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Verdir la relance

Depuis le début de la pandémie, on parle bien sûr de la crise sanitaire, mais aussi de l'urgence climatique.
Verdir la relance

Depuis le début de la pandémie, on parle bien sûr de la crise sanitaire, mais aussi de l’urgence climatique. Parce qu’il y a un sentiment, partagé par le grand public et la plupart des scientifiques, que les catastrophes environnementales semblent s’enchainer et que l’Homme est un acteur principal de cette perturbation environnementale. D’où les débats et les projets sur le « et maintenant on fait quoi ? ».


En route vers la transition écologique

La transition écologique est un concept qui vise à mettre en place un nouveau modèle économique et social pour répondre aux enjeux écologiques de notre siècle. Concrètement cela veut dire modifier nos façons de consommer, de produire, de travailler, de vivre ensemble sur un territoire. Le défi énergétique qui concerne l’ensemble de la planète s’est concrétisé en France par la promulgation de la loi n° 2015-922 relative à la transition écologique pour la croissance verte. L’objectif est de revenir à un équilibre entre ressources utilisées et disponibles. Parce que tous les ans, le jour du dépassement raccourcit. En 2020, malgré les confinements qui avaient ralenti les activités, l'humanité avait dépensé l'ensemble des ressources que la Terre peut régénérer en un an le 22 août. La biocapacité n’est pas extensible, car certaines matières premières nécessitent beaucoup plus de temps à se créer que l’homme n’en met à les consommer. Pour exemple, la pénurie de sable risque de poser à terme un problème majeur dans le BTP si la transition des matériaux de construction ne se fait pas. La transition écologique est hors cadre politique, c’est une nécessité pour répondre aux grands enjeux environnementaux, ceux du changement climatique, de la rareté des ressources, de la perte accélérée de la biodiversité et de la multiplication des risques sanitaires environnementaux.


Tout devient vert

Selon une évaluation de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE), les pouvoirs publics devraient d’ici 2023, investir entre 7 et 9 milliards d’euros pour atteindre la neutralité carbone. Avec son plan d’action climat, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance entend décarboner la France et la rendre plus résiliente face au changement climatique. Le budget, comme la fiscalité, la finance, l’artisanat, le commerce, l’industrie, la technologie… verdissent. Au plan régional, la transition écologique se décline sous forme de schéma régional de cohérence écologique (SRCE), qui présente les grandes orientations stratégiques du territoire régional en matière de continuités écologiques, également appelées trame verte et bleue. Peu importe la couleur ou l’acronyme, l’essentiel étant de trouver des solutions concrètes aux menaces qui pèsent sur la planète.
Lutte contre la pollution de l'air, rénovation et efficacité énergétique, production d'énergies décarbonées ou encore végétalisation des villes... toutes les actions sont portées au crédit de la décarbonation du pays. Même si la question de la transition écologique est locale et impose des stratégies différenciées selon les territoires.


Verdir l’énergie

La Corse a été le premier territoire français doté d'une programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) pour la période 2016-2023 avec une enveloppe budgétaire globale supérieure à 3 milliards d'euros. Les objectifs sont de doubler l'efficacité énergétique, porter la part des énergies renouvelables de 30 % à 40 % et convertir les deux centrales thermiques au gaz naturel. Aujourd'hui, la Corse est passée à l'action, mais le chemin sera long, sa consommation d'énergie dépendant à 87 % des importations. L'effort porte sur les petites installations hydroélectriques, la filière bois-énergie par l'exploitation de 44 % du potentiel forestier, les parcs éoliens et photovoltaïques couplés à des batteries de stockage.

En 2015, la Corse avait obtenu un tiers du volume total de l'appel d'offres solaire. Et le solaire a toujours la cote. Même les pompiers s’y sont mis. Le service départemental d’incendie et de secours de Corse-du-Sud a ainsi annoncé que les 20 casernes du département seront bientôt équipées de panneaux photovoltaïques et produiront de l’énergie solaire à partir de 2022. Les 3 MW d’énergie produite représentent l’équivalent de la consommation électrique annuelle d’un village de 3 600 habitants. Chacun apporte sa contribution au service de l’environnement et du climat pour répondre aux grands enjeux sociétaux de notre siècle. Les petits ruisseaux font les grandes rivières…
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