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Mathea Rombaldi braque son objectif sur les violences faites aux femmes

Passionnée par la photographie, Mathéa Rombaldi vient de réaliser une série de portraits consacrés aux femmes victimes de violences.
Mathea Rombaldi braque son objectif sur les violences faites aux femmes
Passionnée par la photographie, Mathea Rombaldi vient de réaliser une série de portraits consacrés aux femmes victimes de violences. L’occasion de mettre en lumière un sujet sensible, parfois encore tabou, mais dont la visibilité est essentielle.

Du haut de ses 21 ans, Mathea Rombaldi a déjà une solide expérience dans le domaine de la photographie. « Je pratique la photo depuis l’âge de 13 ans et je suis auto entrepreneur depuis un peu plus d’un an », contextualise la jeune fille qui expose en général des photographies de paysages. Mais cette fois ci, c’est vers un autre thème qu’elle a décidé de se tourner. « J’ai voulu traiter le sujet des violences faites aux femmes, qu’il s’agisse de violences conjugales ou sexuelles car je trouve qu’on en parle pas assez. Cette situation ne m’est jamais arrivée personnellement mais ça l’a été pour une amie à moi lorsqu’on était très jeunes.
J’ai voulu montrer que cette violence peut avoir lieu à n’importe quel âge, et arriver à n’importe qui » ,
explique Mathea, qui mise sur le pouvoir de la photographie pour susciter des réactions. « J’ai voulu traiter ce sujet de cette manière pour montrer et cristalliser le réel. Avec l’écrit, on imagine les choses. Avec la photographie, on visualise plus clairement. C’est un autre impact, plus fort. »

Le travail est composé de trois portraits.

« Lors de ma recherche de modèles, j’ai passé une annonce sur Facebook. J’ai retenu trois filles. Deux d’entre elles sont très sensibles à cette cause , et motivées pour la défendre. La troisième a été personnellement victime de violences sexuelles. Ce ne sont pas uniquement de simples modèles, ce sont des femmes engagées », assure la jeune femme.
Trois visages de jeunes femmes tuméfiés, marqués par les coups. « Au delà du travail de la photographie, il faut s’attarder sur le regard de ces filles, leurs expressions. Il y a également le talent de Marie-Catherine Bouveyron, la maquilleuse. Son travail est formidable et sans elle, le projet n’aurait pas eu de sens. »

Des violences et des tabous

Consciente que ce type de violence ne touche pas exclusivement les femmes, la photographe affirme être toutefois « un peu déçue » de ne pas avoir eu de réponses pour des modèles masculins. « Les hommes n’ont pas répondu à l’appel. C’est plus compliqué, je pense qu’il y a encore une certaine forme de tabou autour de ce sujet », suggère-t-elle.

Une forme de tabou également identifiable lorsque Mathea doit batailler pour parvenir à faire exposer son oeuvre. « Les portraits ont été exposés à la Galerie d’Art Noir et Blanc à Bastia, à l’occasion d’une exposition sur l’art contemporain. Au départ, les membres du comité n’étaient pas vraiment en phase avec mon projet, prétextant vouloir s’échapper des problèmes du quotidien et préférant privilégier d’autres sujets plus légers. » Grâce à l’appui de la propriétaire de la galerie, Mathea parvient à insérer son projet dans l’exposition, rendant ainsi son travail accessible au public pendant près d’un mois. « Les autres galeries que j’ai contacté ont elles aussi été réticentes. C’est quelque chose que je ne comprend pas car c’est un sujet qui change de ce que l’on a l’habitude de voir dans des expositions. C’est également un thème qui sort du lot, de par son importance. »


« J’ai voulu choquer »

Pour Mathea Rombaldi, l’objectif initial est cependant atteint : « J’ai voulu que mon travail provoque un impact, une prise de conscience. Les retours qui me sont faits proviennent de gens qui se disent choqués. C’était mon but: j’ai voulu choquer et je pense que j’ai réussi. »

À travers ces portraits, c’est un message fort que cherche à faire passer la jeune photographe, déterminée à faire en sorte que son travail ne soit pas vain : « J’aimerai que ces femmes n’aient plus peur de parler, mais aussi leur faire entendre qu’elles ne sont pas seules. Elles sont entourées, ont une famille et des amis, des gens qui les aiment et qui peuvent intervenir pour les aider. »


Page Facebook : Mathea Rombaldi photographies
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