• Le doyen de la presse Européenne

Et si l'Ukraine ne gagnait pas la guerre

L'Europe doit penser à son propre sort........

Et si l'Ukraine ne gagnait pas la guerre


Il faut s'y résigner : la Russie a étonné le monde en résistant aux sanctions économiques, en construisant une économie de guerre et en menant un conflit contre l'Occident que tout le monde pensait perdu. Désormais, l'Europe doit penser à son propre sort si la Russie sans gagner formellement la guerre ne la perdait pas.


Le doute insistant


Emmanuel Macron a évoqué de façon alambiquée une telle hypothèse lors de la conférence de presse du 16 janvier dernier. C'est désormais certain la possibilité d'une défaite ukrainienne est bel et bien inscrite dans les consciences occidentales. Comme en 1914 on est passé d'une victoire rapide et fulgurante à une guerre de tranchée qui n'en finit plus. Il faut nous y résoudre : non seulement la Russie a résisté aux sanctions et aux pertes effroyables des premiers mois mais elle a appris de ses erreurs en jouant sur le temps. Dans cet immense pays, les distances et l'écoulement du temps n'ont pas la même valeur qu'en Occident, où sous pression culturelle américaine, nous nous sommes mis à la rapidité. Nous ne sommes plus capables d'une patiente résilience. La douleur même infligée par la guerre, est différemment vécue par le peuple ukrainien qui rêve du confort européen et par le peuple russe capable d'accepter avec un terrible fatalisme les pertes humaines et l'immense dénument matériel.

Zélinsky en perte de vitesse


Les chefs de guerre gardent leur popularité tant qu'ils remportent des victoires. Zélinsky est désormais soumis à une contestation intérieure. Il vient de changer de commandant en chef des forces armées limogeant le populaire Valeri Zaloujny pour le remplacer par Oleksandr Syrsky surnommé l'homme « hachoir à viande ». Il a adopté la même tactique que les Russes : lancer des vagues humaines pour tenter de submerger l'adversaire. Résultat immédiat : des milliers de morts pour quelques mètres de gagnés. Mais il obéit sans rechigner aux ordres du Président ce que ne faisait pas son prédécesseur quitte à aller de défaite en défaite. On lui attribue en effet celles du Dombass en 2015 puis la reculade devant les Wagner à Soledar et à Bakhmout. Cela fait beaucoup alors même que Zelensky s'apprête à lever 500000 nouveaux conscrits. Il n'y aura vraisemblablement pas de véritables vainqueurs au terme de cette boucherie. Il en va ainsi au terme de ces conflits asymétriques alimentés par les grandes puisssances en argent et en armement. Le problème est que l'Ukraine n'est pas la Syrie, l'Afghanistan ou l'Irak. Elle se situe en Europe et sa défaite nous rapprocherait d'un nouveau conflit global.

En cas de défaite


Au cours d'un entretien fleuve accordé à un journaliste américain pro Trump, Vladimir Poutine a laissé entendre que ne l'intéressait que l'est ukrainien et qu'il laissait l'est à la Hongrie si ce pays le désirait. Mais l'histoire nous apprend que les empires n'abandonnent jamais leurs prétentions territoriales. Or la Russie a toujours cherché des débouchés sur la mer et notamment vers la Baltique. C'est dire que tôt ou tard, les pays baltes seront menacés y compris ceux qui appartiennent à l'OTAN. Nous voilà de retour à Munich en 1938 quand Hitler affirmait aux dirigeants français et anglais apeurés qu'il avait certes mis la main sur les Sudètes mais qu'il n'entendait pas aller plus loin. L'année suivante, il attaquait la Belgique, la France, la Pologne et la Tchécoslovaquie. Trois ans plus tard, il envahissait la Russie malgré le pacte qui liait les deux pays. Aujourd'hui, la situation est pire. L'Europe ne dispose pas d'une armée et peine à recréer son arsenal militaire. Alors, certes il y a l'arme nucléaire. Mais nos pays avachis seront-ils capable de tenir un tel chantage ?

Si Trump est réélu


Si par malheur Donald Trump surmonte tous les obstacles judiciaires et politiques et retrouve son siège à la Maison-Blanche, le conflit se réglera sans nous et à notre détriment.D'ailleurs il a signifié avec son élégance habituelle que si les membres de l'OTAN ne règlait pas leur juste part dans les dépenses de la défense atlantique, il n'hésiterait pas à encourager Poutine à les envahir. Ça ne sont vraisemblablement que des vantardises de bateleur mais ce qui est certain c'est que l'Europe occupe une place de plus en plus mineure dans l'histoire mondiale. L'armée française envisage désormais la possibilité d'un conflit d'envergure. Ce qui est certain c'est qu'il devient irresponsable de faire miroiter à l'Ukraine une entrée dans la communauté européenne. Nous y avons déjà acccueilli trop de pays qui coûte une fortune alors que nous avons du mal à nous en tirer. Il serait temps que l'Europe se pense comme une puissance planétaire pour espérer le redevenir un jour.

GXC
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