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Dollar imperator

Du nord au sud dela planète, les économies subissent les conséquences de la valorisation du billet vert, ....
Dollar imperator

Du nord au sud de la planète, les économies subissent les conséquences de la valorisation du billet vert, redevenu la monnaie étalon de l'économie mondiale, plus encore que l'or.


Une inflation qui profite aux États-Unis d'Amérique


La Banque centrale américaine est bien déterminée à étrangler l'inflation qui sévit dans son propre pays. Mais c'est au détriment des pays qui dépendent du dollar c'est-à-dire de tous. La hausse des taux d'intérêt, de façon mécanique, fait grimper les prix et gonfle la dette des pays qui en dépendent c'est-à-dire là encore de tous sans exception. La Grande-Bretagne a été l'une des victimes du dollar fort. Mais l'Europe entière est impactée par une inflation qui ne cesse d'augmenter détériorant automatiquement le pouvoir d'achat des salariés, poussant les prix de l'énergie à la hausse et obligeant des entreprises à fermer faute de rentabilité.

L'impact sur la Chine et l'Afrique


À l'autre bout de la planète, la Chine a fixé le cours de référence du yuan à son niveau le plus bas depuis deux ans afin de favoriser ses exportations et tenter de compenser la hausse du coût des transports. Mais l'Afrique, lourdement endettée auprès de la Chine, ne possède pas les outils de contrôle de l'Empire du Milieu. Et la hausse du dollar tire vers le haut le prix des importations, denrées alimentaires, carburants et médicaments. Ajoutée à la sécheresse, elle provoque des débuts de famines au Nigeria et en Somalie. Et mieux vaut ne pas évoquer les pays où la guerre fait rage comme l'Éthiopie ou le Congo. Mais cette hausse fait aussi craindre un défaut de paiement de l’Argentine, de l’Égypte et du Kenya qui provoquerait l’effondrement des économies les plus fragiles. Tout aussi inquiétant, la crise fait craindre une absence d'investissements dans les marchés émergents comme l’Inde et la Corée du Sud. Nous nous acheminons donc vers une récession importante sur tous les continents.

Les États-Unis, maîtres du monde


Depuis 1944, le dollar est considéré comme la monnaie étalon au même titre que l'or. Mais le dollar est une valeur vivante qui doit sa force à la superpuissance américaine. Alors que l'Occident sombre dans une crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine, les USA possèdent non seulement la première économie du monde mais d'immenses réserves de pétrole et de gaz naturel. 40 % des échanges mondiaux notamment ceux qui touchent à l'énergie et à l'alimentation sont opérés en dollars. La plus grande partie de la dette mondiale est libellée dans cette monnaie. Enfin, les USA possèdent la planche à billets et peuvent la faire fonctionner pour créer leurs propres liquidités. Aujourd'hui, pour la première fois depuis vingt ans le dollar est à parité avec l'euro dopé par la pandémie, l'invasion de l'Ukraine et les catastrophes climatiques qui se sont succédé ces deux dernières années. C'est dire sa force.

Un dollar trop fort pour l'économie mondiale


Du fait des paiements des importations en dollars, les économies fragiles ne peuvent supporter la hausse du dollar qui est donc le premier vecteur inflationniste et coûte une fortune aux pays endettés qui doivent rembourser avec une augmentation de 10 % des sommes exigées faute de quoi elles sont mises en défaut de paiement ce qui aggrave leur situation. De l'autre côté de la balance, le consommateur américain paie moins cher les produits que son pays importe. Le dollar, trop fort pour l'économie mondiale, est aussi une arme redoutable pour accroître une puissance désormais incontestable sur la planète.

Les inconvénients de cette hausse


Les USA dépendent néanmoins de l'économie mondiale d'autant que le dollar ne possède qu'une valeur fictive établie par le consensus boursier. Or beaucoup de pays ont laissé filer leur dette pour amortir le choc de la pandémie et aujourd'hui, à travers l'inflation ils paient le prix fort ce qui provoque des émeutes un peu partout dans le monde : en Indonésie, en Tunisie, en Afrique, tensions sociales en France, en Espagne etc. Le réflexe des banques nationales est de relever les taux d'intérêt pour défendre leur monnaie. La conséquence est certes un ralentissement de l'inflation mais également un ralentissement de la croissance ce qui fait craindre à la Banque mondiale un désordre monétaire et donc économique avec pour conséquencet une profonde récession comparable à celle de 1929. Le danger politique est que pour mettre au pas les plus défavorisés de la crise émergente des pouvoirs antidémocratiques.

GXC
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