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Concilier progrés et environnement

Les technologies sont accusées d'alimenter la crise environnementale.
Concilier progrès et environnement

Les technologies sont accusées d’alimenter la crise environnementale. À tel point qu’elles rendent confuse l’idée du progrès. Celui-ci doit s’accompagner d’un cadre fixant aux économies et aux technologies un cap acceptable par tous et compatible avec la préservation de l’environnement. Car aucun produit n’est neutre par rapport à l’environnement. Et chacun peut agir. À condition de le savoir, de le pouvoir et de le vouloir.


Les impacts environnementaux

L'impact environnemental désigne l'ensemble des changements qualitatifs, quantitatifs et fonctionnels de l'environnement engendrés par un projet, un processus, un procédé, un ou des organismes et un ou des produits, de sa conception à sa « fin de vie ». Tout produit ayant besoin de matières premières et d’énergie pour être fabriqué, devant être emballé et transporté, recyclé et finissant un jour en déchet a un impact environnemental. Même les produits dits « verts ». La qualité écologique d’un produit est caractérisée par une douzaine d’impacts environnementaux causés par le produit tout au long de son cycle de vie. Ces impacts affectent principalement la qualité de l’air, la qualité de l’eau, les ressources et la santé humaine. L’évaluation d’un impact environnemental est quantifiée grâce à la mesure d’indicateurs de flux et d’indicateurs d’impact potentiel. L’air comporte cinq indicateurs qui vont de la contribution à l’effet de serre aux effets respiratoires des substances inorganiques. L’eau en a quatre, dont la consommation et l’écotoxicité aquatique. Pour les ressources des sols et la santé humaine, quatre indicateurs sont utilisés (consommation d’énergie primaire, épuisement des ressources non renouvelables, toxicité humaine, occupation des sols).

Pour une efficacité énergétique

Chacune de nos actions ayant un impact environnemental, il y a une question de priorisation. La hausse du prix de l’énergie est l’occasion de sensibiliser la population. Selon l’Ademe, le logement représente 52 %du budget énergétique moyen par foyer. C’est donc le premier poste de dépense d’énergie. Même si la Corse se situe au premier rang des régions où la vulnérabilité liée au logement est la moins forte, grâce aux effets combinés du climat, d’un parc de logements en moyenne plus récent et davantage composé d’habitat collectifs, l’usage quotidien de l’électroménager engendre des consommations significatives, en particulier lorsque les équipements sont peu performants ou inadaptés aux besoins réels des ménages. La facture d’énergie du foyer représenterait jusqu’à 10 % du budget global des ménages. Depuis 10 ans, la consommation électrique de la Corse a connu une croissance moyenne annuelle de 3,6 %. Une étude Ipsos pour la filière DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques) révèle qu’un foyer accumule en moyenne une centaine d’appareils électriques et électroniques. La lutte contre l’obsolescence programmée prend donc tout son sens, autant que les écogestes.


Responsabiliser les consommateurs

Diverses études montrent que les Français achètent encore peu d’appareils de la meilleure classe énergétique. La demande reste faible et dépasse à peine les 10 %, souvent en raison du prix d’achat. Après 25 ans d’utilisation, les étiquettes de classe énergétique ont été actualisées en mars 2021, supprimant les classes A+. Une autre information a fait son apparition sur les étiquettes : l’indice de réparabilité. Mis en place en janvier 2021, cet indice attribue une note de 0 à 10 à une série d’appareils électroménagers, en fonction de leur potentiel de réparation. Si les consommateurs sont prêts à modifier leurs habitudes en matière énergétique pour tout ce qui concerne l’électroménager, il est un domaine où ils font de la résistance : le numérique, pourtant à l’origine de 3,7 % des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde. En France, on estime que ces émissions pourraient augmenter de 60 %d’ici 2040, atteignant 6,7 % des émissions totales du pays (contre 4,7 % pour le transport aérien). Malgré la menace environnementale, les internautes sont peu enclins à la sobriété numérique, la pratique étant bien ancrée. Le scepticisme sur l’efficacité de l’acte individuel est grand, autant que la croyance que chaque progrès technique génère sa part de pollution et qu’il faudrait l’accepter au vu de ses nombreux bénéfices. Le défi de la pollution numérique est aussi grand que celui de la transition énergétique.



Maria Mariana
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