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Le ( très jeune ) Réseau des Jeunes Urbanistes Géographes Aménageurs de la Corse

Le RJUGAC a organisé sa première table ronde le 19 octobre dernier.
Le (très jeune) Réseau des Jeunes Urbanistes Géographes Aménageurs de la Corse

Le RJUGAC a organisé sa première table ronde le 19 octobre dernier.Après quelques mois d’existence pour le réseau, cette table ronde est un succès.Ses deux créatrices, Lisa Pupponi et Anne-Laure Nesi reviennent sur l’évènement et la démarche derrière leur réseau


Dématérialisés, les échanges se sont focalisés sur 3 axes majeurs de l’urbanisme en Corse : l’intégration au sein d’une configuration d’acteurs de l’aménagement encore indéfinie, les défis rencontrés dans le lancement de son entreprise et dans un gain en visibilité sur le marché du travail et les opportunités d’évolutions professionnelles nombreuses et à promouvoir.

Pour y répondre, 4 invités, Marine Laberenne, Alexis Carrière, Léa Spaccesi et Baptiste Tournan. Ils ont partagé leur expérience et les raisons les ayant amenés à choisir ce secteur d’activité.
Plus d’une quinzaine de participants ont amené leur pierre à l’édifice.

Les intervenants arrivent, jeunes, moins jeunes, professionnels et étudiants se rejoignent au rythme des notifications Zoom. Au bout de plus de deux heures d’échanges, la séance est close, riche en propos et en réflexions qui seront retranscrit et publiquement partagés sur le « Drive » de l’association. Un succès en soit.

A la suite de cette Table Ronde, nous nous sommes entretenus avec les deux créatrices du réseau.

Vous êtes toutes les deux à la sortie de vos études, durant votre parcours, que vous a-t-il poussé à créer ce réseau ?
LP : « On est parties d’un constat en avril, en Corse du fait de l’absence de fac de géographie les étudiants qui s’engagent dans cette filière sont d’une part en faible nombre et d’autres parts dispersés sur l’ensemble du continent (Lille Paris, Lyon, Montpellier, Aix-Marseille, Limoges…). De ce fait les liens sont difficiles à nouer et on se retrouve relativement isolées durant son cursus. Pour autant beaucoup ont à cœur d’appliquer connaissances et méthodes à la Corse, un terrain d’étude excitant qui reste à défricher.
Le but était donc de créer un réseau d’étudiants et de jeunes professionnels de l’urbanisme pour échanger sur les projets de recherche et pouvoir s’entre aider au moment de l’entrée dans la vie active, par le partage de contacts. Quelque chose d’assez simple en somme
. »

Maintenant que le contact est établi entre plusieurs membres, pourquoi avoir choisi d’organiser une table ronde ?
LP : « Paradoxalement, l’urbanisme est un sujet régulièrement évoqué dans l’actualité, notamment sous l’angle politique et environnemental, pourtant on se rend compte que c’est un champ disciplinaire et professionnel méconnu, on ne sait pas vraiment à quoi sert un urbaniste, ce qu’il fait réellement. Notre but c’est de montrer que c’est un métier qui se situe à la confluence de toutes les composantes d’un territoire, ses dynamiques, sa mise en aménagement.
La première table ronde a consisté à interroger l’exercice de la profession d’urbaniste en Corse à travers les regards de trois jeunes professionnels œuvrant dans des secteurs différents : fonction publique, bureau d’étude privé, entreprises. Et dans ces parcours différents on constate que chacun est animé par la volonté de se mettre au service de la société en agissant sur son cadre de vie.



Selon vous quels sont les sujets d’urbanisme et d’aménagement du territoire méritant une attention particulière en Corse ?
ALN : Il serait très difficile d’en citer un seul tant les territoires insulaires sont divers. L’implantation d’une maison de l’artisanat dans une commune rurale de la Castagniccia ne relève absolument pas des mêmes logiques que la création du nouvel hôpital dans le pôle urbain qu’est Ajaccio. Pourtant à leurs échelles, les deux projets sont structurants. L’important est de trouver une méthodologie de travail et de développer les outils permettant d’adapter les actions aux réalités des territoires. Cette logique vaut pour l’ensemble du territoire national. Là où nous avons une spécificité insulaire c’est dans notre territoire extrêmement contraint. Certaines lois pensées à l’échelle nationale ne peuvent pas se traduire telles quelles en Corse. Trouver la manière de les décliner et de les adapter aux réalités de la Corse est un enjeu majeur auquel le réseau peut contribuer !

Selon vous y a t-t-il un manque d’urbaniste en Corse ?
En termes de nombre je ne pourrais pas en juger car l’urbanisme comprend différentes branches professionnelles qui viennent se compéter. Le signe de ce manque c’est peut-être le fait que des collectivités locales choisissent des bureaux d’études ou des maîtrises d’œuvre venus du continent, cela peut-être un choix induit par-là l’obligation de concurrence qui régit les marchés publics mais je pense qu’il n’y aurait pas ce besoin de prestataires extérieurs s’il y avait déjà une offre en compétences suffisamment élargie en Corse.

Comment aimeriez-vous voir évoluer vos métiers sur les dix prochaines années ?
ALN : Avec une meilleure intégration à la société civile ! L’urbanisme et l’aménagement du territoire sont des sujets présents dans la majorité des aspects de nos vies. Ils sont une manière d’avoir une emprise sur nos lieux de vie et pourtant ils restent méconnus ou seulement perçus dans leur aspect négatif (« Je n’ai pas eu mon permis, ils ont construit une horreur à tel endroit, il y a trop d’embouteillage »). Si nous pouvons contribuer à mieux faire connaitre nos métiers et la place qu’ils laissent aux particuliers, ce serait déjà une grande avancée !
Dans dix ans j’aimerais que les urbanistes et aménageurs soient plus nombreux et qu’ils soient là pour accompagner habitants comme élus dans l’amélioration de leur cadre de vie.

Et à plus court terme quelles sont les actions que vous allez mener avec le réseau ?
ALN : Nous allons continuer de recenser et faire connaitre les acteurs de l’urbanisme et l’aménagement en Corse ! Nous avons plusieurs outils comme le LinkedIn ou notre drive commun pour mettre en avant les profils du réseau et leurs actions respectives.
Prochainement nous allons réitérer l’exercice de la table ronde. Nous avons déjà deux sujets de prévus toujours dans l’objectif de croiser les regards. Une des prochaines tables rondes fera dialoguer des chercheurs avec un ingénieur sur la thématique du bâtiment et une autre invitera juristes et urbanistes à débattre sur leurs pratiques.

Enfin nous nous organisons pour intervenir auprès des lycéens pour présenter nos métiers et peut- être même créer
des vocations
!
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