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Festivale di l'Arti Sonori

Pour les oreilles et les yeux
Festivale di l’Arti Sonori
Pour les oreilles et les yeux

Du 1 er au 5 février Bastia est invité à ouvrir tout grand ses oreilles et ses yeux, telle est la proposition que lui lance le Festival des Arts Sonores.



Au programmes deux concerts chaque soir dans la grande salle de l’Alb’Oru
.
Deux performances sonores dans les espaces de pratiques artistiques du Centre culturel des quartiers sud. Un parcours sonore durant toute la durée de la manifestation toujours à l’Alb’Oru. Un dispositif de réalité augmentée autour d’ « Alice au pays des merveilles » à la Csa di e Scenze. Deux installations sonores au Musée de la ville du début du festival à sa clôture avec des séquences le matin et l’après-midi. Une vidéo sonore et une installation sonore à découvrir à Una Volta.

Et pour ajouter du plaisir au plaisir une balade audio sensible dans le centre historique le 5 février. La veille, un débat réunissant au Centre Una Volta Philippe Franck, enseignant, artiste sonore, commissaire d’exposition belge, Roberto Paci Dalò, compositeur, auteur, artiste visuel de Rimini, Tommy Lawson, directeur de Zone Libre – association organisatrice du festival – sound designer, Vanina Bernard-Leoni, responsable du pôle d’innovation et développement de l’université de Corse.

Créé en 2014 par Tommy Lawson u Festivale di l’Arti Sonori a connu des débuts modestes. Peu à peu malgré aléas et Covid il s’est étoffé, par exemple, en multipliant par deux le nombre de concerts, en inventant de nouvelles formes de prestations artistiques, en faisant appel à des artistes venant non seulement de l’hexagone mais d’Italie et de Belgique.

Les arts sonores ne se limitent pas à l’expression musicale instrumentale ou électro. Ils englobent tout ce qui relève du son que ce soit des bruits captés à l’extérieur, en ville ou dans la nature, ou à l’intérieur comme ceux issus du quotidien. Ils peuvent être retransmis en direct tels quels ou retravaillés. Bois, métal, plastique peuvent être utilisés pour confectionner de nouveaux instruments. Au final tout pourra devenir dispositifs sonores.

L’édition 2022 se signale par une sélection de projets artistiques qui sont en grande partie des créations. Peu nombreuses en ce domaine les artistes femmes, néanmoins Tommy Lawson a tenu a leur consacrer la soirée du 3 février où Hélène Blondel (Nice) et Cora Laba (Bastia) donneront chacune un concert/ performance. Autre souci notable de l’organisateur de la manifestation : équilibrer les spectacles des artistes venus d’ailleurs et de ceux d’ici.

Michèle Acquaviva-Pache

* Entrée libre. Renseignements et inscription au 0608074786

Programme :
Concerts dans la grande salle de l’Alb’Oru, à 20 H 30. Au programme : « Fixin », « Machination », « Sonore », « Lament », « AHO Ssan », « Entropica Negative », « Core Memories », « Siku », « ATOTAL ».
Performances, salle des pratiques artistiques de l’Alb’Oru les 02 et 05 / 2, à 19 h. Parcours sonore, du 1er au 05 /2, à 10 h et 17 h, à l’Alb’Oru.
Réalité augmentée
les 03 et 04 /2 à la Casa di e Scenze.
Musée de Bastia, du 1 er au 05 / 2 : deux installations sonores. Una Volta, 05 /02, 14 h et 17 h, vidéo sonore et installation sonore. Parcours en ville, 05 /02, après-midi. Débat, 04 /02 à Una Volta, 17 h 30.



                      Entretien avec Tommy Lawson

Le festival des Arts Sonores réunit beaucoup d’artistes. Comment les avez-vous choisis ?
Je fais un travail de veille en restant toujours connecté à la création sonore. Je suis attentif aux événements organisés à l’extérieur et aux festivals qui s’y déroulent. Quand un projet m’intéresse, je m’adresse à l’artiste en m’y prenant à l’avance car faire venir des invités à Bastia peut prendre du temps.


