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Comment vont les ados ?

La crise sanitaire n'a épargné la santé de personne . Les adolescents ont pas mal souffert.
Comment vont les ados ?

La crise sanitaire n’a épargné la santé de personne. Les adolescents ont pas mal souffert.
Le recours aux urgences psychiatriques a augmenté de 40 % en 2020 et 40 % des parents ont déclaré avoir observé des signes de détresse chez leur enfant lors du premier confinement.
Les cours en distanciel n’ont rien arrangé. La souffrance psychologique est manifeste chez les ados, très inquiets pour l’avenir. La pandémie va forcément laisser des traces.


#JenParleA

Les professionnels de l’Éducation nationale et les pédopsychiatres ont observé une dégradation significative des troubles de santé mentale chez les adolescents, en particulier les 11/14 ans. La crise sanitaire a augmenté les fragilités et la vulnérabilité des adolescents, qui ont vécu les confinements, les privations de sortie, les restrictions de déplacements à un âge où ils ont plutôt envie de s’ouvrir et de se regrouper.
Le sacrifice a été plus grand pour les jeunes que pour les adultes. Santé publique France, à travers le réseau Oscour (Organisation de surveillance coordonnée des urgences, système de surveillance sanitaire), a constaté une augmentation, de 2 à 3 fois supérieure aux années précédentes, des passages aux urgences pour troubles de l’humeur des 11 – 14 ans. Pour inciter les adolescents (11-17 ans) à parler de leur santé mentale, Santé publique France invite tous les jeunes à révéler la personne à laquelle ils se confient quand ça ne va pas bien.
Le hashtag #JenParleA vise à faire connaître le dispositif d’écoute Fil Santé Jeunes, un service anonyme et gratuit pour les 12-25 ans tous les jours de 9 h à 23 h. L’objectif est de sensibiliser les jeunes aux problèmes de santé mentale et les inciter à parler de leurs difficultés. La prise en charge du mal-être des adolescents est particulière et les parents peuvent se sentir démunis.

Morphée boudé

Si l’on pense généralement qu’être adolescent s’accompagne d’une qualité de sommeil, long et profond, c’est plutôt vrai, mais cela a tendance à se dégrader.
En effet, aujourd’hui, la qualité du sommeil des enfants et adolescents ne va plus de soi, car de nombreuses activités et sollicitations viennent concurrencer et retarder sans cesse l’envie de dormir, notamment les activités numériques durant la soirée. Alors que dormir est essentiel pour la santé physique et mentale, ainsi que pour la mémorisation, la réparation des effets du stress et de l’anxiété, ou encore la maturation du système nerveux chez l’enfant et l’adolescent.
Chez l’enfant et l’adolescent, on parle de sommeil trop court en dessous de 7 heures par 24 heures. L’excès d’écran provoque aussi des troubles de l’endormissement. On estime que, chez l’enfant et l’adolescent, s’endormir en plus de 30 minutes relève d’une insomnie. L’enquête EnCLASS menée en 2018 a révélé que les collégiens ont perdu en moyenne 20 minutes de sommeil par nuit : en semaine, leur durée de sommeil est passée de 8 h 37 en 2010 à 8 h 16 en 2018. Les lycéens n’ont perdu pour leur part que 5 minutes sur la même période : ils dormaient en moyenne 7 h 19 en 2018. Et les épisodes successifs de confinement n’ont pas amélioré la situation. La dette de sommeil augmente. Cette situation peut faire redouter des conséquences en termes d’attention, d’apprentissage, de risques de comorbidité et de risques accidentels.


Attentions aux addictions

Le 1er baromètre sur les addictions et leurs conséquences chez les jeunes, pour d’étudier les consommations de substances addictives chez les 16-30 ans et les comportements à risques qu’elles engendrent, révèle que les consommateurs réguliers ont tendance à mixer les substances, avec une faible perception du risque.
L’alcool est la substance la plus régulièrement consommée (50 %), surtout en groupe, suivie par le tabac (56 %). 41 %passent 6 h ou plus par jour devant les écrans interactifs.
Toute consommation régulière d’une substance est corrélée à une utilisation des écrans interactifs significative. Les motivations de consommation sont souvent reliées à l’envie de s’amuser, de déstresser et de se sentir bien. La consommation peut aussi apparaître comme une stratégie sociale.
Enfin, la recherche d’une perte de contrôle est également une forte motivation pour certains consommateurs. Et les campagnes de prévention n’ont pas
d’impact sur ces comportements. La pandémie aura aussi des conséquences sur ces consommations.

Le mot d’ordre de tous les professionnels : écouter davantage les ados dans les prochains mois.



Maria Mariana


Fil santé Jeunes
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https://www.filsantejeunes.com/
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