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Anniversaires : deux révoltes de libération

Le 25 mars 1821, l’archevêque de Patras lance un appel aux Grecs afin qu’ils se libèrent du joug ottoman.
Anniversaires : deux révoltes de libération

Le 25 mars 1821, l’archevêque de Patras lance un appel aux Grecs afin qu’ils se libèrent du joug ottoman. Un demi-siècle plus tard, à Paris, les habitants de la capitale se soulèvent contre la décision de la IIIe République de faire la paix avec les Prussiens.


La soif de liberté des Grecs.

Inspirés par les idéaux de la Révolution française, les Grecs de la péninsule balkanique se soulèvent contre le sultan de Constantinople espérant une aide de la Sainte Alliance et plus particulièrement de la Russie. Cette trahison n’est pas la première. Déjà le patriote grec, Rigas Velestinlis, réfugié à Vienne pour s’être battu pour une Grèce indépendante et démocratique, avait été livré par les Autrichiens aux Turcs qui l’avaient exécuté. Il avait combattu avec le général Bonaparte et était resté en contact avec lui. Lorsqu’ils entrent en insurrection les Grecs se retrouvent seuls.

Les Turcs en profitent pour commettre d’effroyables massacres d’autant que pendant deux ans les Grecs accumulent les victoires. La principale raison de la trahison autrichienne est la peur du chancelier Metternich de voir les idées révolutionnaires diffuser en Europe. La brutalité inouïe des Turcs, mais aussi leur volonté impérialiste finirent par pousser les grandes puissances européennes à intervenir. La France intervint par l’expédition française en Morée (Péloponnèse) en 1828. La Russie déclara la guerre aux Ottomans la même année. Dès lors un mouvement de solidarité gigantesque se développa en soutien aux Grecs et contre l’Empire ottoman. Les Grecs reçurent l’aide de nombreux volontaires étrangers, les Philhellènes, les premières Brigades internationales de l’histoire, notamment des libéraux britanniques comme Lord Byron et français tels le colonel Fabvier ou encore corse comme notre compatriote le bandit Antomarchi dit Gallochio qui s’y couvrit de gloire. Finalement, au prix de souffrances inouïes et de 200 000 morts, les Grecs mettent fin à quatre siècles d’occupation ottomane et obtiennent leur indépendance par le protocole de Londres du 3 février 1830. Mais cette indépendance sera limitée à une petite partie de leurs terres, incluant l’Attique (Athènes), le Péloponnèse et le sud de l’Épire soit 700 000 habitants. Mais les insurgés l’avaient emporté.


Le patriotisme des Parisiens


Confronté à de sérieux problèmes de politique intérieure et à un mouvement ouvrier revendicatif, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. Un mois et demi plus tard, l’empereur capitule à Sedan le 2 septembre. La République est proclamée le 4 septembre. Les Allemands commencent le siège de Paris le 18 septembre période durant laquelle des idées révolutionnaires se propagent qui préparent la Commune se prépare. Le peuple volontaire vient grossir les rangs de la Garde nationale, qui devient une véritable armée, totalisant jusqu’à 350 000 hommes. Le nouveau gouvernement républicain signe le 28 janvier 1871 l’armistice cédant à l’Allemagne l’Alsace et la Lorraine.

Paradoxe, l’Assemblée nationale, élue le 8 février, est majoritairement monarchiste et elle nomme Adolphe Thiers, ancien ministre de l’Intérieur sous la Monarchie de Juillet, chef de l’exécutif. À l’aube du 18 mars, 6000 soldats envoyés par Thiers attaquent les Gardes nationaux qui gardaient les canons sur la butte Montmartre. Finalement, les soldats mettent crosses en l’air et arrêtent leur général. Dans la soirée du 18 mars le Comité central de la garde nationale s’installe à l’Hôtel de Ville. Dès le lendemain, il appelle à l’élection d’une Assemblée communale. Immédiatement il prend des mesures sociales dans le sens de la Commune : il rétablit la solde des Gardes nationaux et le moratoire des loyers et des échéances. L’élection d’une assemblée communale a lieu le 26 mars 1871.
Dans une élection démocratique et représentative (plus de 230 000 citoyens participent au vote) les partisans de la Commune l’emportent largement. Le 28 mars les 90 élus, avec le peuple de Paris (environ 200 000 sur la place de l’Hôtel de Ville), proclament la Commune dans un immense enthousiasme. La Commune est une démocratie directe reposant sur une citoyenneté participative et active durant seulement 72 jours. C’est aussi une démocratie globale au niveau de chaque arrondissement et dans l’articulation entre la gestion d’un arrondissement et celle de la Commune de Paris. L’armée permanente est supprimée et la Garde nationale, dont les cadres sont élus, est seule chargée du maintien de l’ordre.
Les femmes sont présentes durant toute la Commune et mènent une lutte pour l’émancipation et l’égalité. La Commune relève les salaires, bloque les saisies de logement, promulgue la laïcité. Les idéaux de la Révolution française inspiraient ces deux mouvements d’émancipation.



GXC
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