L'Etat en panne
Les discussions des élus de Corse avec l'Etat ont été mises en drapeau en attendant ....
L’État en panne
Les discussions des élus de Corse avec l’État ont été mises en drapeau en attendant… on ne sait trop quoi. La mécanique s’est grippée après la décision de la Cour d’Appel de refuser la semi-liberté à Pierre Alessandri sur la foi d’un document de la DGSI parlant d’éventuels troubles à l’ordre public. Ces petites manœuvres des différentes parties de l’appareil d’État démontrent surtout que celui-ci est bel et bien déchiré entre factions et contre-pouvoirs qui manœuvrent en fonction de leurs intérêts propres oubliant purement et simplement l'intérêt collectif.
Un enchevêtrement des problèmes
Le garde des Sceaux renvoyé devant la Cour de Justice de la République, Alexis Kholer, le secrétaire général de l'Élysée mis en examen : ainsi se présente le tableau délabré d’un appareil présidentiel et gouvernemental qui est censé diriger la France alors que la montée des périls est alarmante. Qui plus est, le président Macron a maintenu ses « amis » à leur place alors que la doctrine était que tout ministre menacé par la justice devait démissionner. Nous avons donc un président qui, selon ses caprices et ses affinités, décide qui est bon et mauvais. Côté justice, le ministre Dupont-Moretti se trouve donc dans de bien sales draps pour avoir voulu régler des comptes personnels avec la très puissante caste des magistrats, Le problème est que tout cela a des répercussions sur les négociations avec les Corses.
On peut légitimement penser que la décision stupide prise par la Cour d’appel concernant Alessandri n’est rien d’autre qu’une vengeance des magistrats contre les ministres de la Justice et de l'Intérieur. Ce qui place évidemment Gérard Darmanin dans une situation impossible. Il ne peut pas fouler aux pieds la séparation des pouvoirs. Et pour le coup, le pouvoir présidentiel, même s’il le voulait, ne peut intervenir sauf à vouloir déclencher une nouvelle crise institutionnelle. Laquelle serait d'ailleurs bénéfique à une opposition empêtrée pour celle de gauche dans des affaires de couples et pour l’autre dans l’incapacité de définir une ligne politique qui la distinguerait du macronisme et du lepenisme.
Le mouvement nationaliste divisé
Pour le mouvement nationaliste, la situation est de plus en plus complexe. Gilles Simeoni a le devoir de réussir. Il a donc d’abord pris la décision de continuer les discussions tout comme avec les élus non nationalistes. Les indépendantistes et le PNC ont vu là une façon d’affaiblir leur principal adversaire et ont, de suite, décidé de ne plus aller à Paris. Le problème est qu’ils ne possèdent aucune solution de rechange. Ils peuvent pratiquer la politique de la chaise vide, mais pour quel résultat ? Pour l'instant, les réunions régulières sont repoussées sine die. Mais là encore se pose la question d’échéances qui ne soient pas liées aux caprices vengeurs des magistrats.
Pour l’instant la situation se résume à une impasse. Ceux qui refusent d’aller de l’avant sans qu'intervienne une décision apaisante de la justice ont d’une certaine façon raison. Mais il se trouvera toujours au sein même de l’État des individus, des cliques, des factions qui, à un moment ou à un autre, chercheront à empêcher le dialogue. Faut-il être les otages de ces minorités extrémistes ? Le sort des deux derniers membres du commando Erignac n’est pas fondamental en soi. Mais il est hautement symbolique et mieux vaudrait purger la situation. Les prisonniers ont des droits et il est important qu’ils soient appliqués pour que les discussions aient lieu sur des bases entièrement nouvelles sans la présence des fantômes du préfet Erignac ou celui d’Yvan Colonna. Mais il faut également qu’en Corse même Gilles Simeoni ne soit pas sans cesse menacé par ses « amis » nationalistes même s’il est permis de douter du résultat final des discussions tout au moins sur le plan constitutionnel.
Arrêter de croire aux vieilles lunes
À force de viser de vieilles lunes, les élus nationalistes risquent fort de tout rater. Rien n’est pire que de promettre l’impossible. C’est à tous les coups s’assurer de créer une désillusion dévastatrice. Il est important aujourd’hui de rassurer les Corses sur leur qualité de vie, c’est faire en sorte qu’il n’y ait pas de laissés-pour-compte, que chacun puisse se chauffer correctement cet hiver, que soient réglés les problèmes de déchet, de transport, d’énergie. Mais nous devons avoir en tête que tout n’est pas qu'une question de financements supplémentaires.
Un véritable savoir-faire a manqué à l’actuelle majorité non par absence de talents, mais par incapacité à trancher et à mécontenter une partie de sa clientèle. À elle de se débrouiller désormais pour démontrer une fois pour toutes qu’elle n’est pas simplement une équipe d’opposition arrivée au pouvoir, mais une majorité capable de diriger la Corse. Lorsque cela sera acquis, les mesquineries parisiennes deviendront ce qu’elles représentent réellement : pas grand-chose en vérité.
