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Immobilier de luxe

L'entretien et la rénovation de l'immobilier de luxe ouvrent un champ des possibles à la compétence et à l'excellence
Immobilier de luxe : une opportunité à exploiter


L’entretien et la rénovation de l’immobilier de luxe ouvrent un champ des possibles à la compétence et à l’excellence.

10 millions d'euros pour une villa sur l'île de Cavallo, 8 millions pour une autre située au cœur du domaine de Sperone, 7 millions pour une troisième ayant vue sur le golfe d'Ajaccio... Le quotidien unique a fait fort pour donner du corps au titre accrocheur « Ces villas de rêve qui s'arrachent à prix d'or sur le littoral corse » d’un article publié dernièrement.
Par ailleurs, la lecture de l’article a révélé que ces prix n’étaient pas un obstacle à la commercialisation et qu’un professionnel de la promotion et de la vente immobilières se réjouissait que, dès la fin du confinement, les affaires aient repris à un rythme plus que soutenu et se félicitait de la perspective d’une « année historique en matière de transactions ». Manifestement l’année 2020 ressemble aux années du monde d’avant.
Les riches croient en leur avenir et ne craignent pas que l’étalage d’un luxe insolent, dans un contexte économique marqué par les faillites de petites entreprises et la hausse du chômage, leur occasionne le moindre souci. Bref, comme le chantait un groupe à succès du début des années 1970 : « Non, non, rien n’a changé. Tout, tout a continué. »


Un champ des possibles
Très franchement et même au risque de choquer, je ne suis indignée ni par ces transactions et leurs montants, ni scandalisée par la démesure des nantis. Pour peu que soient respectées les règles environnementales et les paysages et que la qualité architecturale soit au rendez-vous, je n’ai pas envie de dénoncer. Je suis d’autant moins encline à monter au créneau que les constructions concernées n’ont pas pour cadre l’ensemble des territoires de l’île. Grosso modo, elles sont concentrées sur des franges littorales de l'Extrême-Sud, du golfe d'Ajaccio, de la Balagne et du golfe de Saint-Florent. J’ajoute que n’ayant cure de m’attirer les foudres des puristes de la défense de la protection de l’environnement ou des « anti-riches », je me réjouis que l’entretien et la rénovation de l’immobilier de luxe ouvrent un champ des possibles à des architectes, des artisans, des artistes, des prestataires de service, des organisateurs d’événements, des producteurs locaux et des personnels capables d’excellence.
Cette ouverture représente pour notre jeunesse, pour peu qu’elle veuille se former et que les moyens lui soient donnés de le faire, une opportunité de créer du beau, de produire de la perfection, de développer des entreprises, de postuler à des emplois qualifiés et bien rémunérés.


Pour une surtaxe de la résidence secondaire

En revanche, je suis ulcérée par la propagation de l’immobilier bas de gamme car ses formules relèvent de standardisations hideuses et invasives. En résumé, cet immobilier est caractérisé soit par des d’îlots d’immeubles quatre étages avec baies vitrées alu ou PVC, terrasse ou balcons exigus, toits en ardoises collées et abord partagés entre parkings à ciel ouvert et pelouses ; soit par des lotissements composées de villas dont les architectures et les abords rappellent les maisons et les villages Phénix ou Mikit du siècle dernier.
Je suis d’autant plus ulcérée que le développement de cet immobilier bas de gamme dévore du foncier et défigure notre île, sans pour autant contribuer à réduire la crise du logement. En effet, préférant opter pour un usage mixte location d’été / résidence secondaire, les acquéreurs ne consentent pas de baux longue durée.
Ce qui m’incite à considérer qu’il conviendrait d’opter pour une forte surtaxation des résidences secondaire comme le font déjà plus de 220 villes et villages de France. C’est possible concernant les communes situées sur les territoires des agglomérations d’Ajaccio et Bastia.

Alexandra Sereni
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