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Une drogue cinquante fois plus puissante que l’héroïne qui envahit la planète : le fentanyl

Le fentanyl a tué en 2021 près de 80 000 personnes aux États-Unis. Il est en grande partie fabriqué par les cartels mexicains du Sinaloa et celui de Jalisco nouvelle génération.

Le fentanyl : une drogue cinquante fois plus puissante que l’héroïne qui envahit la planète



Le fentanyl, une drogue de synthèse, cinquante fois plus puissante que l’héroïne provoque des ravages aux États-Unis et se répand dans le monde entier. Le fentanyl a tué en 2021 près de 80 000 personnes aux États-Unis. Il est en grande partie fabriqué par les cartels mexicains du Sinaloa et celui de Jalisco nouvelle génération. Ses ravages viennent s’ajouter aux décès provoqués par les opioides légaux prescrits par les médecins et encouragés par les laboratoires.


Un décès toutes les sept minutes


Le fentanyl a tout pour séduire les marchands de mort. Il est cinquante fois plus puissant que l’héroïne pure et cent fois que la morphine. Deux milligrammes à peine, l’équivalent d’une pointe de stylo-bille, contiennent une dose mortelle. Du fait de mauvais dosage et des ravages que provoque le fentanyl sur le corps humain, il meurt toutes les sept minutes aux États-Unis une personne à cause du fentanyl. Les deux tiers des décès par overdose sont causés par le fentanyl. Le nombre de victimes de cette drogue aux États-Unis est plus élevé que celui causé par les accidents de la route, par les suicides ou même par les armes à feu. Il est la principale cause d’une baisse de l’espérance de vie en Amérique du Nord. Le fentanyl était à l’origine un remède pour soulager les douleurs causées par les cancers en phase terminale. Puis, il a été prescrit contre les douleurs chroniques et sa diffusion a été largement encouragée par des laboratoires comme Purdue. Enfin, le fentanyl est extrêmement facile à fabriquer. Les ingrédients nécessaires sont vendus par des sites chinois. Le reste n’est qu’une tambouille qui ne nécessite rien d’autre qu’une grosse marmite.

Une vente qui a explosé à l’occasion du COVID


Les trafiquants vendent ce poison sous forme de pilules de toutes les couleurs afin de captiver un public jeune fortement désorienté par la crise de la COVID et le confinement. On le trouve aussi sous forme liquide. Mais, à cause de son faible prix et de la facilité à s’en procurer, toutes les couches de la population sont aujourd’hui touchées. Les prises de la DEA, la police américaine des stups, en disent long sur les ventes : l’an dernier elle a saisi 379 millions de doses de fentanyl, un record absolu. Mais le combat est inégal. Il est d’abord très difficile de repérer les laboratoires qui peuvent être une chambre, une cuisine. Ensuite le fentanyl est tellement puissant qu’aux dires des policiers, l’équivalent d’une année de fourniture de fentanyl pour satisfaire le besoin du marché nord-américain peut tenir dans le coffre de deux pick-up.

Renforcer l’addiction


Les trafiquants ne sont pas seulement des trafiquants. Ils recherchent les moyens de provoquer des addictions dont il est impossible de se détacher. Aujourd’hui, le fentanyl est coupé avec un tranquillisant pour animaux, la xylazine. On l’appelle aussi « tranq » pour tranquillisant ou encore « drogue du zombie ». La xylazine est utilisée pour gonfler les doses de fentanyl et pour augmenter l’addiction. Une dose suffit souvent à accrocher un utilisateur. Selon un spécialiste la xylazine provoque des blessures qui dégénèrent en escarres puis en gangrène et en nécroses et qui, si elles ne sont pas traitées à temps, peuvent nécessiter des amputations. Elle est à l’origine de pertes de connaissance ou des états de stupeur durables qui rendent leurs usagers particulièrement vulnérables aux agressions et notamment aux viols.

Des symptômes difficiles à combattre


La présence de la xylazine rend le décrochage difficile, car c’est un puissant sédatif. Or le nombre de consommateurs ne cesse d’augmenter parmi les jeunes, mais aussi parmi les vieux junkies à l’héroïne qui trouve là un produit infiniment moins cher. L’administration américaine est démunie face à la facilité de fabrication, de transport et de distribution de cette drogue. D’autant que 60 % d’échantillons étudiés par la DEA contenaient une dose mortelle de fentanyl. Il est désormais évident que la lutte telle qu’elle a été menée contre les cartels est un cuisant échec. Il reste à connaître les raisons d’une désespérance de masse qui pousse autant d’Américains à se droguer jusqu’à en mourir. Quant à l’Europe, il faut qu’elle s’attende à devoir combattre le même mal qui a déjà commencé à franchir l’Atlantique.


GXC
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