Josepha Giacometti « Il faudra reconstruire ce lien avec le public et replacer la culture au centre de notre projet »
À l’arrêt depuis un an, la culture insulaire est, dans tous ces aspects, dans le dur. Un contexte et d’éventuelles perspectives sur lesquels revient Josepha Giacometti, conseillère territoriale en charge, entre autres, de ce volet...
Josepha Giacometti « Il faudra reconstruire ce lien avec le public et replacer la culture au centre de notre projet »
À l’arrêt depuis un an, la culture insulaire est, dans tous ces aspects, dans le dur. Un contexte et d’éventuelles perspectives sur lesquels revient Josepha Giacometti, conseillère territoriale en charge, entre autres, de ce volet...
Quelle analyse, faites-vous, au niveau de la culture un an après le début de la crise sanitaire ?
C’est bien sûr une crise sans précédent à laquelle personne ne s’attendait. Mais je crois que les mots prononcés par le Gouvernement français ont été suffisamment explicites. La culture a été présentée comme « non essentielle », des propos que je qualifierais de choquants ! La culture étant, pour nous, l’essence d’un peuple, nous sommes déjà dans un paradoxe. Ce langage technocratique fut, à mon sens, une erreur fondamentale. La Cdc s’est efforcée d’être présente dès le mois d’avril 2020 à travers des dispositifs spécifiques pour venir en soutien aux artistes impactés. En assouplissant, notamment, le règlement d’aides ou en prenant en charge les frais engagés en amont pour des concerts et/ou festivals annulés l’été, des aides aux librairies et aux cinémas.
On a lancé des appels à projet pour activer la commande publique sur le livre, le chant, la musique, les arts plastiques... On a maintenu les résidences de création afin que les artistes puissent conserver leurs heures pour leur statut.
Comment voyez-vous la suite ?
Il faudra reconstruire ce lien avec le public et replacer la culture au centre de notre projet. Face à cette crise, nous devons montrer notre différence. Lors du premier confinement, tout le monde a été logé à la même enseigne. Mais les acteurs culturels ont été présents, ils savent se réinventer, c’est leur métier au quotidien. Ils ont fait des propositions contribuant à retisser un lien nécessaire avec le public. Nous sommes, aujourd’hui face un double enjeu. Avant le Covid on était dans une culture minoritaire et cela n’a pas changé. Il faut développer cette culture qui est enracinée tout en la maintenant dans la société dans laquelle elle vit. C’est cet ensemble, culture, langue, usages, qu’il convient de faire vivre à travers nos artistes. Et pas seulement en période de Covid...
Quelles perspectives ?
Il y aura des adaptations à long terme pour le monde culturel. Des mutations profondes voient le jour, d’où la nécessité d’un accompagnement inscrit sur le long terme. Il faudra que les salles rouvrent leurs portes à un moment donné et il faudra soutenir la création artistique et mettre en place une stratégie de diffusion.
Quid des salles de spectacle ?
J’ai soumis un protocole sanitaire renforcé aux autorités préfectorales pour la réouverture des musées, sites et salles de spectacles. On ne sait pas encore quand ces structures vont rouvrir mais on doit s’y préparer. D’autres pays d’Europe ont fait des choix différents de ceux de la France. On a obtenu la réouverture des sites d’Aleria, Cuccuruzzu, on travaille sur la réouverture des musées. Je propose aussi la cinémathèque de Corse, les protocoles sanitaires sont prêts, nous sommes disposés à les mettre en œuvre.
Les intermittents du spectacle ?
On a conservé les résidences de création. Pour le reste, nous avons des centaines d’intermittents en Corse et la fin des droits est prévue, malgré la crise, au 31 août 2021, je vais donc saisir la Ministre de la culture car il s’agit de l’absence d’une prise en compte de la réalité. La crise continue et les acteurs culturels attendent une visibilité qui fait toujours défaut. Nous n’avons aucune sortie progressive programmée et l’on continue de maintenir le 31 août 2021 comme date butoir de fin des droits. Il faudra un calendrier et une année de référence pour prendre en compte le calcul des droits à venir.
