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Lutter contre la pauvreté, tout le monde y gagne !

Nul besoin d'être cde gauche ou altruiste pour soutenir ders politiques qui rehausseront les revenus des pauvres
Lutter contre la pauvreté, tout le monde y gagne !

Nul besoin d’être de gauche ou altruiste pour soutenir des politiques qui rehausseront les revenus des pauvres

Le Conseil national de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE) composé d’experts, de responsables associatifs et institutionnels, de parlementaires et de bénéficiaires, a en charge un suivi de l’évolution de la pauvreté en France. La présidente de cet organisme a récemment tiré le signal d’alarme : « La crise sanitaire agit comme un révélateur et un accélérateur de la pauvreté. Elle entrave les sorties de la pauvreté, précipite dans la pauvreté des personnes qui en étaient proches et entraîne des arrivées inattendues dans la pauvreté.
Malgré l’action de l’État et des collectivités depuis mars 2020, la crise souligne des fractures importantes qui étaient déjà à l’œuvre dans notre pays et qui font peser un risque sur la cohésion nationale.».

La Corse n’est pas épargnée. La pauvreté y est ancrée et a encore gagné du terrain du fait de la crise sanitaire. Il y a trois ans, l'Agence de Développement Économique de la Corse (ADEC) avait publié une étude montrant que notre île était proportionnellement la région métropolitaine la plus affectée. Dernièrement, une étude réalisée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a révélé que la crise sanitaire avait eu des conséquences économiques et sociales particulièrement négatives pour de nombreux habitants des micro-régions ayant des activités économiques à forte dominante touristique (Balagna, Oriente, Alta Rocca, Sartenais, Valincu, Taravu, Sud Corse, Nebbiu-Conca d’Oru), pour les indépendants qui exercent dans des secteurs où sévit la précarité (agriculture, aide à domicile..) ainsi que pour les familles monoparentales et les familles nombreuses, avec pour conséquence que désormais un enfant sur quatre vit chez nous dans une famille pauvre.
Des mesures ont certes été prises. Mais elles relèvent manifestement de la goutte d’eau dans la mer. Le Docteur François Pernin, président de la Coordination interassociative de la lutte contre l'exclusion (CLE) qui regroupe les principales organisations œuvrant contre la pauvreté en Corse, considère d’ailleurs que nous allons vers des situations de misère dont on est encore loin d'avoir pris la mesure. Il craint même que vienne le jour où des pauvres ne pourront plus se nourrir.

Christine Lagarde, ni de gauche, ni laxiste

Alors, dans la perspective des élections territoriales, la CLE a décidé d’attirer l’attention des dix têtes de listes. Elle leur a adressé une lettre ouverte leur demandant d’indiquer ce qu’elles entendent mettre en œuvre pour lutter contre la pauvreté « tant au niveau des actions d'urgence que des mesures structurelles. » J’espère que la CLE sera entendue et que, quelle qu’elle soit, la future majorité territoriale s’emploiera à lutter contre la pauvreté.
A celles et ceux d’entre vous qui estiment que des considérations de solidarité sociale influent trop sur les politiques publiques de lutte contre la pauvreté et incitent à des dépenses trop importantes, et qui invoquent une nécessaire réduction de la redistribution au nom d’une bonne gestion des deniers publics et de l’efficacité économique, je puis répondre que la plupart des économistes jugent aujourd’hui nécessaire d’intervenir massivement pour combattre la pauvreté. Ils ne veulent plus de la théorie du ruissellement encore chère à Emmanuel Macron selon laquelle les inégalités au bénéfice des mieux lotis auraient des effets positifs sur la situation des plus démunis (la prospérité étant, selon le président de la République, censée ruisseler du haut de la pyramide sociale vers le bas).
Il convient de souligner que ces économistes sont désormais de plus en plus écoutés et entendus par de nombreux chefs d’État dont le président des USA Joe Biden, ainsi que par les dirigeants et les experts d’importantes institutions internationales. « Nul besoin d’être altruiste pour soutenir des politiques qui rehausseront les revenus des pauvres et des classes moyennes. Tout le monde y gagne, car ces politiques sont indispensables pour rendre possible une croissance économique plus vigoureuse, plus solidaire et plus soutenable » a d’ailleurs déclaré, il y a déjà plus de cinq ans, Christine Lagarde, la directrice du Fonds Monétaire International qui n’est réputée être ni de gauche, ni laxiste.



Alexandra Sereni






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