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Stella Mare a reproduit la patelle géante

La Corse constitue l'un des derniers gisements de la patelle géante
Stella Mare a reproduit la patelle géante


Mi-février à Biguglia, le laboratoire Stella Mare a annoncé maîtriser la reproduction de la patelle géante. Menacé de disparition, ce mollusque est présent en Méditerranée depuis l’Antiquité. La Corse constitue l’un des derniers gisements.


"Cette avancée scientifique pourrait assurer la réintroduction de l'espèce à l'échelle méditerranéenne."

Après la langouste rouge et la grande araignée de Méditerranée, les scientifiques de Stella Mare maîtrisent désormais la reproduction de la patelle géante. Lundi 13 février, ils l’ont annoncé lors d’une conférence de presse organisée à Biguglia, là où se trouve le laboratoire rattaché à l’Université de Corse et au CNRS. Les chercheurs de la plateforme insulaire sont en effet parvenus à obtenir 72 juvéniles de patelle, tout en précisant que "pour 70% d’entre eux, la survie a été garantie".

D’une taille avoisinant les 10 centimètres et âgés de 3 ans, ces mollusques élevés par Stella Mare vont participer à une opération de restauration epxérimentale. Celle-ci aura lieu d’ici un an, dans le secteur du Vieux-Port de Bastia, une zone connue pour avoir abrité des populations de patelle géante. "Ce site servira à la fois de démonstrateur technologique et de site de sensibilisation", précisent les scientifiques.


10.000 géniteurs

Protégée au niveau européen, la patelle géante est menacée de disparition. Sa destruction serait en partie due à "l'avancement de l'homme sur le littoral et aux aménagements côtiers", dixit les scientifiques.

Sur le pourtour méditerranéen, la présence - limitée – de la patelle géante remonte à l’Antiquité. On la trouve parfois aujourd’hui sur certaines côtes d'Andalousie, du nord de l'Afrique, et dans quelques enclaves sardes et corses.

Autour de l’île, la concentration se situe surtout à Bonifacio. "La réserve des Bouches de Bonifacio demeure l'un des derniers gisements à l'échelle mondiale, avec plus de 10.000 géniteurs présents, a expliqué Jean-José Filippi, docteur en biologie à Stella Mare. Malheureusement, a-t-il indiqué à France 3 Corse, ces stocks de géniteurs, du fait des particularités biologiques de l'espèce, ne peuvent pas réensemencer l'ensemble de la Méditerranée. Actuellement, les scientifiques proposent de maîtriser la reproduction de l'espèce et de transférer des juvéniles dans les zones où il faudrait restaurer les populations."


Partenaires européens

La nouvelle avancée réalisée par l’équipe de Stella Mare pourrait donc permettre de sauvegarder et réintroduire cette espèce en Méditerranée. "Grâce à nos recherches scientifiques, on va pouvoir la sauver, a souligné Antoine Aiello, directeur de la plateforme scientifique, sur ViaStella. On va aussi pouvoir la réimplanter dans son espace naturel avec d'autres partenaires d'aires marines protégées et de parcs marins en disant qu'ils voulaient participer à la restauration écologique sur leur site en Italie, en Espagne par exemple. C'est une façon de faire rayonner la Corse au service de la biodiversité."


A.S
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