Les déchets en Corse : une histoire sans fin…
La crise des déchets n'en finit plus de déboucher sur des échecs qui à leur tour produisent des échecs. L'exécutif de la CdC se montre incapable de régler la question sur le fond puisque décidée à ne pas explorer l'hypothèse d'un incinérateur.
Cette procrastination qui coûte cher, très cher au contribuable, démontre aussi une difficulté à choisir préférant de manière puérile le refus à d'éventuelles solutions.
Exporter les difficultés plutôt qu'à la régler sur place
Foutue majorité qui n'a de cesse de revendiquer une autonomie de gestion et se montre incapable de régler la question des déchets. Foutue majorité qui, combattant à lances rompues le jacobinisme continental, n'en finit pas de tricoter un centralisme insulaire. Il est vraisemblable que les arguments utilisés dans cet article vont donner un sentiment de déjà-vu. Pardi ! Cette crise des déchets semble désormais consubstantielle à la Corse. Elle nous colle à la chaussure comme le sparadrap du capitaine Haddock. Des années, que dis-je des décennies, que nous la traînons comme un boulet matérialisant notre difficulté à trancher, à prendre de véritables décisions impliquant des choix nécessaires. Pour ce qui est de parler, d'émettre des hypothèses glorieuses évoquant le Babbu di a Patria, pour jouer les avocats d'un futur glorieux sans cesse repoussé comme la ligne d'horizon, nos dirigeants sont hors pair. Pour parler de ce que serait une autonomie comme hier les communistes nous chantaient les beautés du communisme réel, ils se bousculent avec pour chaque groupuscule un programme détonnant. Mais dès lors qu'il s'agit de régler les difficultés du quotidien soudain les mirages s'estompent. Que nous propose l'exécutif pour régler la question des déchets ? Les exporter vers l'île voisine : la Sardaigne. On aura tout essayé : la région marseillaise, la toulousaine et désormais l'étranger si proche. Tout récemment des inconnus vraisemblablement exaspérés mais irresponsables ont mis le feu à la décharge de Saint Antoine où s'accumulaient des balles éventrées par les goélands et les rats. Favorisés par la température exceptionnellement douce, des essaims de mouche envahissaient Ajaccio. Le résultat est ironique et paradoxal : faute d'incinérateur, nous avons eu droit à un gigantesque incendie à ciel ouvert. L'illusion est une majorité qui réfléchit à des solutions. La réalité est une multiplication des décharges sauvages à côté de décharges officielles de balles éventrées. Faute d'une solution citoyenne, les citoyens se débrouillent de façon illégale. La Corse régresse quand la nouvelle majorité devait nous mener sur les chemins du progrès depuis une maison de cristal.
Un provisoire qui s'installe
Il faut rappeler que lors de sa prise de fonction en 2015, la majorité nationaliste avait défini le problème des déchets comme prioritaire. Selon les informations récemment fournies par le Syvadec 26 000 balles soit 23 000 tonnes de déchets sont stockées sur 23 sites "provisoires". Or seulement 120 tonnes de déchets peuvent être traitées quotidiennement dans le centre de Prunelli di Fium’Orbu, contre environ 400 produites chaque jour en Corse à cette période. C'est la différence qui est mise en balles. Les surcoûts s'accumulent également. Les déchets produits par les eaux usées de Bastia sont exportés : là encore un surcoût estimé à 450 000 euros annuels. Le député-maire d'Ajaccio, placé au pied du mur par l'incendie de Saint Antoine, accuse le Syvadec de ségrégation. Le Syvadec rétorque que le blocage de Vighjaneddu est responsable de la catastrophe actuelle. Ce à quoi Alexandre Lanfranchi, porteur du projet dit "Viggianello 2", autorisé par voie préfectorale à gérer les déchets, dénonce l'inaction de l'état incapable de lever le barrage de six personnes qui bloque le centre d'enfouissement dont il est prestataire de service. Sur fond d'intérêts particuliers, de menaces de mort, d'apathie majoritaire (la majorité était contre Vighjaneddu 2 au prétexte que la gestion des ordures doit être publique, une gestion publique que visiblement elle est incapable d'assurer), la crise des déchets perdure.
Sur fond de crise touristique
Il n'y a vraisemblablement pas de cause à effets entre la crise des déchets et la crise touristique qui frappe la Corse sinon une incapacité à anticiper les difficultés à venir. En juin prochain Vighjaneddu 1 arrivera à saturation et les déchets, si rien n'est fait avant, vont envahir la Corse. Ça sera aussi le début de la saison touristique. Or l'exportation des déchets vers un pays étranger exige des mois de préparation afin d'obtenir les autorisations nécessaires. Il n'est pas besoin d'être devin pour affirmer dès aujourd'hui que nous courrons à la catastrophe. Nous ne pouvons plus espérer que pour les années à venir. Encore faudrait-il arrêter le bricolage et peut-être enfin explorer la solution de l'incinération sur place ou alors renoncer une fois pour toutes à chanter les louanges d'une autonomie dont le simple concept sonne aussi creux qu'un bidon vide.
