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L' allergie ... Le scrutin du 30 juin pose le problème nouveau de l'incarnation des candidats

C'est la première fois qu'avec une telle puissance s’est révélé ainsi dans l'exercice d'un choix , somme toute assez banal car coutumier, la matérialisation sous la forme d'un quasi-ectoplasme répulsif, le phantasme du citoyen appelé à élire son représent

L'allergie.


Le scrutin de 30 juin pose le problème nouveau de l'incarnation des candidats, dans la figure psychotique qu'en ressent l’électeur, au delà de tout argumentaire. C'est la première fois qu'avec une telle puissance s’est révélé ainsi dans l'exercice d'un choix , somme toute assez banal car coutumier, la matérialisation sous la forme d'un quasi-ectoplasme répulsif, le phantasme du citoyen appelé à élire son représentant à L'Assemblée Nationale et non pas à censurer son contre-modèle haineux.



Il ne fut question dans ce scrutin que des allergies pathogènes suggérées au corps électoral par l'implication dans l'élection du Président de la République dont la voix n’est ressentie qu'à la mesure de la violence urticante que sa personne suscite.

Outre le coté déraisonnable d'un tel phénomène, il faut bien avoir en tête que la pollution mentale entrainée, de part et d'autre des antagonismes et des rivalités, par l'irruption de cette folie haineuse dans le jeu démocratique, a pour conséquence d'en fausser le principe. On ne doit pas voter comme on va à la guerre ! Sinon, que se passera -t-il le lendemain du scrutin ? La guerre d'Espagne? Si c'est fou, et ça l'est d’évidence, c'est aussi très bête.Voilà qui ramène à leurs justes places les soi-disants cerveaux qui nous avaient été vantés pour nous conduire ! Les précédents génies que la nomenklatura à la française nous avaient déjà présentés, en les personnes de Fabius et Giscard, avaient posé pourtant la très décevante limite de ces trouvailles pour gogos et bobos réunis ! Nous aurions pu nous contenter d'en avoir mesuré l'extrême étroitesse.


A propos de baudruche, le célèbre cowboy Lucky Luke avait ainsi déjà croisé l'escroc miraculeux, auteur d'un élixir infaillible, le Dr Doxey. Autre clone, autre sosie ! Et pour vanter les lettres françaises, ce que ne fera certes pas l'auteur galonné du ratage historique que nous vivons en direct, relisons vite L'illustre Gaudissart , d'Honoré de Balzac. Oui, ça colle , tout y est , tout correspond.Voilà la raison du déferlement de tant de violence, la bêtise des auteurs de la pièce de théâtre jouée pour le malheur des français. Il y eût, souvenez-vous en, l'extraordinaire film tiré d'une hallucinante nouvelle de Conan Doyle, je crois, « L'homme qui voulut être roi ». Drame épouvantable de la folie, de la convoitise et de la prétention, mais qui n'engageait que les deux personnages du roman et non pas tout un pays. Nous sommes malheureusement abusés dans le cas présent, abusé par le délire d'un seul roi imaginaire dont la légende sera pour notre plus grande honte : « L'homme qui voulait dissoudre la France ».

Et nous voilà les seuls dissous de la fable.


Le professeur Michel Maffesoli avait parlé de l'expérience unique d'un vote populaire exécuté par les électeurs comme on fomente un coup d’état, comme si le peuple enfin réveillé d'une profonde léthargie avait décidé de reprendre en mains les affaires du pays. C’est ce qui s’est passé.
Le français ont déjà manifesté et réussi à contrarier le destin dans leur histoire.
D'abord « les cent jours » où la France vaincue a vu, au congrès de Vienne, se partager ses dépouilles par les puissances coalisées et réinstaller un Bourbon, le frère de Louis XVI sur le trône, sous le nom de Louis X VIII. Napoleon a débarqué alors à Golfe Juan en s'évadant de l'île d’Elbe. Il a mille hommes.

Il va traverser la France sans tirer un coup de feu, le peuple l'acclame et l’accompagne, remplace le drapeau blanc monarchiste par les trois couleurs nationales et les armées envoyées par le Roi pour l'arrêter se rangent sous son autorité. La traversée de la France sera un triomphe populaire car le peuple grossit ses rangs au fur et à mesure qu'il remonte le pays. Parvenu devant la capitale à la tête d'une armée devenue énorme et populaire, le Bourbon installé par les anglais les russes et les autrichiens décampera et le traité de Vienne, sorte de préfiguration d'une ONU au rabais sera renié par la France. Première victoire.
Puis il y aura la libération de la France par De Gaulle, sans protectorat allié, et enfin le rejet de la CED (Communauté Européenne de Défense), De Gaulle encore qui préfigure celle de demain.

Toute sa vie le peuple français a refusé de laisser dissoudre la France.
Et pourtant le coupable continue à pérorer. Attendons le sept juillet.


Jean-François Marchi
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