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L'an 1 du salon de l'agriculture corse

Le Salon de l'agriculture corse a vu le jour.
L’AN 1 DU SALON DE L’AGRICULTURE CORSE

Vescovato, la joie se lisait sur les visages des artisans de ce beau projet, car c’est grâce à leur ténacité et à leur mutualisation d’idées et d’efforts que la Chambre d’Agriculture s’est installée sur un site rural, plus accessible aux agriculteurs à deux pas de Bastia et c’est aussi grâce à leur cohésion que le premier Salon de l’agriculture corse a vu le jour. Jean-François Sammarcelli, Joseph Colombani et Benoît Bruzi maire de Vescovato ne cachaient pas leur joie pour ce premier salon qu’ils souhaitent à vocation régionale et pourquoi pas internationale.


Tout le week-end, de belles rencontres ont eu lieu autour de l’agriculture et de l’artisanat. Un mini-salon Villepinte avec ses professionnels de terrain, leurs engins de travail, des démonstrations de matériel agricole et la présence d’animaux. Tous les exposants avaient joué le jeu en déposant leurs matériels, tracteurs et autres sur le site pour les deux jours. Parmi les invités, Sébastien Windsor, président des chambres d’agriculture, a été emballé par l’organisation de ce premier salon avec autant de produits divers et de qualité et déclaré être fier de partager ce moment de convivialité. Joseph Colombani a rappelé qu’il avait 50 ans de vie agricole derrière lui et qu’il avait commencé à Vescovato. Il a souligné que les « aides » avaient donné un souffle nouveau aux agriculteurs leur permettant de s’équiper en matériel performant. Il a expliqué que la chambre avait quitté Bastia pour cause de travaux lourds à effectuer et par manque de parkings. 4 communes étaient en lice : Bastia-Borgo-Lucciana-Vescovato, c’est Vescovato pour la visibilité et l’emplacement qui a été choisi. Le bâtiment a été réalisé sans aides aucunes, ni état, ni région uniquement sur les deniers des chambres d’agriculture.

L’organisation est portée par l’association « Agri’sgiani » dont le président Fabien Lindori est également éleveur à Venzolasca. Il pense que ces rencontres permettront de voir le bon côté des agriculteurs.
Le matériel exposé est respectueux de l’environnement. L’agriculture corse est une agriculture raisonnée, en montagne les cochons mangent des glands, les brebis de l’herbe. C’est une manière d’élever à l’ancienne qui a toujours bien marché. La Cop26 en a déçu plus d’un, il faut prendre le problème du réchauffement climatique à bras le corps. Nous avons des filières qui travaillent sans produits polluants avec des machines qui sèment sans défoncer la terre. Les jeunes qui s’installent ne sont pas seuls, ils sont accompagnés par les chambres. Le salon compte 70 exposants dont 17 filières agricoles.
Les institutionnels proches des milieux agricoles étaient très nombreux. Nous n’en citerons que quelques uns dont l’incontournable Crédit Agricole, l’Inra, « le lanceur d’alerte » le Fredon corse qui est une association de défense de l’environnement, le GDS, qui représente, informe et accompagne tous les propriétaires d’animaux d’élevage… 600 m² de chapiteau accueillaient les visiteurs. Chaque stand représentait un groupement de producteurs l’association caprine ou ovine corse, la noisette de Cervioni, les maraîchers corses, les vins et bières… Des démonstrations de fabrication du brocciu et de fromage frais ont également eu lieu.

Néanmoins l’accent était mis sur le côté culturel de la rencontre agriculteurs-public. Implication citoyenne et transition énergétique en Corse, réchauffement climatique, bilan carbone, l’alimentation avec un grand « A » qui ne se réduit pas seulement à ce qu’il y a dans nos assiettes. C’est avant tout un droit humain, un déterminant culturel, un lien. Derrière ce geste simple se cachent des organisations humaines complexes, subissant les conséquences de modèles économiques inégalitaires. Des conférences-débat se sont succédées suivies d’interventions enrichissantes. Mme Joëlle Zask philosophe à la faculté Aix-Marseille a rappelé que l’agriculture peut, sous certaines conditions représenter une puissance non négligeable de changement et être un véritable espoir pour l’écologie démocratique. Le but : participer, apprendre des autres, coopérer et partager. À coup sûr, on part gagnant-gagnant. D’autres conférenciers ont échangé également. Une belle réussite !

D. Campinchi
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