La fin de vie toujours controversée
UNe convention citoyenne sur ce sujet va être lancée dés octobre et rendra ses conclusions en mars.
La fin de vie toujours controversée
Le suicide assisté auquel a eu recours le célèbre réalisateur franco-suisse Jean-Luc Godard pour quitter ce monde a relancé le débat sur le dispositif de fin de vie en France. Près de trois décennies après l’adoption des premiers textes réglementaires visant à assurer l’accès le plus large aux soins palliatifs et à l’accompagnement de la fin de vie, la question continue d’être au cœur des préoccupations. Une convention citoyenne sur ce sujet va être lancée dès octobre et rendra ses conclusions en mars.
Dispositif de fin de vie
La législation française interdit actuellement l'euthanasie et le suicide assisté, seule est autorisée la « sédation profonde et continue jusqu'au décès pour des malades en phase terminale et en très grande souffrance, dont le pronostic vital est engagé à court terme ». En plus de la convention citoyenne des débats seront organisés dans les territoires. Cette consultation est initiée suite à un avis publié le 13 septembre par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Le CCNE juge qu'une « aide active à mourir » pourrait s'appliquer en France, mais « à certaines conditions strictes », pour les adultes atteints de maladies graves et incurables, avec des souffrances physiques et/ou psychiques impossibles à apaiser, et un pronostic vital engagé à moyen terme. Cela fait l’unanimité auprès des soignants : l’euthanasie doit être la dernière alternative possible et la voie utilisée en ultime recours, après un diagnostic médical très précis.
Aide active à mourir
L’Ordre des Médecins a déclaré ne pas « être favorable à l’euthanasie » ; François Arnault, le président de l’Ordre, a considéré que, si la France ouvrait la possibilité d'une aide active à mourir, les médecins devraient bénéficier d'une « clause de conscience ». Il estime que « la place et le rôle » esquissés pour le médecin par le CCNE apparaissent « plutôt comme une bonne base de réflexion ». Pour autant, selon lui, s’il faut aller plus loin que la loi Claeys-Leonetti de 2016, il faut que la loi protège le médecin dans l'accompagnement qu'il serait amené à faire. Le Président du Cnom estime qu’une clause peut exister à l'instar de celle qui existe pour l'interruption volontaire de grossesse, avec le devoir de réorienter le patient vers un médecin qui accepte de le prendre en charge. Cela rejoint les recommandations du CCNE.
Inégalités d’accès aux soins palliatifs
Comme le soulignent les soignants, avant de légaliser l’euthanasie, il faudrait d’abord se donner les moyens d’appliquer convenablement la loi Claeys-Leonetti. Aujourd’hui, tous les départements ne disposent pas d’établissements dédiés à la fin de vie, les soignants ne sont pas formés pour cela. Avec deux unités de soins palliatifs, 36 lits identifiés et 3 équipes mobiles, la Corse dispose de bonnes structures pour l'accompagnement des patients vers leur fin de vie. Si les structures de soins palliatifs sont si importantes en Corse c'est qu'en 2018, 47 % des décès sont survenus dans un établissement hospitalier ou en clinique privée. Mais les inégalités d’accès aux soins palliatifs rendent impossible l’application de la loi relative à la fin de vie. Mais pour que cela soit possible, il faudrait aussi améliorer l’information vers les citoyens, qui méconnaissent l’existence des directives anticipées et la désignation d’une personne de confiance demeurent peu utilisées. Il s’agit d’un document qui aidera les médecins, le moment venu, à prendre leurs décisions sur les soins à donner, si la personne ne peut plus exprimer ses volontés.
Mourir dans la dignité
Fin 2021, l'euthanasie et le suicide assisté ont cours dans les pays du Benelux, en Espagne, au Canada, en Nouvelle-Zélande et dans certains États australiens et le suicide assisté en Autriche, en Suisse et dans quelques États américains. La France est très en retard sur la fin de vie. Pour se faire euthanasier, il faut quitter la France et prendre la direction des Pays-Bas, de la Suisse ou de la Belgique. Cela a un coût, près de 10 000 euros pour une fin de vie d’après l'Association pour le droit à mourir dans la dignité. L’ADMD compte plus de 75 700 adhérents en France, 130 délégations régionales, et 300 membres en Corse. Selon un sondage IFOP daté d'avril 2021, 93 % des Français considèrent que la loi française devrait autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie des personnes atteintes de maladies insupportables et incurables si elles le demandent.
