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Cause animale : pour un cirque sans cages

Nous pouvons vider les cages des cirques itinérants enchoisissant de ne plus emmener nos bambins " voir les lions"
Le recours à des animaux sauvages par des cirques itinérants sera progressivement interdit.
La ministre de la transition écologique l’a récemment annoncé dans le cadre de mesures sur le « bien-être de la faune sauvage captive ».
Cette annonce, même si manque encore le calendrier de mise en œuvre, représente une bonne nouvelle pour les amis des animaux dont je suis. D’autant qu’elle s’inscrit dans une tendance lourde.
18 pays européens interdisent déjà totalement les animaux dans les cirques.


A l’échelle de l’Hexagone, plus de 420 communes ont d’ores et déjà fait connaître leur opposition partielle ou totale (arrêté, délibération, vœux) au recours à des animaux sauvages par les cirques itinérants ; chez nous, Ajaccio, Bastia, Furiani, Ile-Rousse et Prunelli-di-Fiumorbo ont pris position en ce sens. La plupart des grands et des petits noms qui font le monde du cirque ont immédiatement manifesté leur colère sous les fenêtres du ministère de la Transition écologique en affirmant que 3000 emplois étaient directement menacés et que de nombreux cirques risquaient de disparaître.

Cette opposition était d’ailleurs déjà portée devant les tribunaux depuis des années. Ainsi, en 2018, la Fédération des cirques de tradition et propriétaires d’animaux de spectacle et l’Association de défense des cirques de famille ont, chez nous, attaqué une délibération du conseil municipal de Furiani qui datait de 2016 et portait interdiction sur le territoire communal de tout cirque hébergeant des animaux sauvages.
Ces derniers jours, le jugement rendu a donné raison aux plaignants sur la forme. Le Tribunal administratif de Bastia a en effet considéré qu’un conseil municipal n’était pas compétent en l’espèce et qu’interdire ne pouvait relever que du pouvoir de police du maire, et ce dans le respect du cadre juridique prévoyant et organisant ce pouvoir.


Cirque du Soleil et Eco cirque

Mais peu importe au fond que la ministre temporise et que la justice reste dans les clous (légitimement d’ailleurs). Le vrai pouvoir d’agir appartient à vous et à moi. Nous pouvons vider les cages des cirques itinérants en choisissant de ne plus emmener nos bambins «Voir les lions».
Pour nous convaincre d’adopter cette ligne de conduite, il n’est rien de plus simple. Il nous suffit de faire l’effort de prendre conscience des réalités suivantes. Lions, tigres ou panthères ne quittent leur cage-remorque de quelques mètres carrés que pour se rendre, à travers une cage-couloir, dans une cage-piste pour faire leur numéro.
Ces animaux disposent en cage de dix fois moins de place que dans un zoo et y passent leur temps entre deux séances de dressage. Les animaux dits «sauvages» ne sont pas nés pour supporter un dressage et trop de tours sont inculqués par la violence. Dix mois par an, les animaux de cirque sont plusieurs jours par semaine brinquebalés durant des heures dans des camions souvent mal adaptés et, à l'arrêt, il fait parfois trop chaud en été ou trop froid en hiver pour certaines espèces.
Enfin, les «quartiers d'hiver» ne sont le plus souvent que des cages minuscules. Et que l’on ne vienne pas me dire que le cirque ne serait pas le cirque sans les animaux.

Le Cirque du Soleil
(photo), de renommée internationale, présente depuis des années des spectacles sans animaux.
André-Joseph Bouglione, appartenant à une lignée de dompteurs et à une des grandes familles du cirque, a en 2017 décidé de fonder le premier Eco cirque de France qui est un cirque traditionnel sans animaux, éco-responsable et engagé pour la protection animale. Le premier des spectacles itinérants de l’Eco cirque, si la crise sanitaire ne s’aggrave pas, devrait avoir lieu à Montpellier en décembre prochain.


Alexandra Sereni
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