• Le doyen de la presse Européenne

Changer le monde pour éviter la catastrophe

Dans la recherche du temps perdu...
Changer le monde pour éviter la catastrophe

Dans leur recherche du temps perdu, celui de l'époque des grands mouvements sociaux, la gauche et l’extrême-gauche ont encensé le mouvement des Gilets jaunes, y percevant les prémisses d’une révolte générale à venir. Mais ce soulèvement spontané et sporadique n’aurait-il pas été l’ultime ruade de couches sociales en perdition pour cause de mondialisation comme le furent autrefois le poujadisme et le CID Unati ?
Mais surtout ne serait-il pas l’expression de la fin de la civilisation occidentale et de son ouverture au forceps sur l'économie mondiale ?

Les trumpistes, Gilets jaunes américains ?


Donald Trump a perdu.
Mais il a perdu avec 70 millions de voix contre 74 millions à son adversaire. Jamais un candidat républicain n’avait réussi à rassembler autant de votes sur son nom. Perçu depuis l’Europe, Trump a donné l’impression d’être une sorte de clown ressemblant plus à une image virtuelle qu’à un homme politique. Mais derrière cette façade grotesque, derrière ses mimiques affétées, son invraisemblable coiffure et sa teinture orange, n'a-t-il pas été la représentation des Gilets jaunes américains, ces citoyens blancs, pauvres et ultra-religieux, pétris de peurs face à la montée d’une majorité métissée et de religion différente ? Trump a obtenu des scores impériaux dans l’Amérique riche et âgée.
Mais aussi dans ces territoires où les habitants gardent l’esprit pionnier, s’enferment dans des principes religieux d’un autre âge. Il a fait un carton parmi les petits blancs au chômage qui ne supporte pas qu’une aide sociale, médicale ou économique soit apportée aux autres pauvres qu’ils soient hispaniques ou afro-américains.

Un repli communautaire

Les évangélistes, ces protestants qui combattent le plus souvent les idées nouvelles ou même simplement le progrès, sont 90 millions aux États-Unis. Ils refusent l’IVG, la théorie de l’évolution. Ils sont pour le libre port d’armes et le mur de Trump.
Ils font face à une gauche et une extrême-gauche dont les idées sont violemment opposées aux leurs : mariage gay, IVG, théorie des genres, contrôle du langage, des images, etc.
En définitive, ce sont deux formes d’intolérance qui se font face et sont prêtes à s’affronter violemment. Trump a flatté les pires instincts d’une population en déshérence. Il a pratiqué une politique de repli communautaire et d’isolationnisme. Mais on aurait du mal à le lui reprocher alors qu’auparavant on stigmatisait les États-Unis pour leur incessant interventionnisme dans le monde entier.
La vérité est plus globale : le monde occidental, fier de ses racines judéo-chrétiennes, de sa couleur de peau blanche, est bousculé par les Asiatiques et les Africains. Il a perdu le monopole de l’empire planétaire. Pire, grâce à l'immigration croissante, il abrite désormais des rameaux des vainqueurs en devenir. Les pauvres du monde réclament leur part du gâteau capitaliste. 16 % de la population mondiale détient les trois quarts du PIB planétaire.
Mais le messianisme communiste a disparu depuis 1989 laissant la place à un capitalisme galopant comme en Chine populaire, au Vietnam ou à un tsunami religieux dont les grandes puissances se servent pour l'instant afin de tenter de recréer le monde d’hier, dominé par les empires.
Poutine tend à retrouver les traces des tsars et de Staline, Xin Jinping voudrait être le Mao moderne lequel singeait les empereurs, Erdogan balaie le kémalisme pour recréer un califat tandis que les islamistes poursuivent le même but.

Tout changer en profondeur

Ajoutons aux conséquences désastreuses d’un capitalisme financier la crise climatique, celle de la Covid source du plus grand désordre économique que le monde ait connu de toute son histoire et nous aurons un tableau d'une humanité qui, pour survivre, va devoir revoir sa copie.
Mais cela va exiger un examen sans concession de la situation. Il faut bien dire qu’au regard de la manière dont les populations réagissent aux nécessités de l’actuelle pandémie, on a des difficultés à croire que la société humaine sera capable de se mettre à nu pour endosser de tout autres vêtements.
Si aujourd’hui malgré le danger chacun tire à hue et à dia, se montre incapable de se discipliner et en définitive, joue en faveur de son médiocre petit intérêt personnel, on en conclut que la leçon n’est pas encore assez cruelle.
L’humanité ne comprend qu’à coups de catastrophes. Et nous y sommes plongés. À nous de saisir l’ampleur des révolutions à accomplir, mais avant à accepter.

GXC
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