Maria Mariana
Le suicide assisté auquel a eu recours le célèbre réalisateur franco-suisse Jean-Luc Godard pour quitter ce monde a relancé le débat sur le dispositif de fin de vie en France. Près de trois décennies après l’adoption des premiers textes réglementaires visant à assurer l’accès le plus large aux soins palliatifs et à l’accompagnement de la fin de vie, la question continue d’être au cœur des préoccupations. Une convention citoyenne sur ce sujet va être lancée dès octobre et rendra ses conclusions en mars.
Dispositif de fin de vie
La législation française interdit actuellement l'euthanasie et le suicide assisté, seule est autorisée la « sédation profonde et continue jusqu'au décès pour des malades en phase terminale et en très grande souffrance, dont le pronostic vital est engagé à court terme ». En plus de la convention citoyenne des débats seront organisés dans les territoires. Cette consultation est initiée suite à un avis publié le 13 septembre par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Le CCNE juge qu'une « aide active à mourir » pourrait s'appliquer en France, mais « à certaines conditions strictes », pour les adultes atteints de maladies graves et incurables, avec des souffrances physiques et/ou psychiques impossibles à apaiser, et un pronostic vital engagé à moyen terme. Cela fait l’unanimité auprès des soignants : l’euthanasie doit être la dernière alternative possible et la voie utilisée en ultime recours, après un diagnostic médical très précis.
Aide active à mourir
L’Ordre des Médecins a déclaré ne pas « être favorable à l’euthanasie » ; François Arnault, le président de l’Ordre, a considéré que, si la France ouvrait la possibilité d'une aide active à mourir, les médecins devraient bénéficier d'une « clause de conscience ». Il estime que « la place et le rôle » esquissés pour le médecin par le CCNE apparaissent « plutôt comme une bonne base de réflexion ». Pour autant, selon lui, s’il faut aller plus loin que la loi Claeys-Leonetti de 2016, il faut que la loi protège le médecin dans l'accompagnement qu'il serait amené à faire. Le Président du Cnom estime qu’une clause peut exister à l'instar de celle qui existe pour l'interruption volontaire de grossesse, avec le devoir de réorienter le patient vers un médecin qui accepte de le prendre en charge. Cela rejoint les recommandations du CCNE.
Inégalités d’accès aux soins palliatifs
Comme le soulignent les soignants, avant de légaliser l’euthanasie, il faudrait d’abord se donner les moyens d’appliquer convenablement la loi Claeys-Leonetti. Aujourd’hui, tous les départements ne disposent pas d’établissements dédiés à la fin de vie, les soignants ne sont pas formés pour cela. Avec deux unités de soins palliatifs, 36 lits identifiés et 3 équipes mobiles, la Corse dispose de bonnes structures pour l'accompagnement des patients vers leur fin de vie. Si les structures de soins palliatifs sont si importantes en Corse c'est qu'en 2018, 47 % des décès sont survenus dans un établissement hospitalier ou en clinique privée. Mais les inégalités d’accès aux soins palliatifs rendent impossible l’application de la loi relative à la fin de vie. Mais pour que cela soit possible, il faudrait aussi améliorer l’information vers les citoyens, qui méconnaissent l’existence des directives anticipées et la désignation d’une personne de confiance demeurent peu utilisées. Il s’agit d’un document qui aidera les médecins, le moment venu, à prendre leurs décisions sur les soins à donner, si la personne ne peut plus exprimer ses volontés.
Mourir dans la dignité
Fin 2021, l'euthanasie et le suicide assisté ont cours dans les pays du Benelux, en Espagne, au Canada, en Nouvelle-Zélande et dans certains États australiens et le suicide assisté en Autriche, en Suisse et dans quelques États américains. La France est très en retard sur la fin de vie. Pour se faire euthanasier, il faut quitter la France et prendre la direction des Pays-Bas, de la Suisse ou de la Belgique. Cela a un coût, près de 10 000 euros pour une fin de vie d’après l'Association pour le droit à mourir dans la dignité. L’ADMD compte plus de 75 700 adhérents en France, 130 délégations régionales, et 300 membres en Corse. Selon un sondage IFOP daté d'avril 2021, 93 % des Français considèrent que la loi française devrait autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie des personnes atteintes de maladies insupportables et incurables si elles le demandent.
Maria Mariana