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Un été pas sans risque

Faire parler les chiffres peut donner des frissons.
Un été pas sans risque

Faire parler les chiffres peut donner des frissons. Aujourd’hui que la menace des variants fait planer de gros doutes sur la rentrée, c’est le taux d’incidence dans les régions touristiques qui inquiète. Les hôpitaux redoutent une saturation, et les régions les mesures sanitaires qui vont avec. La situation sanitaire reste tendue.

L’épidémie en toile de fond

La situation en Corse est préoccupante. À l’instar de plusieurs départements touristiques en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer, l’afflux de visiteurs a fait bondir les chiffres de l’épidémie, au point de devoir mettre en place des mesures restrictives, comme l’interdiction de rassemblement de plus de dix personnes sur les plages et les espaces naturels après 21 heures. François Ravier, préfet de Haute-Corse, a ainsi annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre la recrudescence de l'épidémie où le taux d'incidence du Covid-19 est « quatre fois » supérieur au taux national. Le taux d'incidence a atteint 699 pour 100 000 habitants.

Mi-juillet, l'île de beauté a connu une augmentation importante des cas de Covid-19, où le seuil d’alerte a été dépassé, plus largement en Haute-Corse qu’en Corse-du-Sud. D’où une expérimentation du pass sanitaire dans 13 établissements de la Balagne et de Saint-Florent. Et de nouvelles mesures à compter du 1er août : fermeture des bars et restaurants à minuit, retour du masque dans les espaces denses à Bastia, Corte, Calvi, Île Rousse, Calenzana et St Florent.

Le préfet de Haute-Corse a précisé qu’à compter du 1er août, tous les événements festifs comme les mariages ou anniversaires prévoyant plus de 50 personnes dans des établissements recevant du public devront « être déclarés en préfecture ». Le nom d'une personne responsable du contrôle du pass sanitaire devra être communiqué pour chaque événement. Car ce qui inquiète les autorités, ce sont les clusters festifs. Et les colonies de vacances. Une trentaine de cas positifs au Covid-19 ont été détectés au sein d'une colonie de vacances dans un camping de Sagone. Malgré le pass sanitaire valide à leur arrivée en Corse le 9 juillet.

T’as ton pass ?

Alors que les manifestations contre le pass sanitaire battent leur plein, le nombre de personnes vaccinées en Haute-Corse augmente, avec 1 251 premières doses pour la semaine du 3 au 9 juillet à 6 800 pour celle du 19 au 23. Le projet de loi adopté par le Parlement prévoit l'application du très controversé pass sanitaire pour les trajets en avion ou en bateau depuis la Corse vers le continent. Le pass sanitaire est obligatoire depuis le 21 juillet dans les lieux de loisirs et de culture (cinémas, musées...) qui rassemblent plus de 50 personnes. Il doit être étendu aux cafés-restaurants, foires et salons, avions, trains et cars longs trajets, ainsi qu'aux établissements médicaux. Le gouvernement a annoncé la mise en œuvre de cette mesure aux alentours du 9 août.

Aussi est-il recommandé à tout voyageur quittant la Corse de prendre ses précautions au plus vite pour présenter un pass sanitaire valide pour se rendre/revenir sur le continent. Cette obligation de pass sanitaire a aussi pour conséquence l’explosion des demandes des tests, antigéniques ou PCR auprès des officines, qui ne peuvent pas répondre à cette affluence, faute d’approvisionnement.

Faire barrière aux variants

L’été est généralement propice aux relâchements. Mais quand il s’agit des gestes barrière, cela devient problématique. Santé publique France a publié une enquête où les chiffres sont éloquents : ­­68,1 % des 2000 personnes interrogées entre le 15 et le 21 juillet déclarent « systématiquement porter le masque en public », alors qu’elles étaient 81,6 % mi-mai. Même si la majorité des Français a gardé les bons réflexes, éviter les bises, se laver les mains régulièrement, saluer sans se serrer les mains… il apparaît que les jeunes de 18-24 ans adoptent de moins en moins ces mesures de prévention, pourtant essentielles, car la vaccination seule ne suffit pas à faire barrage à l’épidémie, et surtout ses variants qui affluent.
C’est précisément ce qui inquiète l’Europe, qui a fait paraître une étude. Selon les chercheurs, c’est à partir d’un seuil de 60 % de vaccinés que la probabilité d’émergence de variants résistants devient élevée. Cela correspond à la situation actuelle dans la plupart des pays européens, confrontés à la propagation rapide du variant Delta. Aussi, tant que toute la population mondiale n’est pas vaccinée, les mesures de précaution doivent-elles être maintenues.

Maria Mariana
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