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La conviction de Robert Badinter

Celui qui restera dans l'histoire comme le ministre de la justice qui a obtenu l'abolition de la peine de mort n'a pas oublié les condamnés à de longue durée.

La conviction de Robert Badinter

Celui qui restera dans l’Histoire comme le ministre de la Justice qui a obtenu l’abolition de la peine de mort n’a pas oublié les condamnés à de longue durée .

Ce 9 octobre le Président Macron et Robert Badinter l’ancien Garde des sceaux sont entrés côte à côte,avec solennité,sous la coupole du Panthéon .La commémoration du 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort peut commencer .On savait qu’à cette occasion le Président devait relancer le combat pour « l’abolition universelle » .Aujourd’hui 54 Etats pratiquent toujours la peine capitale .Prenant la parole et devant cette initiative Robert Badinter a jugé que « la peine de mort est vouée à disparaître de ce monde »et de rappeler le long combat passioné et opiniatre qui fût aussi et surtout le sien pour faire voter la loi portant à l’abolition de la peine capitale .Toujours avec verve et éloquence porté par sa voix vibrante.A l’âge de 93 ans ,il semble toujours plaidé à la mesure de sa force de conviction .


Un autre combat à mener



Qualifié de ministre le moins politicien de François Mitterrand en 1981, l’ancien avocat va mener on auditoire à scruter d’autres lignes d’horizon et il dicte sa pensée : « Là où l’abolition est acquise notre tâche est-elle terminée ? ».Il y aurait d’autres idéaux à caresser ,d’autres principes à mettre en valeur,un autre humanisme spirituel à atteindre.Et de livrer le fond de sa pensée « l’abolition ferme les pages sanglantes de notre justice mais la vie en ouvre une autre(…).La justice et la société toute entière doivent permettre au condamné d’exercer ce droit que Victor Hugo le plus grand des abolitionnistes disait déjà que nul ne saurait en être privé le droit d’être meilleur ».Robert Badinter tisse les toiles de l’après-abolition non sans ajouter « les condamnés à de longue peine soumise à un régime pénitentaire qui allège ses rigueurs avec le temps ne réitérent pas à leur libération les crimes de sang »
.Ce droit s’applique pour tous sans exclusive du condamné de droit commun comme à ceux qui auraient commis un « crime d’Etat »De là on ne peut s’empêcher de retenir la situation de Pierre Alessandri,Yvan Colonna et Alain Ferrandi condamnés pour l’assassinat du préfet Claude Erignac .Refusant d’alléger les rigueurs de la peine à leur encontre ,le gouvernement et l’ensemble de l’appareil judiciaire restent à contre-courant de la nouvelle philosophie du droit souhaitée avec conviction par l’ancien ministre de la Justice.Ce dernier ajoutant avec attention « encore devons nous ne jamais oublié les malheurs et les douleurs des victimes » .L’appel solennel d’une transformation du droit du condamné a-t-il été entendu par Emmanuel Macron ?
L’inspiration du message de Robert Badinter sera-t-elle gravée dans le marbre ?
Sachant que comme le rappelle souvent l’ancien ministre et avocat pour une une affaire sensible comme celle du drame du 7 février 1998 : « il faut traiter les dossiers extraordinaires de manière ordinaire ».
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