La Corse a vocation à porter cette préparation de réouverture des salles. Malgré les études qui viennent le démentir, on continue de dire que les lieux de culture sont contaminants…
À l’arrêt depuis un an, la culture insulaire est, dans tous ces aspects, dans le dur. Un contexte et d’éventuelles perspectives sur lesquels revient Josepha Giacometti, conseillère territoriale en charge, entre autres, de ce volet...
Quelle analyse, faites-vous, au niveau de la culture un an après le début de la crise sanitaire ?
C’est bien sûr une crise sans précédent à laquelle personne ne s’attendait. Mais je crois que les mots prononcés par le Gouvernement français ont été suffisamment explicites. La culture a été présentée comme « non essentielle », des propos que je qualifierais de choquants ! La culture étant, pour nous, l’essence d’un peuple, nous sommes déjà dans un paradoxe. Ce langage technocratique fut, à mon sens, une erreur fondamentale. La Cdc s’est efforcée d’être présente dès le mois d’avril 2020 à travers des dispositifs spécifiques pour venir en soutien aux artistes impactés. En assouplissant, notamment, le règlement d’aides ou en prenant en charge les frais engagés en amont pour des concerts et/ou festivals annulés l’été, des aides aux librairies et aux cinémas.
On a lancé des appels à projet pour activer la commande publique sur le livre, le chant, la musique, les arts plastiques... On a maintenu les résidences de création afin que les artistes puissent conserver leurs heures pour leur statut.
Comment voyez-vous la suite ?
Il faudra reconstruire ce lien avec le public et replacer la culture au centre de notre projet. Face à cette crise, nous devons montrer notre différence. Lors du premier confinement, tout le monde a été logé à la même enseigne. Mais les acteurs culturels ont été présents, ils savent se réinventer, c’est leur métier au quotidien. Ils ont fait des propositions contribuant à retisser un lien nécessaire avec le public. Nous sommes, aujourd’hui face un double enjeu. Avant le Covid on était dans une culture minoritaire et cela n’a pas changé. Il faut développer cette culture qui est enracinée tout en la maintenant dans la société dans laquelle elle vit. C’est cet ensemble, culture, langue, usages, qu’il convient de faire vivre à travers nos artistes. Et pas seulement en période de Covid...
Quelles perspectives ?
Il y aura des adaptations à long terme pour le monde culturel. Des mutations profondes voient le jour, d’où la nécessité d’un accompagnement inscrit sur le long terme. Il faudra que les salles rouvrent leurs portes à un moment donné et il faudra soutenir la création artistique et mettre en place une stratégie de diffusion.
Quid des salles de spectacle ?
J’ai soumis un protocole sanitaire renforcé aux autorités préfectorales pour la réouverture des musées, sites et salles de spectacles. On ne sait pas encore quand ces structures vont rouvrir mais on doit s’y préparer. D’autres pays d’Europe ont fait des choix différents de ceux de la France. On a obtenu la réouverture des sites d’Aleria, Cuccuruzzu, on travaille sur la réouverture des musées. Je propose aussi la cinémathèque de Corse, les protocoles sanitaires sont prêts, nous sommes disposés à les mettre en œuvre.
Les intermittents du spectacle ?
On a conservé les résidences de création. Pour le reste, nous avons des centaines d’intermittents en Corse et la fin des droits est prévue, malgré la crise, au 31 août 2021, je vais donc saisir la Ministre de la culture car il s’agit de l’absence d’une prise en compte de la réalité. La crise continue et les acteurs culturels attendent une visibilité qui fait toujours défaut. Nous n’avons aucune sortie progressive programmée et l’on continue de maintenir le 31 août 2021 comme date butoir de fin des droits. Il faudra un calendrier et une année de référence pour prendre en compte le calcul des droits à venir.
La Corse a vocation à porter cette préparation de réouverture des salles. Malgré les études qui viennent le démentir, on continue de dire que les lieux de culture sont contaminants…