GXC
Les discussions des élus de Corse avec l’État ont été mises en drapeau en attendant… on ne sait trop quoi. La mécanique s’est grippée après la décision de la Cour d’Appel de refuser la semi-liberté à Pierre Alessandri sur la foi d’un document de la DGSI parlant d’éventuels troubles à l’ordre public. Ces petites manœuvres des différentes parties de l’appareil d’État démontrent surtout que celui-ci est bel et bien déchiré entre factions et contre-pouvoirs qui manœuvrent en fonction de leurs intérêts propres oubliant purement et simplement l'intérêt collectif.
Un enchevêtrement des problèmes
Le garde des Sceaux renvoyé devant la Cour de Justice de la République, Alexis Kholer, le secrétaire général de l'Élysée mis en examen : ainsi se présente le tableau délabré d’un appareil présidentiel et gouvernemental qui est censé diriger la France alors que la montée des périls est alarmante. Qui plus est, le président Macron a maintenu ses « amis » à leur place alors que la doctrine était que tout ministre menacé par la justice devait démissionner. Nous avons donc un président qui, selon ses caprices et ses affinités, décide qui est bon et mauvais. Côté justice, le ministre Dupont-Moretti se trouve donc dans de bien sales draps pour avoir voulu régler des comptes personnels avec la très puissante caste des magistrats, Le problème est que tout cela a des répercussions sur les négociations avec les Corses.
On peut légitimement penser que la décision stupide prise par la Cour d’appel concernant Alessandri n’est rien d’autre qu’une vengeance des magistrats contre les ministres de la Justice et de l'Intérieur. Ce qui place évidemment Gérard Darmanin dans une situation impossible. Il ne peut pas fouler aux pieds la séparation des pouvoirs. Et pour le coup, le pouvoir présidentiel, même s’il le voulait, ne peut intervenir sauf à vouloir déclencher une nouvelle crise institutionnelle. Laquelle serait d'ailleurs bénéfique à une opposition empêtrée pour celle de gauche dans des affaires de couples et pour l’autre dans l’incapacité de définir une ligne politique qui la distinguerait du macronisme et du lepenisme.
Le mouvement nationaliste divisé
Pour le mouvement nationaliste, la situation est de plus en plus complexe. Gilles Simeoni a le devoir de réussir. Il a donc d’abord pris la décision de continuer les discussions tout comme avec les élus non nationalistes. Les indépendantistes et le PNC ont vu là une façon d’affaiblir leur principal adversaire et ont, de suite, décidé de ne plus aller à Paris. Le problème est qu’ils ne possèdent aucune solution de rechange. Ils peuvent pratiquer la politique de la chaise vide, mais pour quel résultat ? Pour l'instant, les réunions régulières sont repoussées sine die. Mais là encore se pose la question d’échéances qui ne soient pas liées aux caprices vengeurs des magistrats.
Pour l’instant la situation se résume à une impasse. Ceux qui refusent d’aller de l’avant sans qu'intervienne une décision apaisante de la justice ont d’une certaine façon raison. Mais il se trouvera toujours au sein même de l’État des individus, des cliques, des factions qui, à un moment ou à un autre, chercheront à empêcher le dialogue. Faut-il être les otages de ces minorités extrémistes ? Le sort des deux derniers membres du commando Erignac n’est pas fondamental en soi. Mais il est hautement symbolique et mieux vaudrait purger la situation. Les prisonniers ont des droits et il est important qu’ils soient appliqués pour que les discussions aient lieu sur des bases entièrement nouvelles sans la présence des fantômes du préfet Erignac ou celui d’Yvan Colonna. Mais il faut également qu’en Corse même Gilles Simeoni ne soit pas sans cesse menacé par ses « amis » nationalistes même s’il est permis de douter du résultat final des discussions tout au moins sur le plan constitutionnel.
Arrêter de croire aux vieilles lunes
À force de viser de vieilles lunes, les élus nationalistes risquent fort de tout rater. Rien n’est pire que de promettre l’impossible. C’est à tous les coups s’assurer de créer une désillusion dévastatrice. Il est important aujourd’hui de rassurer les Corses sur leur qualité de vie, c’est faire en sorte qu’il n’y ait pas de laissés-pour-compte, que chacun puisse se chauffer correctement cet hiver, que soient réglés les problèmes de déchet, de transport, d’énergie. Mais nous devons avoir en tête que tout n’est pas qu'une question de financements supplémentaires.
Un véritable savoir-faire a manqué à l’actuelle majorité non par absence de talents, mais par incapacité à trancher et à mécontenter une partie de sa clientèle. À elle de se débrouiller désormais pour démontrer une fois pour toutes qu’elle n’est pas simplement une équipe d’opposition arrivée au pouvoir, mais une majorité capable de diriger la Corse. Lorsque cela sera acquis, les mesquineries parisiennes deviendront ce qu’elles représentent réellement : pas grand-chose en vérité.
GXC