• Le doyen de la presse Européenne

Mauvaise conjoncture !

De nombreux obstacles à une reprise des discussions.......

Mauvaise conjoncture !


Le 31 janvier, Alessandri saura s’il peut bénéficier de la semi-liberté et Ferrandi trois semaines plus tard. Il faut espérer que la justice comprendra qu’aujourd’hui des décisions négative seraenit non seulement absurdes — on se demande franchement quels seraient les risques de telles mesures —, mais qui plus est contre-productives pour justement l’ordre public. Néanmoins, les obstacles à une reprise des discussions sont nombreux et qualitativement plus importants qu’il y a quelques mois.


Un immense désordre social


Il est surprenant de regarder les vidéos qui tournent en boucle sur les réseaux sociaux montrant le président Macron expliquant il y a seulement deux ans et demi pourquoi remonter l’âge de départ en retraite serait cruel pour les Français les plus démunis. Et cette autre qui, cruellement dévoile le ministre du Travail Dussopt, alors député socialiste, défendre bec et ongles le maintien de la retraite à soixante ans. Il n’empêche qu’aujourd’hui le gouvernement corseté par les décisions ministérielles a décidé de maintenir son projet injuste provoquant une vague de protestations comme il n’en était pas arrivé depuis dix ans. Mais par-dessus tout, la réforme des retraites concentre aujourd’hui tous les mécontentements, les ressentiments. Or la prochaine mobilisation se tient justement le 31 janvier. Il y a peu de chance que la décision concernant Alessandri ait une quelconque importance. Dans les jours suivants, le gouvernement va devoir affronter des grèves de-ci de-là d’autant plus explosives qu’aujourd’hui aux décisions syndicales viennent s’ajouter celles des coordinations. Bref la France vit une période de transition : d’un côté le pouvoir perd de sa force, de l’autre une alternative peine à émerger. La Corse a peu de place dans ce maelström social.

Arrêter de promettre la lune


Comment croire un instant que dans un pareil contexte, les discussions entre représentants de l’État et nationalistes puissent aboutir à un statut d’autonomie ? C’est tout simplement invraisemblable. Il faudrait déjà que le ministre de l’Intérieur qui aura fort à faire trouve les instants nécessaires à des rencontres et à des discussions qui soient autre chose que de l’apparence creuse. Comment imaginer que les élus de Renaissance qui vont crouler sous les défis, s’en mettent un de plus sur le dos et de plus, un défi clivant puisqu’il pose tout simplement la question du centralisme français ? Les nationalistes et plus particulièrement ceux qui se rangent derrière Gilles Simeoni ont tort de marteler le slogan autonomie alors même que l’obtention d’un tel statut tient du mirage. Que se passera-t-il quand il s’avérera que le rêve restera encore un bon moment dans le domaine onirique ? Quel sera le programme de celles et de ceux qui ont tout misé sur l’autonomie ?

Construire un programme qui tienne la route


Au mois de mars, les denrées alimentaires vont prendre entre 15 et 30 % d’augmentation soit un cumul de 50 % en six mois. Les plus pauvres vont souffrir au quotidien et la question de l’autonomie va être reléguée au dernier rang des préoccupations tout au moins de celles des malheureux. Si l’exécutif ne veut pas apparaître comme un rassemblement de nantis, il va falloir qu’il commence à imaginer des plans d’aide alimentaire et énergétique. La solidarité est le seul sentiment qui puisse empêcher le peuple de vivre la dégradation de son niveau de vie dans l’aigreur et le ressentiment.
L’augmentation prévue de la taxe foncière va venir abonder ce sac à mécontentement. Il ne suffira plus de dire « statu francesu assassinu » pour être suivi. Les déchets, les transports, l’énergie autant de domaines auxquels il va falloir s’attaquer avec succès. On ne gouverne pas indéfiniment sur un serment fait sur un livre datant du XVIIIe siècle. Il faut des résultats, de ces petites victoires qui donnent le sentiment aux citoyens qu’on est là certes pour gouverner, mais surtout pour apporter un mieux-être aux Corses. La chance des nationalistes modérés est de n’avoir personne de crédible en face d’eux. Le malheur des Corses est que l'exécutif ne présente aucune feuille de route crédible et semble paralysé érigeant une fois pour toute la procrastination en système de gestion.
En restant quoi, comme sidéré, l'exécutif fait le jeu de ses adversaires indépendantistes qui rêvent d'un échec des négociations. Mais, in fine, il restera une question essentielle : les Corses seront-ils d'accord avec le projet autonomiste ? En bonne démocratie, il sera alors préférable de consulter le peuple corse par voie référendaire… au nom du peuple corse.

GXC
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