Les débuts de l'aviation corse
Le 9 octobre 1912, rapporte Le Petit Bastiais, la première tentative aérienne entre la Corse et l'Italie a été couronnée de succés.
Les débuts de l'aviation corse
« Le 9 octobre 1912, rapporte Le Petit Bastiais, la première tentative aérienne entre la Corse et l’Italie a été couronnée de succès. L’aviateur toscan Nino Cagliani vient de couvrir avec son monoplan les 160 km séparant Pise de Bastia. Il s’est posé à 15 h précises à l’Arinella sous les applaudissements de la foule. » C’est une foule immense qui ce mer-credi, qui est présente sur l’aéroport de Bastia quand l’Antonès de Cagliani atterrit. Le pilote, ovationné est conduit au Café français, puis au Cercle de la Méditerranée où durant trois jours il lui est rendu un vibrant hommage notamment par le maire, Jean-Baptiste Caraffa. Ainsi, continue à Bastia l’histoire de la grande aventure aérienne de la Corse.
Des pionniers en ballon
Le 14 novembre 1886 lorsqu’un jeune ingénieur bastiais de 24 ans, Louis Capazza, et son ami Alphonse Fondère traversent la Méditerranée, de Marseille au col de San Bastiano, près d’Ajaccio à bord de leur ballon libre le Gabizos. Ils se sont laissés porter par les courants d’air dans une montgolfière, qui avait été expérimentée au printemps de la même année à Ajaccio et à Bastia. L’idée leur en était venue quand ils avaient appris que Napoléon Bonaparte avait été le premier à utiliser de tels engins pour l’observation lors de certains champs de bataille. Il fallait aussi de l’audace et Capazza n’en manquait pas. Le 25 juillet 1909, Louis Blériot avait franchi la Manche et l’année suivante Géo Chavès les Alpes. Hélas, son avion s’était écrasé à l’atterrissage à Rome. En mars 1911, le raid initial Nice-Balagne avec le Gabizos, le ballon, avait échoué, le vent ayant éloigné l’engin des côtes de la Corse. Emporté vers l’Italie, l’aviateur atterrit en catastrophe sur la Gorgona, l’un des îlots du canal de Corse, où l’avion se casse. Le 23 septembre 1913, Roland Garros survole la Corse et la Sardaigne, reliant en un seul coup d’aile Saint-Raphaël à Bizerte (800 km). L’aviation française s’envole.
Au-dessus de Calvi les premiers avions
Un mois et demi plus tard des « hydroaéroplanes » ou « hydroavions » Nieuport équipés d’un moteur Gnome sont transportés par le croiseur Foudre qui les met à l’eau le 11 novembre à Saint-Florent. Les appareils s’envolent pour Calvi, ville vers laquelle le bâtiment fait route. Un seul d’entre eux arrive à bon port Ils évoluent au-dessus de l’Ile-Rousse, mais un seul parvient à destination, l’autre ayant subi une panne qui l’a contraint à amerrir au large de l’Ile-Rousse. On apprendra plus tard que le feu s’était déclaré dans la cabine de pilotage de l’avion « survivant » et que le lieutenant de vaisseau Lescaille, qui pilotait l’appareil, avait été brûlé aux mains. L’hydro-aéroplane avait ensuite rejoint dans l’entrepont du croiseur celui qui avait dû amerrir pour rejoindre Ajaccio.
Un accueil chaleureux des Ajacciens
« À 4 heures du soir, le même intéressant et patriotique spectacle était offert à la vaillante population ajaccienne, écrit Le Petit Bastiais. Le lieutenant de vaisseau Delage était parti des îles Sanguinaires et s’était dirigé vers le golfe d’Ajaccio en se maintenant toujours à une hauteur de 200 m. L’officier aviateur atterrit au milieu du port, chaleureusement acclamé par toute la population. » L’aéroplane s’est posé au centre du port devant le Square du quai en face de la mairie. Quelques jours plus tard, la petite flottille poursuivra son périple vers Bonifacio avant de remonter jusqu’à Bastia.
Un envol militaire puis civil
L’aviation sera utilisée durant la guerre de 1914-18 et fera des pas de géants. Le premier vol commercial Paris-Londres se déroule le 8 février 1919. Le tour de la Corse sera plus tardif grâce à la création de la Société maritime des transports aériens avec pour ambition la desserte du sud de la France. Le 1er janvier 1923, de nouveaux indicatifs radio sont mis en application : Antibes FNK, Ajaccio FNJ, Marignane FNIM. Fernand Lioré qui vient de créer une compagnie aérienne la « Société maritime des transports aériens » s’intéresse à la municipalité d’Antibes grâce à son histoire aéronavale. Le 30 novembre 1921, la société est rebaptisée L’Aéronavale et s’installe à Antibes. La ligne Antibes-Ajaccio, premier tronçon de la liaison aérienne France-Tunisie, inaugurée fin 1921 était, à l’époque, la seule ligne européenne exploitée par hydravions. L’entreprise paraissait d’autant plus audacieuse qu’une liaison postale Nice-Ajaccio, tentée par les hydravions de la Marine, en 1919, avait subi un sévère échec et que, depuis cette époque, aucun type d’hydravion nouveau n’avait été construit ou mis en chantier Et le 30 novembre 1921 a pourtant lieu le premier vol régulier Antibes-Ajaccio sur un Donnet-Denhaut à places découvertes, pilote et passagers encapuchonnés derrière le pare-brise pour protéger tant bien que mal leur tête qui émerge du fuselage. L’aviation corse vient de naître.
