• Le doyen de la presse Européenne

Cafard Airways

Tous nos rêves de gosses, enfouis, dépassés, effacés
Cafard Airways


Maradona-Arsène de Lupino, Socratès-Robin des Bois, Paolo Rossi-Edmond Dantès, Johan Cruyff-le 5ème Beatles, tous nos rêves de gosses, enfouis, dépassés, effacés. Piétinés par des pieds nickelés. Passe décisive de Sarkozy pour Platini, lucarne dans un but ouvert comme un coffre UBS du Servette de Genève. Le dernier opium du peuple se consomme dans le désert, entre ripoux et cafards.


Pour les Russes c’est niet, pour les Iraniens c’est yes.

Quand Poutine crache sa folie sur le Peuple Ukrainien, la première sanction des Maitres du Monde, est de clouer au sol les athlètes russes. Comme si cela pouvait avoir une influence sur un Vladimir qui, constatant que Medvedev est interdit de Wimbledon, dirait à son armée : « désolé les gars, là c’est trop grave on rentre à la maison ». L’art de se faire plaisir à peu de frais, sur le dos d’innocents. Au Qatar, l’Iran est à domicile. Si l’incroyable puissance financière des Qataris n’échappe plus à personne, on oublie à quel point ils sont sous la coupe spirituelle et politique des Ayatollahs. Alors, pour les sportifs iraniens, Doha c’est open-bar. Et c’est tant mieux. Avec un courage faisant écho à celui des gamines de Téhéran, les joueurs se sont abstenus de chanter l’hymne national. Une solidarité affichée devant des milliards de téléspectateurs. Il y a un rigolo qui a récemment déclaré que le Sport n’était pas politique. Mais qui a pu sortir une telle connerie.

E pericoloso Infantino. Gianni Infantino.

Le tout puissant patron de la FIFA, assis sur les tonnes de cash de la corruption, a balancé l’anaphore de l’année. Avec sa tête d’œuf, un mix entre Blanquer et Bart Simpson, ce faisan a endossé le maillot de tous les damnés de la Terre : « ce soir je suis qatari, je suis arabe, je suis africain, je suis handicapé, je suis ouvrier immigré, je suis gay...avec ce que l’Europe a fait au monde ces 3000 dernières années, elle doit s’excuser pendant 3000 ans. Ne critiquez pas le Qatar, crucifiez-moi...» Ouf!Pour un Suisse ce n’est pas neutre. Mais qui a dit qu’on ne mélangeait pas sport et politique.

Darmanin remplaçant.

Le roi du Stade de France is back. 6 mois après son inoubliable prestation en finale de la Champion’s League, le Dark rechausse les crampons. Macron ne trouvant pas la cérémonie d’ouverture suffisamment digne de sa personne, il ne viendra à Doha que si la France mène en finale par plus de 3 buts à 2 minutes de la fin, donne délégation au Gégé de Bauveau. Il faut savoir une chose dans la bio du Gégé. Jeune homme il veut être arbitre. Il a passé tous ses diplômes. Quand tous les garçons rêvent de poteaux rentrants, de ballons d’or, de gonzesses et de champagne dans la Maserati, le jeune Darmanin rêve de sifflet, de se faire lyncher sur le parking avant de rentrer en classe éco avec la juge de touche et un sandwich SNCF. Aujourd’hui il est le patron de tous les sifflets, même que c’est lui qui a le plus gros et les gonzesses, oups pardon...le sport est apolitique.

Macron la tête plongeante.
Il est là le loulou, le fifi, le riri, c’est lui qui a sorti cette énorme bulle sur le sport et la politique. Lui qui n’a eu de cesse d’instrumentaliser le sport à des fins électoralistes. Dès 2017, pendant la campagne, il se déclare premier supporter de l’OM, le premier club au box-office. Castaner y laisse sa crédibilité, au cours du meeting de Marseille, sur le « qui ne saute pas... » en s’agitant comme Ugolin en transe de Saint-Guy. Pourquoi il n’est pas fan d’Amiens, le roseau de Picardie ? Parce que ça ne rapporte pas une flèche. C’est encore lui qui demande à Benallah d’accélerer le bus des champions du monde sur les Champs, pour qu’il arrive à l’Elysée pendant le 20h. Privant des milliers de gamins d’une communion avec leurs idoles. Il s’improvise agent de M’Bappé pour le convaincre de rester à Paris, et se donne en spectacle en pratiquant tous les sports, y compris le tennis en fauteuil. Fallait oser.

50 à l’ombre et on se gèle
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Premier match de poule entre le Sénégal et les Pays-Bas. La clim est à fond et pour cause. À l’extérieur du stade on se traine au fond d’un four à pizzas de la rive sud de Naples. Les Qataris sont si doués pour souffler le froid, qu’à l’intérieur on se gèle les alibofis en sauce au thym de chez Madly, sur le Vieux Port. Au bout d’un quart d’heure de jeu, les Sénégalais se demandent ce qu’ils foutent sous la neige, dans les tranchées du Donbass. Ils se tiennent le nez, la gorge, demandent à Lemaire son col roulé et des kleenex au Père Noel. Les bataves en Orange qui l’ont d’habitude amère au soleil, frétillent comme des truites farios dans les bulles d’Orezza. Et finissent par avoir la peau des Lions de la Téranga.

P.S. malgré tout ce qui précède, je n’ai pas raté un match.


Sgaiuffu
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