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Agression d'une femme à Porto- Vecchio

Violente agression entre un patron de bar et une femme de 65 ans....

Agression d’une femme à Porto-Vecchio : retour sur dix jours de tensions


Après la violente altercation entre un patron de bar et une femme de 65 ans, ainsi que l’incendie d’une voiture garée devant l’établissement où s’est déroulée l’agression, le maire de la ville a réuni un conseil municipal extraordinaire pour apaiser la situation. Retour sur une affaire qui a notamment fait grand bruit sur les réseaux sociaux.



« Cette spirale de haine et de violence doit immédiatement cesser. Le Conseil municipal aura à en débattre. » Jeudi 18 mai, le tweet du maire de Porto-Vecchio, Jean-Christophe Angelini, est révélateur de la tension suscitée - notamment sur les réseaux sociaux - par la violente altercation entre une femme de 65 ans et un patron de bar du centre-ville de la Cité du Sel. La veille du tweet de l’édile, un véhicule stationné devant l’établissement en question a été incendié, ainsi que la devanture du bar désormais fermé depuis quelques jours. Si aucun lien formel n’est établi par les autorités judiciaires entre la rixe et l’incendie, la tension est belle et bien montée d’un cran dans la troisième ville de Corse. Le tout en l’espace de dix jours.

Si les faits relatifs à l’agression de la sexagénaire n’ont été révélés que le 11 mai via Facebook (où ont été postées les images captées par des caméras de vidéosurveillance), l’altercation remonte au 26 avril dernier. Ce jour-là, vers 17h50, à deux pas de la place de la République, une rixe éclate entre un patron de bar et une riveraine.

Cette dernière dit avoir été agressée par le gérant de l’établissement en raison d'un différend lié à son chien. Après un échange de paroles, l’homme en serait venu aux mains, comme le montrent les images. « Il
m'a étranglée, a expliqué la sexagénaire à France 3 Corse. Des gens des bars à côté sont arrivés puis il m'a violemment jetée à terre. Je suis allée chez le médecin qui m'a dit que j'avais un œdème à la gorge. » La victime portera plainte auprès des gendarmes. Dans la foulée, le parquet d’Ajaccio ouvrira une enquête pour « violences ».


Polémique


Une fois les images mises en ligne sur Facebook, l’affaire fait grand bruit, notamment sur les réseaux sociaux. De nombreux commentaires sont postés. La plupart soutiennent la femme et dénoncent l’acte. D’autres messages sont aussi très vindicatifs à l’égard du gérant du bar, pointant notamment son « origine continentale ». Face à la montée de la polémique et au climat délétère, ce dernier a fermé son établissement et a quitté la Corse avec sa femme et ses enfants. On ne sait, pour l’heure, si cela est temporaire ou définitif.

C’est dans ce contexte que survient, dans la nuit du 17 au 18 mai, l’incendie de la voiture stationnée devant le bar. Le parquet d'Ajaccio ouvre une "enquête pourdégradation et destruction par moyen dangereux" et confirme qu’une personne "aurait peut-être déversé un liquide inflammable sur le véhicule et la devanture de l'établissement".


Conseil municipal extraordinaire


Chez les politiques, dans un premier temps, les réactions publiques sont rares - à l’exception de Core in Fronte qui apporte son soutien à la victime dans un communiqué. La première prise de parole du maire de Porto-Vecchio se fera donc via Twitter, au lendemain de l’incendie du véhicule. Jean-Christophe Angelini apportera également son soutien aux propriétaires des murs de l’établissement ainsi qu’à celui de la voiture brûlée. Certains lui reprocheront de ne pas avoir soutenu publiquement la victime de l’agression : « La majorité et la municipalité en particulier dans les jours qui ont suivi cette agression se sont manifestées à travers le premier adjoint, et à travers moi-même a-t-il répondu au micro de France 3 Corse. J’ai reçu longuement des membres importants de cette famille pour leur faire part de notre soutien inconditionnel dans cette épreuve. J’ai ensuite appelé la principale intéressée. Donc, dire que nous n’avons pas réagi, c’est faux. Nous ne l’avons pas fait publiquement, mais personne ne l’a fait publiquement pendant les 15 premiers jours. »

Réuni en session extraordinaire le 19 mai, le conseil municipal a unanimement condamné l’agression. Ce qui aura peut-être permis de faire retomber la tension à Porto-Vecchio et sur les réseaux sociaux.

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