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Questions sur la Corse au fil de l'actualité

Quelques sujets d"actualité ont émergé en Corse ces dernières semaines......

Questions sur la Corse au fil de l'actualité



Quelques sujets d'actualité ont émergé en Corse ces dernières semaines qui posent autant de questions qu'ils répondent à de vraies préoccupations.


La répression contre les trafics de drogue est-elle suffisante ?


Le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe, s’est déclaré lors de son. point de presse de rentrée « optimiste et volontariste » dans la lutte contre les trafics de stupéfiants, qu’il place parmi les priorités de son parquet. 135 prévenus ont été présentés devant le tribunal correctionnel pour des infractions couvrant la chaîne allant de l'approvisionnement à la consommation en passant le transport, la détention et la vente de stupéfiants. La plupart ont été incarcérés. Il a précisé que la surveillance était accrue quant au l'approvisionnement à Marseille et fait allusion à la DZ Mafia, véritable "vedette" médiatique et policière. Il s'est enfin félicité qu'il n'y ait plus de point de deals à Ajaccio (!!!) Il a enfin appelé à la création d’une antenne avancée de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille ou d’un pôle régional anti-criminalité organisée sur l’île, renforcé par une dizaine de magistrats supplémentaires annoncés pour la Corse. Le procureur Septe a entièrement raison si ce n'est qu'il oublie deux points qui ne sont pas des points de détails. Le rapport remis en 2000 par le procureur Legras à Elizabeth Guigou alors Garde des Sceaux comportait déjà les mêmes préconisations au vocabulaire près.Vingt-cinq ans, un quart de siècle, Dieu que le temps passe vite. Par ailleurs il est regrettable qu'il n'ait pas eu un mot pour la guerre du béton qui a tout de même causé récemment l'assassinat d'un homme au centre duquel se trouvait un authentique mafieux italien. Dire qu'il n'y a pas si longtemps on évoquait la fameuse mafia à tout bout de champ… Enfin, la délinquance si elle s'exprime à travers le racket et la drogue est aussi présente dans la captation des fonds publics, la main mise sur les marchés régionaux ou communaux. Il me semble que si dérive mafieuse il y a c'est là qu'il faudrait creuser et déterrer des dossiers froids qu'il faudrait réchauffer. Pourquoi par exemple la CCI d'Ajaccio a-t-elle connu le meurtre de deux de ses présidents ? Qu'en est-il de la guerre des gangs qui a ensanglanté la région ajacienne durant deux décennies ? Pourquoi aujourd'hui, des bars, des restaurants, des engins de chantiers sont ils incendiés ? N'est-ce pas là le signe d'une recrudescence du racket pour comme l'a exprimé le procureur acquérir de l'argent destiné à la drogue mais aussi peut-être à être blanchi dans les juteuses opérations immobilières ?

Une histoire de nickel


U Levante a révélé au grand public une affaire déjà connue dans un cercle d'initiés : celle du nickel que contiendrait le sable de la plage de Nonza et d'Albu. Précisions que les élus qui étaient au courant s'étaient bien gardés d'en parler parce que, disent-ils, rien n'est encore acté en attendant des conclusions environnentales. U Levante a fait son travail mais a dénoncé un faux danger : celle des fibres d'amiante que souleverait l'extraction. Or il n'y aura pas d'extraction terrestre mais un "avalage" marin du sable de fond. Le danger n'est donc pas a priori celui de l'amiante. Pour le reste difficile de commenter sinon en abordant le problème soulevé par Nazione qui a supputé une spoliation "du peuple corse" puisque la société Aurania extratrice est canadienne et française. Là encore c'est évoquer un problème qui en sera peut être mais qui pour l'instant est imaginaire. Il est vraisemblable que si l'opération est écoomiquement rentable, la société canadienne sera d'accord pour accorder des miettes à la commune de Nonza voir à la Corse. C'est dire que pour l'heure nous ne savons rien. Mieux vaut donc être prudent et juger sur pièce. La véritable question va être : quelle attitude adopter si la pollution est dérisoire et que l'opération rapporte de l'argent à la Corse ?

Balbuzard vous avez dit balbuzard


Face à un déclin général de la biodiversité marine constaté depuis quelques années dans la réserve de la Scandola, l'État a décidé d'agir en demandant la révision de son décret de création. Ce projet, actuellement soumis à enquête publique jusqu'au 12 février, vise avant tout à mettre fin au principe de navigation libre dans les eaux de la réserve au grand dam des pêcheurs et des bateliers qui estime que c''est là les sacrifier sur l'autel de la pression environnementale. U Levante s’est d’ores et déjà félicité d’un « très bon projet de révision du décret ». « Aujourd’hui, nul ne peut ignorer ou nier le problème de la surfréquentation qui met en danger l’exceptionnelle biodiversité de la réserve naturelle de Scandula » On touche là à une question fondamentale qui est la même que celle qui divise agriculteurs et écologistes sur le continent. Difficile à trancher.

GXC
Illustrations : D.R
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