Exporter les difficultés plutôt qu'à la régler sur place
Foutue majorité qui n'a de cesse de revendiquer une autonomie de gestion et se montre incapable de régler la question des déchets. Foutue majorité qui, combattant à lances rompues le jacobinisme continental, n'en finit pas de tricoter un centralisme insulaire. Il est vraisemblable que les arguments utilisés dans cet article vont donner un sentiment de déjà-vu. Pardi ! Cette crise des déchets semble désormais consubstantielle à la Corse. Elle nous colle à la chaussure comme le sparadrap du capitaine Haddock. Des années, que dis-je des décennies, que nous la traînons comme un boulet matérialisant notre difficulté à trancher, à prendre de véritables décisions impliquant des choix nécessaires. Pour ce qui est de parler, d'émettre des hypothèses glorieuses évoquant le Babbu di a Patria, pour jouer les avocats d'un futur glorieux sans cesse repoussé comme la ligne d'horizon, nos dirigeants sont hors pair. Pour parler de ce que serait une autonomie comme hier les communistes nous chantaient les beautés du communisme réel, ils se bousculent avec pour chaque groupuscule un programme détonnant. Mais dès lors qu'il s'agit de régler les difficultés du quotidien soudain les mirages s'estompent. Que nous propose l'exécutif pour régler la question des déchets ? Les exporter vers l'île voisine : la Sardaigne. On aura tout essayé : la région marseillaise, la toulousaine et désormais l'étranger si proche. Tout récemment des inconnus vraisemblablement exaspérés mais irresponsables ont mis le feu à la décharge de Saint Antoine où s'accumulaient des balles éventrées par les goélands et les rats. Favorisés par la température exceptionnellement douce, des essaims de mouche envahissaient Ajaccio. Le résultat est ironique et paradoxal : faute d'incinérateur, nous avons eu droit à un gigantesque incendie à ciel ouvert. L'illusion est une majorité qui réfléchit à des solutions. La réalité est une multiplication des décharges sauvages à côté de décharges officielles de balles éventrées. Faute d'une solution citoyenne, les citoyens se débrouillent de façon illégale. La Corse régresse quand la nouvelle majorité devait nous mener sur les chemins du progrès depuis une maison de cristal.
Un provisoire qui s'installe
Il faut rappeler que lors de sa prise de fonction en 2015, la majorité nationaliste avait défini le problème des déchets comme prioritaire. Selon les informations récemment fournies par le Syvadec 26 000 balles soit 23 000 tonnes de déchets sont stockées sur 23 sites "provisoires". Or seulement 120 tonnes de déchets peuvent être traitées quotidiennement dans le centre de Prunelli di Fium’Orbu, contre environ 400 produites chaque jour en Corse à cette période. C'est la différence qui est mise en balles. Les surcoûts s'accumulent également. Les déchets produits par les eaux usées de Bastia sont exportés : là encore un surcoût estimé à 450 000 euros annuels. Le député-maire d'Ajaccio, placé au pied du mur par l'incendie de Saint Antoine, accuse le Syvadec de ségrégation. Le Syvadec rétorque que le blocage de Vighjaneddu est responsable de la catastrophe actuelle. Ce à quoi Alexandre Lanfranchi, porteur du projet dit "Viggianello 2", autorisé par voie préfectorale à gérer les déchets, dénonce l'inaction de l'état incapable de lever le barrage de six personnes qui bloque le centre d'enfouissement dont il est prestataire de service. Sur fond d'intérêts particuliers, de menaces de mort, d'apathie majoritaire (la majorité était contre Vighjaneddu 2 au prétexte que la gestion des ordures doit être publique, une gestion publique que visiblement elle est incapable d'assurer), la crise des déchets perdure.
Sur fond de crise touristique
Il n'y a vraisemblablement pas de cause à effets entre la crise des déchets et la crise touristique qui frappe la Corse sinon une incapacité à anticiper les difficultés à venir. En juin prochain Vighjaneddu 1 arrivera à saturation et les déchets, si rien n'est fait avant, vont envahir la Corse. Ça sera aussi le début de la saison touristique. Or l'exportation des déchets vers un pays étranger exige des mois de préparation afin d'obtenir les autorisations nécessaires. Il n'est pas besoin d'être devin pour affirmer dès aujourd'hui que nous courrons à la catastrophe. Nous ne pouvons plus espérer que pour les années à venir. Encore faudrait-il arrêter le bricolage et peut-être enfin explorer la solution de l'incinération sur place ou alors renoncer une fois pour toutes à chanter les louanges d'une autonomie dont le simple concept sonne aussi creux qu'un bidon vide.