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La société de supermarché en évolution

Une des premières méthodes de vente et de distribution

La société de supermarché en évolution

La grande distribution représente depuis 50 ans une des premières méthodes de vente et de consommation. Par son maillage territorial, son poids économique et symbolique, la grande distribution pèse lourd dans l’équation sociétale.


Transformer la société

Le concept des ventes en libre-service naît aux États-Unis en 1916. Le premier supermarché est ouvert à New York en 1930. En Europe, c'est après la Seconde Guerre mondiale qu'arrivent les supermarchés. Dès 1963, les hypermarchés voient le jour. Trois phases se distinguent dans l’histoire des grandes surfaces et de la grande distribution. La première phase fait du modèle de l’hypermarché l’aboutissement de la révolution commerciale des 30 glorieuses. La deuxième phase voit l’élargissement des bases de la croissance extensive lorsque la consommation se ralentit. La troisième phase est une phase d’adaptation aux exigences contradictoires d’une clientèle qui cherche un service commercial et des prix bas. Désormais les consommateurs français fréquentent en moyenne quatre enseignes.
L'hypermarché reste central pour la majorité des courses, mais de nombreuses enseignes spécialisées viennent compléter le panier. Aujourd’hui, la transition écologique conduit à faire évoluer les habitudes alimentaires, de l’abondance au bien manger, de la quantité vers la qualité. En cinq ans, le marché du bio en France a doublé, pour atteindre 13,2 milliards d’euros en 2020. Selon l’Agence Bio, c’est la grande distribution qui domine le secteur, avec près de 55 % de parts de marché.


Défendre le pouvoir d’achat

La grande distribution consiste à distribuer le produit dans un maximum de points de vente. L'objectif est d’atteindre rapidement un grand volume de ventes, assurer la disponibilité permanente des produits sur une zone géographique étendue. Depuis sa création, l’engagement contre la vie chère et en faveur du pouvoir d’achat des Français a constitué l’ADN de la grande distribution, qui s’est construite sur un principe : distribuer en masse et vendre à bas prix. En France, ce modèle a été inventé par Édouard Leclerc. Depuis, la grande distribution a été à l’origine des principales innovations dans le secteur du commerce, qui ont toutes contribué à faire baisser le coût final des produits : le libre-service en 1948, les prix bas en 1949, le supermarché en 1959, l’hypermarché en 1963, les marques de distributeur en 1976.
De fait, les enseignes rivalisent de tactiques anti-inflation : elles visent à absorber l’augmentation des coûts sans faire bouger le prix de vente, base de comparaison du consommateur – de la « shrinkflation » (réduction de la quantité de produit vendu au même prix d’origine) à la « cheapflation » (réduction de la qualité des aliments pour gagner en marge). Le gouvernement est aussi entré dans cette guerre contre l’inflation. Le panier anti-inflation est entré en vigueur le 15 mars pour 3 mois. Les enseignes de la moyenne et grande distribution proposent à leurs clients une sélection de produits à bas prix. Système U a déjà lancé depuis le 1er février un panier anti-inflation à prix coûtant sur 150 produits, chez Carrefour 200 produits sont concernés, et 500 produits coûtent moins de 1 euro chez Casino. 150 produits voient leurs prix bloqués chez Auchan, 300 pour Monoprix, enfin seul Leclerc ne s'associe pas à la mesure, le groupe estime déjà être le moins cher du marché. Les enseignes corses n’ont pas souhaité communiquer sur le dispositif.


Énergivore

Autre défi à relever pour la grande distribution : celui de l’énergie. Le secteur de la grande distribution se retrouve en première ligne dans la bataille pour la sobriété énergétique. L’hiver dernier, Perifem, la fédération qui regroupe l'ensemble des acteurs de la grande distribution et leurs fournisseurs, s’est mis d'accord sur un « protocole énergétique de crise » pour faire face aux éventuelles pénuries d’approvisionnement électrique. Promesse était faite d’éteindre les enseignes lumineuses lorsque les magasins étaient fermés, à baisser l’intensité lumineuse et à s’équiper d’éclairages LED. Des mesures qui étaient déjà en vigueur sur l’île, où certaines enseignes ont doté leur parking d'ombrières photovoltaïques, obtenant une certification internationale de performance énergétique. Reste que les hypermarchés représentent une part non négligeable de la consommation énergétique à l'échelle insulaire. La grande distribution est indéniablement un acteur qui pèse sur bien des domaines.


Maria Mariana
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