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Le beau chemin de Pierre Bertoni

De l'enseignement, aux polyphonies jusqu'à l ' ordination
DE L’ENSEIGNEMENT, AUX POLYPHONIES JUSQU’À L’ORDINATION

LE BEAU CHEMIN DE PIERRE BERTONI

Nous vivons dans une société matérialiste, individualiste et égoïste dans laquelle certains pensent être à l’abri de tout et pouvoir se suffire à eux-mêmes. C’est très grave parce que c’est entièrement faux, il n’y a qu’à voir quand une catastrophe se produit tous sont surpris, mais bien contents d’être aidés. Pierre lui, ce qu’il veut c’est communiquer le bonheur, la paix, l’amour avec un grand « A ». Il y est parvenu à travers la parole du Christ. Tout le monde a besoin d’amour, de réconfort, les gens sont trop isolés, certains par pudeur n’osent l’avouer et en souffrent.

Pierre est né dans la citadelle de Calvi un 27 juillet 1967, Il a grandi dans une famille où il a reçu beaucoup d’amour et fait l’expérience de la solidarité et de la bienveillance. Tout jeune il allait à la messe et sa vocation s’est éveillée au contact des prêtres qu’il côtoyait en particulier le chanoine Flori. Scolarisé au collège de Calvi, puis au lycée de Bastia, Pierre s’est formé aux lettres en hypokhâgne pour obtenir un enseignement pluridisciplinaire de haut niveau. Ensuite de Nice, puis à Corte il a fait sa formation universitaire en obtenant une licence en lettres modernes. Après son service militaire à Salon-de-Provence, il a travaillé comme surveillant au collège Orabona de Calvi et passait son Capes de langue et culture corse. Ce fut le départ de sa carrière de professeur de Corse pour une vingtaine d’années un métier qui lui tenait à cœur il est d’ailleurs à l’origine de l’enseignement du corse dans cet établissement. Pour lui, l’enseignant doit être attentif, un « coach » du vivre ensemble pour vivre mieux. Il s’investissait au sein de l’église, notamment dans la Confrérie Saint-Antoine Abbé comme confrère et prieur. Parmi toutes ses activités notons son passage au sein du groupe « A Filetta », 1992-1995 qui fut bref mais lui apporta une belle expérience. L’esprit de groupe, l’osmose qui s’en dégageait tout ça grâce aux voix. C’est là qu’il comprit, qu’on n’existe pas sans les autres, on existe par les autres et pour les autres. Il fut acteur culturel un temps au « Svegliu Calvese », une belle association. Sa famille, l’enseignement, la confrérie, A Filetta et le Svegliu sont les fils rouges qui ont façonné le Pierre d’aujourd’hui ordonné diacre le 27 juin 2020 à Calvi et prêtre le 27 juin 2021 en la cathédrale d’Ajaccio.

Pierre vous êtes donc un vrai calvais ? Absolument, nous avons notre maison de famille ici, la maison Bertoni. Nous y avons vécu avec mon frère et ma sœur entourés de l’amour de nos parents. Le 28 juin prochain lendemain de mon ordination, pour ma première messe je partirais de ma maison natale pour me rendre à l’église.

N’avez-vous jamais pensé à fonder un foyer, avoir des enfants ? Si, mais quelque chose était tapie au fond de moi, quelque chose qui me tiraillait et que je ne pouvais décrire. Un matin en 2015 à 48 ans, pour la St-Justin de Rome ce fut l’explosion des starting-block. Après la messe, sans avoir prévu quoi que ce soit, j’ai demandé à l’archiprêtre Ange-Michel Valery de m’aider à répondre à l’appel du Seigneur, tout d’un coup je me suis senti libéré.

Combien de temps durent les études et la préparation pour être prêtre ? 1 an phylosophie - 2 ans théologie - 3 ans discernement - Il faut être sûr de soi. Six années passées au séminaire de St-Luc à Aix-en-Provence qui accueille des séminaristes et des prêtres de toute la région PACA-Corse tous âges confondus de 18 à 54 ans.

N’avez-vous pas envie de porter la parole du Christ à l’extérieur de l’île ? Ayant connu et visité d’autres pays, vu des cultures différentes peut-être que je serais parti si l’on m’en avait donné mission, mais il y a tant à faire en Corse. La société a changé, trop vite peut-être et l’église doit apporter « la bonne nouvelle » à des personnes qui écoutent souvent « en diagonale ».

Ne faut-il pas réévangéliser les pratiquants qui se relâchent ? Mais ils sont là ces croyants ou non croyants qui posent des questions à nous de les aider. Les temps changent l’église du troisième millénaire se doit d’être présente, apporter des réponses aux questions comme le racisme, le suicide, la peur du lendemain, la mort. Seuls nous ne pouvons rien, ensemble nous pouvons tout, le Christ il y a 2000 ans.


D. Campinchi
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