• Le doyen de la presse Européenne

Le tout à l'égo

Sarko suspend son soutien si on ne le cite pas de l'aube au crépuscule
Le tout à l’égo

Sarko suspend son soutien si on ne le cite pas de l’aube au crépuscule. Le Pen recule. Zemmour et Mélenchon gesticulent. Jadot, Hidalgo et Taubira se perdent en calculs. Pécresse se ramasse une pelle avec une brouette de formules. Macron, lui, se fend la poire devant tous ces nuls. C’est la fête à Neuneu.


À quelques heures du meeting de Pécresse, un chroniqueur (en un seul mot) se demandait comment elle serait habillée. C’est cela c’est cela... Erotiser la campagne, c’est le dernier avatar de la com. Alors c’est la cata. Les Jam (jeunes avec Macron) sortent une affiche, la tête à Manu et un « nous avons envie de vous » qui fait jazzer. Les cons, ils ont osé. Les communicants faiseurs de rois et de vent font faire n’importe quoi aux politiques. Ils les dépossèdent de spontanéité et de bon sens. Ils écrivent leurs discours, trouvent les slogans, gèrent leur garde-robe et scénarisent leur vie privée. Aux antipodes, seuls Zemmour et Mélenchon, aussi dissociables que l’huile et l’eau, sont insensibles à la doxa des barons de la pub. Dans leur entreprise les nouveaux parrains qui nous gouvernent, peuvent compter sur le support docile des chaines infos avec leurs journalistes courtisans et midinettes. Ils nous soumettent à un matraquage insensé, à la vacuité de la pensée unique. Bref on nous prend pour des cons.

Mélenchon retrouve sa couleur d’origine. Même si on a du mal avec son ego à la boutonnière, ses injonctions de surveillant général et ses dérives, on ne peut que lui reconnaitre du talent. A revendre à ceux qui n’en ont pas. Ceux qui gèrent la campagne Pécresse par exemple. Comment ces amateurs ont-ils pu programmer leur candidate juste après Méluche. Qui oserait pousser Chantal Goya sur scène après Mick Jagger ?

Une Pécresse en poupée de cire a un problème avec le son. Surcoachée et sonnant faux elle ouvre son meeting avec : « le moment est venu de me donner aux français ». Ça peut mal finir ces couillonades. Son discours ? Un lavement. Mal écrit, mal interprété, un tissu de banalités dans un désordre alambiqué. Sans naturel, raide comme un piquet de corner, suivant à la lettre des consignes stupides du style « laisse la salle exulter ». Comme ces idiots avaient écrit sur le prompteur « applaudissements » tous les 6 mots, elle s’interrompait sans cesse. Au début la salle ovationnait. Mais comme elle se trompait dans ces intonations, c’était le bazar. Au milieu d’une phrase elle s’est chopé le chat de Marine Le Pen dans la gorge. Ils ont applaudi ces nigauds. Sarko lui avait intimé l’ordre de le citer, elle s’est platement exécutée. Mais elle a récité tout le bottin politique. Et pas que. Hommage implicite à Zemmour elle a repris à son compte, le « grand remplacement », confirmant que la ligne Ciotti était à la manœuvre. Au bout du supplice elle a cédé à la tentation du déballage. Papa maman la bonne et moi jusqu’au moment où elle a signifié que sa pudeur l’empêchait d’aller plus loin. Exposer son mari et ses enfants, sa vie privée, ligne rouge à ne jamais franchir. Et dans la foulée elle demande à la salle une ovation pour chacun d’entre eux. Elle donne leurs prénoms. A la limite de balancer leurs 06. Elle a aussi fait une Roussel, la viande et le verre de rouge. C’était tellement indigeste et humiliant que l’on priait pour elle, qu’arrive le café et l’addition. Bien joué les orfèvres de la com.

La France vend des rafales. Des machines à tuer à destination, entre autres de l’Arabie Saoudite, et la Macronie se lève comme un seul homme et entonne la Marseillaise. On engraisse Dassault qui était dans le besoin, on contribue à faire de la chair à kebab de civils au Yémen, bientôt ailleurs, et on a l’indécence de sortir le clairon. Jouez violons sonnez crécelles on arme jusqu’aux dents les plus dingos de la planète. Même si Macron est presque rassurant face à des opposants aussi nuls que déjantés ce n’est pas la rue Michel. Jamais un fumet de chaos n’a autant flotté sur le monde. Bon, tout porte à croire que son élection ne sera qu’une formalité mais après...

La France ne pèse pas une rondelle sur la scène internationale, et le canevas Chine-Poutine ne présage rien de bon. A la prochaine pandémie, au prochain attentat, qui ne sauraient tarder, les tensions seront à leur paroxysme. En métropole, la réélection de Macron garantit cinq années instables, farcies de grève, de manifs, de panique.

Jamais un tableau n’a autant incité à déserter les urnes. L’abstention devrait encore gagner une élection. Même les règles de la Présidentielle sont absurdes. Savez-vous qui a été le premier à avoir ses 500 parrainages et qui en détient le plus aujourd’hui ? Le seul à ne pas être (encore) candidat. Entre les incongruités et la médiocrité, le choix est pour certains impossible. Alors le 10 avril on sera un paquet à partir à la chasse, à la pêche, dans la nature avec nos traditions. Et le 24 on se repasse toutes les saisons des Sopranos. On vote James Gandolfini.



Sgaiuffu
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