• Le doyen de la presse Européenne

Aux larmes citoyens

Assis ! Debout !
Aux larmes citoyens


Assis! Debout! Assis dans les bars jusqu’au 16 février, mais le 15 à minuit, debout! Tout ça annoncé par le Premier Garde-Chiourme, l’inénarrable “Jean Cassetexeu”. Si ce Covid a fait de tous les citoyens des étudiants en médecine de deuxième année, il n’est pas sûr que l'intelligence collective ait forcément progressé pendant cette période maudite.


Pas besoin d’être une souris à Matignon dans le bureau de Jeannot la Science. On a maintenant compris que lorsqu’il est flanqué du chat noir Véran, une conférence de presse d’anthologie est dans les tuyaux. Là où n’importe quel politique, sachant que le ridicule tue plus sûrement que le virus, envoie un communiqué à l’AFP, Jean Cassepadébriques, lui, droit comme un piquet de slalom, retrouve son pupitre. C’est qu’il est en guerre le bougre. Sa dernière cible, le métro aux heures de pointe? Non. Les crèches et les écoles? Non. Les meetings? Surtout pas. Alors??? Le comptoir!!! Il fallait le faire. Le Conseil Scientifique l’a fait. Et Jean Tartarin de Tarascon
monte sur ses grands tabourets pour mettre à genoux les derniers à être encore debout. Les irréductibles du comptoir. Cette élite qui apporte au quotidien sa contribution à l’humanisme, la culture et la consommation. Une armée de pacifiques qui, en matiére de doses, en connait un rayon. Le pouvoir les invite à s’asseoir, à se mettre à table. Après deux ans à traquer les contaminateurs, ces forts en thèmes ont trouvé de nouveaux boucs émissaires. Plus de belote de comptoir pour ceux qui s’accoudent à marée haute. Grâce à ce pouvoir scientifico-politique le débat vole haut, et avec Jean Cassebonbon en chef d’escadrille, joue notre patience au 421 en alimentant les brèves de comptoir comme jamais personne avant lui.

Valérie Pécresse. “La dame du faire” a repassé un savon à Jean-Jacques Gourdin. Bourdin pardon. Des deux heures d’émission on ne retient que ça. C’est dire si sa campagne est riche en propositions et si sa candidature va susciter l’enthousiasme. Mais quand même, ce lynchage en direct provoque un malaise. On est chez les fous. Au-delà de la présomption d'innocence qu'une candidate à la Présidentielle foule aux pieds du journaliste, même si des précautions oratoires étaient prises, elle a massacré un homme devant des millions de téléspectateurs. Un coupable mérite la sanction de la Justice, mais pas cette impudique mise à mort. Si cette dame était mal à l’aise, ce qui est on ne peut plus légitime, il était très simple d’annuler sa venue en publiant un communiqué de presse. Elle a préféré la méthode dégueulasse. Décidemment son ménage au karsher ce n’est pas du propre. Saluons, au passage, le silence des confrères de Bourdin, d’habitude si prompts à dégainer leur soutien corporatiste. Depuis l’émergence du “Balance ton phacochère”, la terreur virale, ils sont tous aux abris.

Show à l’américaine chez Zemmour, pour nous présenter les dernières prises du mercato. En crevette armoricaine le transfuge Jérôme Rivière. Qui? Forcément, personne ne le connaît. Et pour cause, ce Rivière est à sec. Il n’a absolument rien à dire. Alors son discours ne descend pas des montagnes. Puis Collard en comique troupier. En intermittent qui manque d’heures, il n’a pas boudé son plaisir de retrouver un micro. Mais n’est pas Coluche ou Bedos qui veut. Que l’on se rassure Zaza lui, des biscuits il en a. Des canistrelli industriels, mauvais et étouffants. Son passage au Salon Milipol, où il s’est frotté aux armes lourdes, lui est monté direct au casque. Depuis il ne rêve que de flingues et de justice expéditive. Aux larmes citoyens, ce type est dingue. Ses obsessions vont provoquer des drames. S'il était seul, on pourrait presque en rire. Mais après la Présidentielle il sera l’un des bénéficiaires de la recomposition qui va suivre. Marine le Pen ira caresser ses chats en laissant la caisse à sa nièce. Les Républicains, avec la défaite qui se profile, vont exploser. Une bonne moitié du Parti va rejoindre la nièce et Zemmour pour jouer l’union des Droites. La blonde en égérie et le jobard en idéologue. Le barjo ne va pas faire que dormir auprès de sa blonde, mais attention, “le sang se lave avec des larmes”. (Victor Hugo)

Dans un pays où l’on sort tous les deux jours un sondage sur la réhabilitation de la peine de mort, où la violence des mots concurrence rageusement celle des comportements, la haine des uns finira par prendre le dessus sur la bêtise des autres. Les prochains “gilets” pourraient changer de matière et de couleur. Jamais une classe politique, dans son ensemble, n’a atteint de tels sommets de médiocrité, n’a autant flirté avec les plus folles dérives. Comme si elle ne voyait pas le danger poindre à l’horizon.


.Sgaiuffu
Partager :