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La vente du Paese di Lava devant la justice

Estimant le prix de vente en dessous du marché ,un recourt a été engagé devant le tribunal judiciaire d'Ajaccio....
La vente du Paese di Lava devant la justice


Estimant le prix de vente du village de vacances en-dessous du marché, la CGT du Commissariat à l’énergie atomique a saisi la justice. Le syndicat demande une nouvelle expertise. Une audience aura lieu le 20 septembre devant le tribunal judiciaire d’Ajaccio.

Le feuilleton de la vente du Paese di Lava se poursuit. Situé sur la commune d’Alata, à dix kilomètres d’Ajaccio, le village de vacances a été récemment acquis par Jean-Marc Ettori, PDG de Corsicatours, pour 4.650.000 euros. Un prix que la CGT du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) - qui a vendu le complexe - estime en-dessous de celui du marché. Le syndicat demande à la justice qu’elle procède à une nouvelle expertise du site qui s’étend sur 12 hectares.

« Il s’agit d’un complexe de 8000 mètres carrés avec 126 logements, 515 lits, une piscine et un cours de tennis, avec une vue imprenable sur la mer, le tout supporté par 12 hectares plongeant dans le Golfe de Lava, a indiqué à France 3 Corse Maître Julien Gasbaoui, l’avocat de la CGT du CEA. Si vous rapportez ça au prix du mètre carré, nous sommes en-deçà du prix d'un terrain agricole en Corse. Je pense que les doutes de mes clients sont plus que légitimes. » Et l’avocat inscrit au barreau de Paris d’ajouter : « c'est une cession qui a eu lieu peu après la crise sanitaire. C'est une vente qui a été proposée sans diffusion publique. Nous avons sollicité la possibilité d'une expertise contradictoire, c'est-à-dire par un expert désigné par la société cédante et par mes clients. Les personnes que nous assignons aujourd'hui ont refusé. »

« Fort de café »

Pour Jean-Marc Ettori, qui a acheté le Paese di Lava à l’Association centrale des activités sociales (ACAS) du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), cette affaire serait liée « à un conflit entre la CGT et la CFDT au sein du CEA », a-t-il confié à France 3 Corse. Le chef d’entreprise porto-vecchiais indique qu’à « travers sa "fille" Touristra (Tourisme et travail), la CGT a fait une offre d’1,5 million d’euro pour racheter le bien. Je ne vois donc pas comment elle peut se plaindre que ça n’a pas été vendu assez cher, ajoute-t-il. Qu’on vienne me dire aujourd’hui qu’une offre de 5 millions, alors qu’il y a encore 5 millions de travaux derrière, est sous-évaluée, c’est fort de café. »

De 5,7 millions à 10 millions d’euros

La mairie d’Alata, qui avait voulu préempter le complexe afin d’éviter une éventuelle spéculation, avait fait procéder deux expertises. Une première avait évalué le bien à 5,7 millions d’euros, une seconde à 10 millions d’euros. Cette seconde évaluation prenait en considération la valeur économique du site.

N’ayant pas trouvé les financements dans le temps des délais légaux, la mairie d’Alata n’avait pu finalement préempter le Paese. Cependant, un accord a été passé entre le maire de la commune et Jean-Marc Ettori, ce dernier s’étant engagé à ne pas vendre les terrains du site à la découpe. « Ma famille et moi n’avons jamais rien vendu de ce que nous avons acheté et nous ne revendrons jamais rien. J’ai donc signé d’autant plus volontiers ce papier avec monsieur le maire », a affirmé l’entrepreneur qui précise « ne pas être un promoteur, ni un spéculateur ».

Maître Gasbaoui, avocat de la CGT du CEA, estime quant à lui que si « la société civile Paese di Lava avait été une société classique, avec un actionnariat classique et un dirigeant véritablement mû par l’intérêt social, elle n’aurait pas accepté de se défaire d’un bien aussi précieux pour un prix de 4.650.000 euros. »

La justice se penchera sur la vente du village de vacances ce mardi 20 septembre, lors d’une première audience au tribunal judiciaire d’Ajaccio.
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