• Le doyen de la presse Européenne

Sartène, Espace Giacomini

Une plongée dans le temps
SARTÈNE ESPACE SIMON GIACOMINI UNE PLONGÉE DANS LE TEMPS

En poussant la porte de l’univers de Jean-François on ressent immédiatement des ondes positives, ensuite on n’a pas assez de deux yeux pour tout observer et apprécier. Le terme « caverne d’Ali Baba » n’est pas adapté c’est un lieu culturel. En déambulant dans ce lieu magique on passe sans transition d’une époque à l’autre comme dans un rêve. Et tout cela on le doit à notre hôte passionné, qui a accumulé durant des années des trésors. Il aurait pu tenir cet espace aux XVII et XVIIIème siècle et s’y trouver à sa place.

En 2023 le sanctuaire de Jean-François aura 130 ans. Chez lui on part à la découverte de pièces rares et uniques depuis le petit tableau du siècle dernier en bois peint, au minuscule petit baigneur, des lithographies, des lustres, des tapis, des bijoux, des masques guatémaltèques, des peintures aborigènes, des tableaux de maîtres locaux et étrangers, des meubles, de la vaisselle, de l’argenterie, des pièces de Murano, des œuvres d’artistes locaux et étrangers dont Stéphane Deguilhen et ses sculptures que Jean-François apprécie.

Tout a débuté en 1893 avec le grand-père dans un style différent. Celui dernier avait ouvert une quincaillerie bien pratique pour l’époque où le réseau routier isolait les populations. Des camelots passaient parfois de façon épisodique et Ajaccio était très éloignée. Quelques années plus tard « Le Trianon » 1000 m² de surface situé en face est mis en vente. Le grand-père se porte acquéreur et un magasin sur trois niveaux voit le jour avec Rez.de.C, entresol et une série de plusieurs caves. Jean-François a travaillé une quinzaine d’années dans ce grand Magasin Général heureux de créer des liens avec les clients, c’est un homme de contact, de douceur qui apprécie les échanges. A l’époque le Trianon était un bel établissement culturel qui donnait des soirées spectacles et beaucoup d’artistes célèbres s’y sont produits dont Joséphine Baker.


En reprenant le site la famille Giacomini conserve les vestiges du Trianon, les fresques, l’escalier en fer dont toutes les pièces s’emboîtent fabriqué à Maubeuge… Celui-ci permettait l’accès à l’immeuble contigu habité par la famille. Le grand-père ayant percé une cloison tous passaient par l’escalier en colimaçon sans être obligé de sortir dans la rue pour ouvrir les portes du magasin. Cet escalier a toujours eu un effet extraordinaire sur J. François et aujourd’hui encore sans explication rationnelle. Descendre l’escalier entouré des fresques d’antan le faisait rêver comme dans une féérie. Il se voyait entouré d’objets rares venus des quatre coins du monde plutôt que d’articles de quincaillerie. Il en parle à M. Giacomini père qui n’est pas négatif mais lui demande d’accompagner les cinq employés présents jusqu’à leur retraite, ensuite il pourra faire ce qu’il désire. Le dernier employé parti Jean-François procède aux transformations pour son plus grand bonheur.

Des années durant il a beaucoup voyagé, chiné, rencontré des personnes de qualité. Il s’est déplacé sur des salons internationaux (parisiens, italiens, allemands…..) a noué des relations professionnelles importantes et s’est constitué une étonnante collection d’objets rares et précieux achetés au coup de coeur. Il a une passion de la chose et des personnes, depuis 30 ans sa clientèle locale, française et étrangère est fidèle, grands-parents, enfants, petits-enfants de génération en génération. Chez lui pas de consultation sur site, facebook ou autre opérateur. Il part d’un principe « un magasin on vient le voir », s’imprégner de son atmosphère, feuilleter les livres, observer une sculpture, un tableau, prendre son temps. On ne déboule pas dans un magasin de « curiosités » tel que l’Espace Simon Giacomini comme on va au marché. De grands aménagements ont été effectués et ça n’est pas terminé. Jean-François ambitionne un « Festival de peinture corse » à l’automne sur deux mois. Ainsi les passionnés d’art auront le temps d’admirer les œuvres,
il veut laisser le temps au temps oh ! combien il a raison. Il a rendu possible l’impossible, ce voyage culturel ouvert à tous initiés et non-initiés on ne peut que l’en remercier. Sans doute a-t-il eu un peu envie de ressusciter la splendeur du Trianon d’antan…..


Danielle Campinchi
Partager :