Quelques exemples dans la programmation de cette édition ?
Pour « Fixin », performance – installation de Sylvain Darrifourcq (Paris) et Nicolas Canot (Reims) je les ai contactés il y a deux ans au festival de Vanves. Il en est de même pour AHO Ssan très talentueux, qui a eu l’occasion de travaillé avec l’IRCAM et de se produire à la Maison de la Radio à Paris. Ses compositions de musique électronique traduisent son engagement dans les luttes sociales et le combat contre les discriminations. Autre cas de figure, Roberto Paci Dalò (Rimini) qui va nous donner un concert-performance, « Lament », à l’inter-action entre acoustique et électro ainsi qu’une installation sonore, « HA », une œuvre profonde qui mêle la voix grave de la philosophe, Hannah Arendt, à des bruits urbains et des sonorités électroniques. J’ai fait la rencontre de Roberto lors d’un festival en Roumanie.


Du côté des participants insulaires ?
On a retenu Anghjulu Maria Costa qui doit nous présenter une vidéo sonore, « Rêve idéal / Illusion astrale », soit neuf petits films d’animation qui questionnent l’amour, le rêve, le silence intérieur, l’isolement… Un univers visuel dialoguant avec les compositions de Félix Haussaire (Paris) dont le cadre sera Una Volta.


Quels sont les insulaires qui se produiront en concert dans la grande salle de l’Alb’Oru ?
Laurent Gueirard et Pasquà Pancrazi (Bastia). Le premier, batteur, le second, producteur de musique électronique, vont explorer en live dans « Machination » les possibilités offertes par l’électro à la batterie. Le duo bastiais, AV, avec « Entropica Negative » va produire en live/vidéo, un véritable manifeste écologique et social. Orso, que j’ai rencontré à « L’étrange atelier » d’Ajaccio, en juillet, promeut une musique expérimentale axée sur un constant aller-retour entre narration et expériences sonores. Pour Bastia il nous réserve, « Sonore », une création expérimentale comportant aussi de l’électro-pop. Cora Laba (Bastia) a rapporté du Groënland un glanage sonore qu’elle mélange à sa voix et à son instrumentarium électro-organique. Elle a un univers très personnel qui s’inscrit dans une démarche très contemporaine. Son concert-performance s’intitule « Siku ».


Que désignez-vous par « Emergences sonores », appellation qui revient souvent dans votre programme ?
C’est de notre part un label comme peuvent en attribuer des institutions. Ce label doit permettre d’attirer l’attention du public sur des réalisations d’artistes qui nous ont convaincu. Il doit également nous inciter à suivre leur travail.


Pourquoi Le festival des Arts Sonores mobilise-t-il aussi la Casa di e Scenze ?
Afin d’associer l’art à la science. Dans ce but Marc Veyrat, professeur d’université à Annecy et à Paris VIII, va nous faire découvrir, « i – REAL / ALICE, construit autour des mots utilisés dans « Alice au pays des merveilles » de Lewis Carroll en écriture augmentée visible en réalité augmentée grâce à un casque adapté. Cette expérience se veut intéressante et ludique pour les spectateurs.


Vous avez des partenariats avec « Transcultures » et « Les Pépinières européennes de création ». Qu’est-ce que ces organismes ?
« Transcultures » est un centre interdisciplinaire pour les cultures numériques et sonores. Situé en Belgique il est dirigé par Philippe Franck. Son objectif est de promouvoir et développer les échanges entre différentes pratiques et dimensions artistiques multi-médiatiques contemporaines. « Les Pépinières européennes de création » aident de jeunes créateurs à développer leurs projets et à les faire connaitre. Dans une approche transversale les « Pépinières » sont ouvertes à toutes les pratiques et disciplines.


A quel public s’adresse le Festival des Arts Sonores ?
Aux curieux attirés par la création numérique. Aux gens intéressés par les nouveaux médias et aux artistes d’ici et d’ailleurs qui appréhendent autrement le concert. A ceux qui sont intrigués par les propositions neuves tournant autour de la musique… et du son.

Propos recueillis par M.A-P



Modeste glossaire à destination des béotiens
Live audiovisuel : dialogue en temps réel entre image et son. Chaos électronique
: matière sonore très dense et saturée manipulée en direct. Drone : rien à voir avec un engin volant, mais un style appartenant à une sous famille de musique ambiante. Vidéo générative : traitement visuel d’images numériques générant son vocabulaire et développé de façon aléatoire à partir d’algorithmes. Batterie augmentée : recours au numérique pour déployer une autre dimension sonore à un instrument acoustique.
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