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Egalité salariale à la traine

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Égalité salariale à la traine

Depuis le vendredi 4 novembre à 9h10, le collectif féministe « Les Glorieuses » considère que les femmes « travaillent gratuitement », du fait des inégalités salariales persistantes. Le Forum économique mondial précise qu'il faudra attendre 132 ans pour atteindre la parité totale dans le monde.

#4Novembre9h10

Selon le collectif féministe Les Glorieuses, «Les femmes gagnent en moyenne 15,8% de moins que les hommes, s'appuyant sur des statistiques d'Eurostat. En Europe, ce rapport est de 13%». L'année dernière, l'écart atteignait 16,5%, ce qui avait amené à déterminer la date au 3 novembre à 09h22. La manière de calculer est contestée, mais cette campagne a au moins le mérite de pointer qu’en dépit de toutes les actions gouvernementales, le salaire des femmes reste à la traine de celui des hommes. Et la Corse n’échappe à pas à cette tendance nationale. Selon l’INSEE, 80 % des emplois en temps partiel sont occupés par des femmes. Un constat que dresse également Marie-Josée Salvatori, secrétaire régionale de la CFDT en Corse : « Il y a un phénomène accentué sur les salaires des femmes, à qui l’on propose souvent des métiers de deuxième ligne avec des conditions de travail qui ne sont pas des meilleures. Deux secteurs sont particulièrement concernés, l’aide à la personne et la grande distribution. » En Corse, une femme gagne, en moyenne, à la fin du mois, 23,2 % de moins qu'un homme. Ce qui signifie qu'une femme travaille gratuitement durant près d'un trimestre chaque année... L'INSEE et la Direction régionale aux Droits des Femmes et à l'Égalité de Corse estiment que cet écart est aussi à imputer à la surreprésentation des femmes dans les métiers les moins rémunérateurs. Autre donnée étudiée par l’INSEE et la DRDFEC, le taux d’activité féminin. En 2018, 67 % des femmes de 15 à 64 ans travaillaient ou cherchaient un emploi en Corse. Le taux le plus bas du pays, alors que la moyenne se situe à 71 %, et que le taux le plus haut, de 73,8 %, est en Île-de-France. Les femmes sont donc moins actives que les hommes, et représentent 55 % de la demande d'emploi en Corse. Entre 2002 et 2007, les inégalités salariales ont globalement peu évolué. Si elles sont en recul parmi les employés, elles ont légèrement augmenté chez les cadres.

Index Pénicaud

La mise en place de l’index de l’égalité salariale en 2019 par la loi Avenir professionnelle a notamment renforcé l’intérêt des grandes entreprises sur le sujet. Cet index repose sur 5 critères, incluant notamment les écarts de rémunération et du taux de promotion entre les femmes et les hommes. Chaque année, les entreprises doivent publier de manière visible et lisible, sur le site de l'entreprise, les résultats obtenus au plus tard le 1er mars. Elles doivent également communiquer le détail des différents indicateurs au comité social et économique (CSE) et à l'inspection du travail (Dreets). Les entreprises (à partir de 50 salariés) obtenant une note inférieure à 75/100 doivent prendre des mesures correctives dans les plus brefs délais. Les mauvais élèves échouant plus de 3 années consécutives seront sanctionnés par une amende, tout comme les établissements qui n’auront pas déclaré leur index. La note moyenne des entreprises pour 2022 s’établit à 86/100. C’est seulement 1 point de plus par rapport à 2021. Pour autant, on note des progrès, notamment une évolution des mœurs. Aujourd’hui, ces inégalités ne sont plus tolérées par l’opinion. La fondation des Femmes a publié un guide pour informer les femmes sur leurs droits et les inciter à les faire valoir.

Droit à l’égalité salariale

Les militantes qui relaient le mouvement #4Novembre9h10 ont lancé une pétition avec trois propositions de politiques publiques, destinée aux élu·e·s, pour une évolution du congé maternité et paternité, conditionner l'accès aux marchés publics, l'obtention de subventions et de prêts garantis par l'État « au respect de l'égalité salariale », ainsi qu’une revalorisation des salaires des professions où les femmes sont les plus nombreuses. Parmi elles, les infirmières (90,4 %), les sages-femmes (87,7 %) ou encore les enseignantes (65,7 %). En effet, au-delà de la culture du secret autour des salaires, d’autres raisons expliquent les inégalités entre hommes et femmes : la surreprésentation des femmes dans le temps partiel, les interruptions de carrière temporaires ou prolongées suite à une grossesse, les discriminations, etc. Des revendications inchangées depuis plusieurs années.

Maria Mariana
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