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Jamais sans mon smartphone !

On déplore souvent la dépendance des ados àleur smartphone, on s'inquiète de voir .....
Jamais sans mon smartphone

On déplore souvent la dépendance des ados à leur smartphone, on s’inquiète de voir des enfants de plus en plus jeunes rivés à leurs écrans, mais on oublie que les adultes ne sont pas en reste sur cette quasi-addiction. Et que ce petit outil s’impose partout, à rendre accro tout le monde, y compris les politiques qui imposent leur usage et favorisent la couverture mobile.


Véritable addiction

Selon un sondage, un Français sur cinq s’estime incapable de lâcher son smartphone pour une journée. Certains (21 %) ne pourraient même pas cesser de l’utiliser pendant 24 heures, tandis que 24 % reconnaissent qu’ils ressentiraient un certain manque en se privant ainsi de l’appareil. 38 % des personnes interrogées préféreraient s’abstenir de parler toute la journée plutôt que de renoncer à leur appareil. De même, 20 % pourraient se priver de nourriture, et 13 % accepteraient de passer 24 h avec leur pire ennemie pour ne pas avoir à abandonner à leur téléphone. Une tendance qui s’est encore aggravée pendant la pandémie, puisqu’une étude menée par l’entreprise américaine Qualitrics auprès de 3 000 personnes a mis en lumière la difficile séparation entre vie professionnelle et vie privée ; 62 % des répondants déclaraient utiliser fréquemment leur smartphone dans le cadre du travail en dehors du bureau. 60 % des sondés révélaient consulter régulièrement leurs e-mails professionnels, ou encore d’avancer une tâche pour « gagner » du temps. Cette absence de coupure pourra générer des cas de burn-out ou de souffrance au travail.
Les plus jeunes sont aussi affectés par cette dépendance aux écrans. Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), l’exposition aux écrans représente un risque sanitaire pour les 6-17 ans, lorsque le temps passé assis ou allongé devant un écran de loisir (télévision, ordinateur, jeu vidéo…) est supérieur à deux heures par jour. Or selon l’Anses, 66 % des 11‑17 ans passent plus de 2 heures de temps d’écran, 49 % consacrent plus de 4 h 30 de temps d’écran journalier. On parle de plus en plus de l'épidémie d'écrans qui gangrène le temps des adolescents et menace leur santé, à qualifier la sédentarité de « bombe à retardement sanitaire ». De quoi alerter les pouvoirs publics.

Alerte sanitaire

À l'heure actuelle, aucune institution scientifique n'a établi la réalité d'un phénomène d'addiction aux écrans. Si l'Organisation mondiale de la santé a récemment reconnu la réalité du trouble des jeux vidéo dans sa 11e Classification internationale des maladies (CIM-11), l'institution n’a pas encore statué pour les écrans au sens large. Pourtant la littérature scientifique s’accorde sur les effets dévastateurs de l’utilisation des écrans sur la santé. L’utilisation d’un smartphone augmente le taux de cortisol, hormone liée au stress, et peut contribuer à réduire notre espérance de vie. Parmi les autres maux répertoriés par l’utilisation d’un smartphone, il y a également les troubles visuels, les troubles du sommeil, les troubles de l’attention, la « text neck » (douleurs cervicales liées à la mauvaise inclinaison de la tête sur une durée prolongée), la déformation du pouce (plus musclé en raison de la rédaction de texto) et la textonite (inflammation du pouce et du poignet), l’addiction au selfie, la dépression… La parade serait de retrouver le sens du contrôle et de limiter l’usage de cet outil.

New deal mobile

Ce petit appareil est né en 1992, grâce à la collaboration entre IBM et BellSouth, surnommé l'IBM Simon. C'était le premier appareil à allier les éléments d'un PDA (Assistant numérique personnel) avec de la technologie mobile. Le smartphone est aussi appelé en français le téléphone intelligent, puisqu’il dispose de tout un tas de fonctionnalités dites « intelligentes ». Et ces petits appareils s’imposent partout. Y compris dans les politiques publiques. Leur utilisation est à ce point rentrée dans les habitudes que des communes sans couverture mobile se trouvent pénalisées dans leur popularité. D’où leur volonté d’intégrer le new deal mobile, un dispositif ministériel qui contraint les opérateurs à réaliser les travaux afin de connecter les communes dans les deux ans qui arrivent. Comme les communes de Solaro et de Linguizetta, qui luttent contre la fracture numérique. Les effets de la crise sanitaire touchent aussi la production de smartphones, retardée à cause de la pénurie des semi-conducteurs. La déconnexion s’imposera peut-être d’elle-même faute de réseau ou d’outil pour capter.

Maria Mariana
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