• Le doyen de la presse Européenne

Couvrez ce nombril que je ne saurais voir....

Ouf ! La mauvaise saison arrive, les tenues seropnt nécessairement républicaines et les nombrils sous les pulls.
Le débat sur la bonne tenue à l’école n’a pas moins mis le feu aux poudres. Entre ceux qui militent pour le retour à l’uniforme et les autres qui aspirent à la liberté vestimentaire, il y a maille à partir.

Liberté de s’habiller

En septembre, une jeune femme au décolleté jugé trop plongeant s’est vu refuser l’entrée du musée d’Orsay à Paris et une étudiante vêtue d’un crop top (haut laissant entrevoir une partie du ventre) a été sommée d’aller se rhabiller.
Et d’autres lycéennes et étudiantes ont connu le même rappel à l’ordre. Les réseaux sociaux se sont enflammés, à tel point que le ministre de l’Éducation a appelé à porter une « tenue républicaine », autrement dit une tenue appropriée au lieu public dans lequel on se trouve. Et le débat fait rage. Remettant au goût du jour la Marianne de Delacroix aux seins bien dénudés, pour guider le peuple… Le sexisme est sous-jacent.
Le règlement intérieur de chaque établissement devrait suffire. En la matière, on avait pu noter depuis 2018 un durcissement dans les règlements intérieurs des établissements insulaires du second degré, pour éviter la surenchère du court.
Le ministère de l’éducation ne devrait pas intervenir sur les modes et fixer un cadre vestimentaire, mais agir contre les violences sexistes et sexuelles. Avec la question sous-jacente de la limite du périmètre d’intervention de l’État. Car le problème de ces tenues controversées n’est pas une question de mode, mais de respect, d’éducation, et au-delà, l’ouverture d’esprit et la sexualité consentie.
Certaines collégiennes et lycéennes interrogées avaient d’ailleurs avoué bannir les jupes pour aller en classe pour éviter les réflexions et les mains baladeuses.


Habiller les filles
Le « crop top » exciterait la population masculine et empêcherait les garçons de se concentrer. Donc c’est aux filles de se vêtir pour faire en sorte que les garçons gardent leurs hormones sous cloche et non pas aux garçons d’apprendre à contrôler leur libido.
À quand l’obligation de porter des soutien-gorge pour que les tétons ne pointent plus sous les tee-shirts des filles, qui ont profité du confinement pour supprimer cet accessoire ? Ce même accessoire qui était devenu l’étendard du combat féministe dans les années 70, symbole d'une société bourgeoise et misogyne.
Molière en son temps, 1664, faisait déjà dire dans son Tartuffe « Couvrez ce sein que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées. Et cela fait venir de coupables pensées. » … Autres temps, mêmes mœurs. Les féministes ont soutenu le mouvement des lycéennes du 14 septembre, notamment Élisabeth Moreno qui a rappelé que « Les femmes ont mis des siècles à pouvoir s’affranchir de codes vestimentaires. Cette liberté conquise de haute lutte n’a pas de prix ». Car il faut bien le reconnaître, les restrictions vestimentaires visent en général les filles. Et ailleurs, ça n’est pas mieux. En mai 2016, une réceptionniste londonienne est licenciée parce qu'elle refuse de porter des talons hauts. Elle riposte en demandant pour quelles raisons ses collègues masculins n'ont pas à remplir la même obligation. L'affaire avait fait polémique outre-Manche et obligé le gouvernement à prendre position.
Le port du voile, autre houleux débat en son temps, visait aussi les filles, obligeant à réaffirmer la laïcité vestimentaire, y compris pour la kippa et tout autre accessoire montrant l’appartenance religieuse. Jusque sur les plages avec l’affaire du burkini à Sisco.
La protection des droits et libertés doit être équilibrée. Cet équilibre en France est le principe de laïcité. Le « vivre ensemble » ne peut s’entendre que par ce respect de la loi de la République sauf à créer des volontés séparatistes et communautaristes. Et donc l’hypersexualisation de la mode serait antirépublicaine.

Dress code
L’industrie de la mode a beau ne plus avoir la faveur des écologistes et des aspirants à une planète plus verte, les diktats de la mode n’en demeurent pas moins importants dans une société hyper genrée et hyper codifiée.
Les dress codes sont encore très forts, même si le confinement a accéléré le look « néo-cool », façon « start-up », sportswear et confort avant tout. Le cool devient le nouveau diktat. Nous voilà rhabillés pour l’hiver.

Maria Mariana
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