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Plaidoyer pour les abeilles et pour nous

Les abeilles doivent être protégées car elles font bien davantage que produire du miel
Plaidoyer pour les abeilles et pour nous


Les abeilles doivent être protégées car elles font bien davantage que produire du miel pour sucrer le lait chaud de grand-maman ou accommoder le magret de canard.


La récolte des apiculteurs justifiant de l'AOP Miel de Corse a été peu satisfaisante. La production a une fois encore été en baisse et cela dure depuis des années. Elle est passée d’environ 360 tonnes à la fin des années 2000 à 240 tonnes l’an passé. Cette dégradation quantitative de la production est d’autant plus préoccupante que le nombre d’apiculteurs relevant de l’AOP Miel de Corse progresse. On en comptait 138 en 2019, 146 en 2020 et ils sont 160 cette année. Ces professionnels s’inquiètent car la persistance de la crise va finir par compromettre l’existence de la filière et les projets d’installation. Les défenseurs de l’environnement pointent du doigt la raréfaction des abeilles. Les scientifiques s’activent et ont d’ores et déjà identifié plusieurs maux : le changement climatique facteur de sécheresse et sans doute aussi de floraison insuffisante et de prolifération de parasites ; le cynips affectant les châtaigniers ; la pollution atmosphérique sous toutes ses formes. Un autre facteur destructeur, peut-être au fond le plus redoutable, sera probablement bientôt reconnu : l’activité humaine qui réduit les ressources florales, l’espace et la sérénité des abeilles, et qui ajoute au désastre en usant massivement de produits phytosanitaires toxiques. Il faut savoir ou ne pas oublier que les abeilles doivent être protégées car elles font bien davantage que produire du miel pour sucrer le lait chaud de grand-maman ou accommoder le magret de canard.


Une nécessité vitale

Agir pour préserver les abeilles relève d’une nécessité vitale car, en butinant, elles jouent un rôle-clé dans la pollinisation des fleurs et constituent un chaînon majeur des processus de maintien de l'équilibre des écosystèmes. Leur raréfaction durable et a fortiori leur disparition représenteraient une catastrophe environnementale car la pollinisation deviendrait très insuffisante ou impossible et car la disparition de nombreuses plantes provoquerait l’extinction d’espèces animales. Outre contribuer à sauvegarder les écosystèmes, agir pour préserver es abeilles est aussi de nature à ne pas se priver de moyens d’améliorer le quotidien. Utiliser du miel est sans doute le plus succulent moyen de sucrer des aliments ou d’accommoder des plats. Le miel contribue à la conservation du système immunitaire et de la beauté car les antioxydants qu’il contient favorisent la guérison et la régénération des cellules, et plus particulièrement celles de la peau. Le miel est pourvu de propriétés lubrifiantes sur les muqueuses d’accès aux systèmes respiratoire et digestifs. Ce qui en fait excellent remède pour calmer les irritations de la gorge. L’application de miel rend leur brillance aux cheveux ayant été agressés par notamment le soleil, l’eau de mer ou la pollution atmosphérique. Le miel a des propriétés antibactériennes qui préviennent l’apparition ou la prolifération des bactéries et des champignons. Le fructose, sucre du miel, est beaucoup plus nutritif que le saccharose contenu dans le sucre blanc. Et cette liste de bienfaits n’a rien d’exhaustif !


Alors que faire ?

Il convient aussi de souligner qu’outre le miel, les abeilles produisent aussi du miellat, de la propolis, de la gelée royale, de la cire ou même le venin qui sont utilisés pour l’apithérapie, une médecine douce qui donne lieu à de nombreuses recherches. Alors que faire ? Les abeilles qui ont réussi à traverser au moins deux ères géologiques sont essentiellement menacée par notre inconséquente et égoïste frénésie consumériste. Il nous appartient donc de modifier un petit peu notre mode de vie afin de leur réserver les zones de butinage et d’essaimage exemptes de nuisances et plus particulièrement de substances phytosanitaires toxiques, qui leur permettront d’assurer leur survie. Et aussi un peu la nôtre…



Alexandra Sereni
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