• Le doyen de la presse Européenne

Corse : l'eau comme trésor !

Il paraît que le énième FLNC a tenu une nième conférence de presse dans le maquis...

Corse : l’eau comme trésor


Il paraît que le énième FLNC a tenu une énième conférence de presse dans le maquis… Rien à en dire sinon que ces festivités nocturnes restent le marqueur d’une confrérie de noctambules qui résiste à l’extinction. Plus intéressantes sont les propositions de Cor’in fronte portant sur la question fondamentale de l’eau.


Des fantômes idéologiques


Il paraît que nous vivons la 6e extinction. Certaines espèces y résistent. Nous possédons une espèce endémique, unique en Europe : une variété de d’individus très vieux au comportement répétitif. Leur discours ne varie pas depuis une génération. La conférence de presse de nos hibernatus locaux vraisemblablement à usage interne aura eu pour résultat de freiner un peu plus le rapatriement d’Alessandri et de Ferrandi en Corse. Qui peut croire en effet qu’un président en campagne cèdera devant un quarteron armé et menaçant ? Et puis puisqu’il paraît que la raison est la force de ces gens-là, comment ne pas relever un paradoxe : Gilles Simeoni est stigmatisé pour sa supposée « trahison ». Pourtant ceux-là mêmes qui l’accusent de trahison (tout en le couvrant de fleurs d’ailleurs), lui reprochent néanmoins de ne pas vouloir partager le pouvoir. Quant à l’échec du mandat précédent peut-être les accusateurs indépendantistes devraient ils en partager la responsabilité puisqu’eux aussi étaient aux affaires. Allez comprendre si tant est qu’il y ait quelque chose à comprendre.

Une organisation militante utile


Qu’attendons-nous des organisations politiques ? Des analyses, des propositions, bref de la matière à réflexion pour que nous les citoyens de cette île puissions faire des choix de représentation en connaissance de cause. Et je dois dire qu’en la matière je persiste à constater que l’organisation Cor’in fronte est ce qui se fait de mieux en matière de militantisme. Tout en ayant gagné des élus à l’assemblée, elle continue de se battre sur le terrain, à prévenir et à dénoncer. C’est ainsi que je conçois le militantisme. Faut-il le préciser une fois encore : je ne partage absolument rien du rêve indépendantiste. Je ne le crains pas, car je l’estime totalement anachronique à l’heure de la planétarisation des dangers. Mais si cette idée peut mener à une plus grande responsabilisation de nos concitoyens pourquoi pas ? Cor’in fronte a porté récemment sur la place publique la question de l’eau, question que j’aborde régulièrement dans ces colonnes depuis trois décennies tout simplement parce qu’elle est vitale.

L’eau, la vie, l’avenir


La Corse est une terre bénite des dieux. Elle dispose de trois trésors : sa nature, les subsides de l’état français et son eau. Sans sa nature nous serions privés de la manne touristique. Sans l’argent français, nous serions un pays vide et voué à l’exportation de notre main d’œuvre. Sans l’eau, nous vivrions dans un désert caniculaire. L’eau nous arrive du ciel et des profondeurs de la terre. Nous en retenons à peine 4 %. Le reste s’évapore ou s’écoule vers la mer. Selon les chiffres fournis par Cor’in fronte, la Sardaigne, pourtant moins bien lotie en matière de sources et de précipitations, stocke dix fois plus de mètres cubes par kilomètres carrés que nous. « Avec de telles potentialités, écrit Cor’in fronte, (deux fois plus de précipitations qu’en Sardaigne) il est inadmissible que la Corsre puisse connaître des périodes de restriction d’eau… » Et Cor’in fronte a mille fois raison. L’avenir du monde se jouera sur les capacités des peuples à retenir l’eau. Or il existe aujourd’hui des bâches souples qui peuvent être hélitreuillées dans les villages pour retenir et stocker le précieux liquide durant la période humide. Elles peuvent également être installées dans les forêts et le maquis, quand arrive la chaleur pour aider à combattre les incendies. Bref des solutions existent. Encore faudrait-il que ces solutions soient accompagnées par une volonté.

Le lascia corre nous tuera


Tout prend ici plus temps que de normal : les routes, l’édification des hôpitaux, la restauration des monuments historiques mettent un temps insensé à être réalisées. Ce laisser-aller est la principale résistance à la réalisation d’un avenir brillant. Nous nous empêtrons dans la paperasse. Chaque service devient une armée mexicaine. Face à cette pagaille, l’état français a beau jeu de s’imposer même si lui aussi végète souvent dans les complications bureaucratiques. Alors de tout faire reposer sur des questions institutionnelles, nous devrions déjà nous libérer dans notre tête et agir pour le bien commun. Nous avons vingt ans pour nous préparer aux effets désastreux de la crise climatique. Il faut changer d’attitude ou tant pis pour nous.

GXC
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