisse, la signature d’une vingtaine de contrats de gaz. Les plus grandes industries polluantes avaient envoyé des émissaires et la conférence était parrainée par Coca-Cola, entreprise négrière et ultra-polluante.

Une espèce animale parmi d'autres


Nous le savons : le processus du Vivant ne s'embarrasse pas de morale, de droits de l'homme. Il avance à coups d'échecs, de catastrophes. Les plus faibles périssent et les espèces qui survivent sont celles qui savent s'adapter. L'espèce humaine montre, en la matière, une bêtise catastrophique. Il ne fait aucun doute que nous avançons vers le chaos et vers des catastrophes qui vont s'enchaîner.
Nous créons toute une polémique absurde autour de quelques centaines de réfugiés maritimes. Mais nous créons les conditions d'un exode humain comme jamais nous n'en avons connu. Il s'ensuivra des guerres intra continentales, une montée des haines, du racisme. Nous le savons car ce ne sont plus des prédictions mais des prévisions. Et pourtant nous continuons comme si de rien n'était.
Le climat devient de plus en plus imprévisible avec à la clef des orages désastreux, des sécheresses cataclysmiques. Or c'est l'ordre climatique qui a permis les grandes civilisations parmi lesquelles la nôtre. Sans lui, nous ne sommes rien d’autre qu'une espèce animale parmi d'autres condamnées à subir. Notre intelligence est devenue le carburant de notre perte. Peut-être faut-il revoir le logiciel dans sa totalité.

GXC

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