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Le parti communiste chinois fête ses 100 ans

En 1921, le Komintern décide la création du Parti communiste chinois
Le parti communiste chinois fête ses 100 ans

Les années 20 furent riches en événements pour le monde communiste. En 1920 naquit le parti communiste français d’une scission du parti socialiste. À l’autre bout du monde, l’Internationale communiste, le Komintern, décida un an plus tard, au mois de juillet, la création du Parti communiste chinois. Il ne fut longtemps qu’un satellite de Moscou au service d’une politique d’offensive internationale qui prit le nom de 3e période. Son échec fut planétaire et, en Chine, des centaines de milliers de communistes furent massacrés dans les villes par le parti au pouvoir, le Kuomintang. Les rescapés menés par Mao Ze Dong se réfugièrent dans les campagnes pour y mener des actions de guérilla.

La période maoïste


Le parti communiste chinois doit son succès populaire à sa lutte sans merci contre l’envahisseur japonais. Dans les faits, les relations entre le Parti communiste et Staline furent moins harmonieuses qu’on ne l’a dit. Mao sinisa la doctrine marxiste léniniste en imposant ses aphorismes qu’il résumera dans le Petit livre rouge.
Entre 1942 et 1944, il organisa une campagne de « rectification du style de travail » pour éliminer les traces de la formation soviétique et commença à organiser le culte de la personnalité de Mao en parallèle à celle, incontournable, de Staline.
En définitive, les « audaces » économiques de Mao se traduisirent par des désastres. Le Grand bond en avant (1958-1960) qui prônait la collectivisation de l’agriculture provoqua une famine catastrophique qui causa la mort de plusieurs dizaines de millions de Chinois. Bousculé par l’aile droite de son parti, Mao lança la Révolution culturelle pour reprendre les rênes du pouvoir en s’appuyant sur l’énergie souvent destructrice des Gardes rouges. Une fois encore, la répression menée contre les intellectuels et les cadres du parti mena au massacre de quelques autres millions de personnes.
En 1976, à la mort de Mao aussi appelé le Grand timonier, ses partisans furent à leur tour balayés par les réformateurs du Parti communiste et le pays s’ouvrit timidement à l’économie privée. La décennie suivante, cette libéralisation causa un immense espoir parmi les étudiants, les intellectuels et les artistes. Jusqu’à ce que le pouvoir siffle la fin de la récréation en massacrant les manifestants de la place Tien An Men en 1989 sans causer beaucoup de protestations internationales.

Une avancée hésitante


Le parti communiste chinois est toujours dirigé par des vieillards. La Révolution culturelle et ses désordres ont rendu les dirigeants du Parti méfiants envers la jeunesse. Par ailleurs, la Chine est de culture confucéenne. Les anciens sont des sages et l’obéissance est l’un des canons de la société. Or, pour ces dirigeants communistes, les conflits ont été causés par l’ouverture dans laquelle s’est engouffrée la contestation. Les classes moyennes émergentes ébranlées par une inflation qui menaçait leurs fragiles acquis, réclamait de l’ordre. Enfin, la timide libéralisation de l’information avait permis de dénoncer la corruption. Deux ans plus tard, la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique incitèrent la Chine à s’imposer dans le monde capitaliste grâce à l’introduction de l’économie privée sans toutefois toucher au pouvoir politique, celui du Parti communiste.

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Un parti communiste attaché aux traditions


Le communisme n’est souvent qu’un vernis qui masque mal les restes du vieux monde. La révolution communiste chinoise n’a pas fondamentalement transformé les valeurs sociales « traditionnelles ».
La modernisation indéniable de la Chine n’a pas ou peu atteint les relations de parenté qui agissent jusqu’au plus haut niveau du Parti. Dans les campagnes, ces relations sont restées fondamentales. La lutte reste vive entre les pouvoirs locaux souvent soumis aux parentés et le parti dont la tendance profonde est le centralisme.
Avec la réforme de Deng Xia Ping, une décentralisation importante du pouvoir avait été opérée et beaucoup de pouvoirs avaient été délégués au niveau local. Les conditions économiques et sociales appelaient ainsi une adaptation locale des politiques. Avec Xi Jinping, le parti grignote les espaces de liberté locaux. La bureaucratie du Parti et son inévitable procrastination ont pris le dessus. Il semblerait que Xi Jinping joue sur le nationalisme chinois pour devenir le nouveau Mao.
Le problème que doit aujourd’hui résoudre le Parti communiste à la veille de son anniversaire séculaire est la contradiction entre une classe moyenne désormais forte de 600 millions d’individus, ses aspirations d’enrichissement et le blocage social qui s’est fait jour dans les couches les plus modestes du pays. Entrer au parti communiste reste la seule solution pour espérer s’élever socialement. Mais ça n’est pas suffisant et la répression a repris de plus belle dans tous les domaines de la société.
La culture est complètement ballonnée. Xi Jinping approche des soixante-dix ans. Sera-t-il capable de tenir sans être éliminé par une frange de son propre parti ? Difficile à savoir.

GXC
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