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GXC
« Le 9 octobre 1912, rapporte Le Petit Bastiais, la première tentative aérienne entre la Corse et l’Italie a été couronnée de succès. L’aviateur toscan Nino Cagliani vient de couvrir avec son monoplan les 160 km séparant Pise de Bastia. Il s’est posé à 15 h précises à l’Arinella sous les applaudissements de la foule. » C’est une foule immense qui ce mer-credi, qui est présente sur l’aéroport de Bastia quand l’Antonès de Cagliani atterrit. Le pilote, ovationné est conduit au Café français, puis au Cercle de la Méditerranée où durant trois jours il lui est rendu un vibrant hommage notamment par le maire, Jean-Baptiste Caraffa. Ainsi, continue à Bastia l’histoire de la grande aventure aérienne de la Corse.
Des pionniers en ballon
Le 14 novembre 1886 lorsqu’un jeune ingénieur bastiais de 24 ans, Louis Capazza, et son ami Alphonse Fondère traversent la Méditerranée, de Marseille au col de San Bastiano, près d’Ajaccio à bord de leur ballon libre le Gabizos. Ils se sont laissés porter par les courants d’air dans une montgolfière, qui avait été expérimentée au printemps de la même année à Ajaccio et à Bastia. L’idée leur en était venue quand ils avaient appris que Napoléon Bonaparte avait été le premier à utiliser de tels engins pour l’observation lors de certains champs de bataille. Il fallait aussi de l’audace et Capazza n’en manquait pas. Le 25 juillet 1909, Louis Blériot avait franchi la Manche et l’année suivante Géo Chavès les Alpes. Hélas, son avion s’était écrasé à l’atterrissage à Rome. En mars 1911, le raid initial Nice-Balagne avec le Gabizos, le ballon, avait échoué, le vent ayant éloigné l’engin des côtes de la Corse. Emporté vers l’Italie, l’aviateur atterrit en catastrophe sur la Gorgona, l’un des îlots du canal de Corse, où l’avion se casse. Le 23 septembre 1913, Roland Garros survole la Corse et la Sardaigne, reliant en un seul coup d’aile Saint-Raphaël à Bizerte (800 km). L’aviation française s’envole.
Au-dessus de Calvi les premiers avions
Un mois et demi plus tard des « hydroaéroplanes » ou « hydroavions » Nieuport équipés d’un moteur Gnome sont transportés par le croiseur Foudre qui les met à l’eau le 11 novembre à Saint-Florent. Les appareils s’envolent pour Calvi, ville vers laquelle le bâtiment fait route. Un seul d’entre eux arrive à bon port Ils évoluent au-dessus de l’Ile-Rousse, mais un seul parvient à destination, l’autre ayant subi une panne qui l’a contraint à amerrir au large de l’Ile-Rousse. On apprendra plus tard que le feu s’était déclaré dans la cabine de pilotage de l’avion « survivant » et que le lieutenant de vaisseau Lescaille, qui pilotait l’appareil, avait été brûlé aux mains. L’hydro-aéroplane avait ensuite rejoint dans l’entrepont du croiseur celui qui avait dû amerrir pour rejoindre Ajaccio.
Un accueil chaleureux des Ajacciens
« À 4 heures du soir, le même intéressant et patriotique spectacle était offert à la vaillante population ajaccienne, écrit Le Petit Bastiais. Le lieutenant de vaisseau Delage était parti des îles Sanguinaires et s’était dirigé vers le golfe d’Ajaccio en se maintenant toujours à une hauteur de 200 m. L’officier aviateur atterrit au milieu du port, chaleureusement acclamé par toute la population. » L’aéroplane s’est posé au centre du port devant le Square du quai en face de la mairie. Quelques jours plus tard, la petite flottille poursuivra son périple vers Bonifacio avant de remonter jusqu’à Bastia.
Un envol militaire puis civil
L’aviation sera utilisée durant la guerre de 1914-18 et fera des pas de géants. Le premier vol commercial Paris-Londres se déroule le 8 février 1919. Le tour de la Corse sera plus tardif grâce à la création de la Société maritime des transports aériens avec pour ambition la desserte du sud de la France. Le 1er janvier 1923, de nouveaux indicatifs radio sont mis en application : Antibes FNK, Ajaccio FNJ, Marignane FNIM. Fernand Lioré qui vient de créer une compagnie aérienne la « Société maritime des transports aériens » s’intéresse à la municipalité d’Antibes grâce à son histoire aéronavale. Le 30 novembre 1921, la société est rebaptisée L’Aéronavale et s’installe à Antibes. La ligne Antibes-Ajaccio, premier tronçon de la liaison aérienne France-Tunisie, inaugurée fin 1921 était, à l’époque, la seule ligne européenne exploitée par hydravions. L’entreprise paraissait d’autant plus audacieuse qu’une liaison postale Nice-Ajaccio, tentée par les hydravions de la Marine, en 1919, avait subi un sévère échec et que, depuis cette époque, aucun type d’hydravion nouveau n’avait été construit ou mis en chantier Et le 30 novembre 1921 a pourtant lieu le premier vol régulier Antibes-Ajaccio sur un Donnet-Denhaut à places découvertes, pilote et passagers encapuchonnés derrière le pare-brise pour protéger tant bien que mal leur tête qui émerge du fuselage. L’aviation corse vient de naître.
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