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Quand l'orientation sexuelle dérange

Le 17 mai, c'était la journée internationale de lutte contre l'homophobie, la transphobie, la biphobie.
Quand l’orientation sexuelle dérange

Le 17 mai, c’était la journée internationale de lutte contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie. Malgré l’évolution des mentalités, les chiffres restent alarmants. La violence à l’égard des personnes LGBT est encore très répandue en France. Elle est illégale et condamnable. Le principe d'égalité de traitement est un droit fondamental.


LGBT-phobie

La Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie a été créée en 2005 pour mettre en lumière les discriminations et les violences subies par les lesbiennes, les gays, les bisexuel·le·s et les trans (LGBT). Le terme LGBT-phobie est un néologisme construit à partir de l’acronyme LGBT, désignant les populations lesbiennes, gays, bisexuelles, et trans – incluant aussi les populations intersexes, queers…, et du mot phobie, issu du grec phobos (crainte). Les « LGBTphobies » désignent la peur, la méfiance, le mépris, le dégoût, le rejet ou la haine envers des personnes en raison de leur orientation sexuelle et/ou de leur identité de genre. Il existe plusieurs types de LGBT-phobies : l’« homophobie » (qui rassemble la « gayphobie » et la « lesbophobie »), la « biphobie » et la « transphobie ». La LGBTphobie est une situation aggravante face à la loi en cas de discrimination. La haine anti-LGBT+ peut prendre de multiples formes : de la moquerie aux violences physiques ou sexuelles, en passant par les insultes, la diffamation, les menaces, l’outing, l’appel à la discrimination, à la haine ou à la violence, le harcèlement, les discriminations, voire le meurtre. Les LGBTphobies peuvent se manifester dans tous les lieux (à l’école, au travail, en famille, chez le médecin, dans les institutions…), dans tous les milieux sociaux et à tous les âges de la vie.

Chiffres clés alarmants

Le deuxième rapport annuel sur les signalements répertoriés au sein de l'application FLAG! montre que la violence est muette, car les signalements, même s’ils augmentent, ne sont pas le reflet de la violence réelle subie. 55 % des personnes LGBT ont subi des actes anti-LGBT au cours de leur vie. Une personne LGBT+ sur quatre a été victime d’au moins une agression LGBT-phobe dans son organisation de travail (Baromètre LGBT+ Autre Cercle-IFOP 2020). 14 % des personnes LGBT ont subi une agression physique et/ou sexuelle ces cinq dernières années en raison de leur orientation sexuelle et/ou de leur identité de genre. Ce chiffre s’élève à 22 % pour les personnes trans et intersexes. L'application FLAG permet aux victimes et aux témoins de LGBTphobies (insultes, agressions, violences familiales, discriminations...), de violence conjugale au sein des couples LGBT ou de sérophobie de réaliser un signalement anonyme. Ce signalement sera daté et géolocalisé par la victime ou le témoin. Plus il y a de données, mieux la lutte peut s’organiser pour connaître le profil des victimes, les auteurs des faits, les lieux où se produisent les violences et faits de discrimination. Ces données ont ainsi servi de base pour le plan national d’actions pour l’égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ 2020-2023. La haine n’a sa place nulle part, ni dans le sport, ni dans le travail, ni dans les espaces publics, ni dans la vie privée. Il n’y a pas de « petite discrimination ». Mais chacune provoque des maux pour les victimes, les conséquences sanitaires sont graves. Les préjugés et stéréotypes LGBT-phobes et sérophobes nuisent encore trop souvent, y compris pour la santé. Les professionnels de santé sont aujourd’hui de plus en plus formés aux spécificités des publics LGBT+. Car la diversité est prise en compte dans tous les domaines.

Lutter contre la haine

En 2019, la France est classée 3e pays de l’OCDE en termes d’intégration juridique des personnes LGBT+ dans ses lois. Avec une moyenne de 74 % environ, elle est placée juste derrière le Canada et le Portugal. La loi punit toute discrimination. Il s’agit d’un délit dont la peine maximale est de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. En dehors de la loi, l’engagement de l’État est de soutenir les associations de terrain qui s’engagent contre les discriminations et en faveur de l’égalité des droits. De plus en plus d’associations sont présentes en Corse, pour écouter, soutenir et accompagner les personnes LGBT+. Car l’enjeu est aujourd’hui de prendre en compte la diversité des situations sociales pour assurer une égalité effective des droits entre tous.

Maria Mariana
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