• Le doyen de la presse Européenne

Banlieues : un vrai problème social mais une réponse détestable

La répression ne saurait être la réponse à toutes les difficultés

Banlieues : un vrai problème social mais une réponse détestable


Des émeutes urbaines, le sentiment de bien des braves gens d'être assaillis par des hordes de barbares, la peur des familles des quartiers de voir leurs enfants mourir à la suite d'une bavure et ce terrible sentiment d'assister un conflit de haines dont personne ne sortira indemne. Et après la répression qui ne saurait être la réponse du gouvernement à toutes les difficultés, il faudra bien aborder la question sociale à bras-le-corps.


La mort d'un jeune


La mort d'un jeune homme tué par un policier — et non pas par la police — est un drame qui aurait pu, qui aurait dû être évité. Les raisons sont nombreuses : la bêtise criminelle d'un agent des forces de l'ordre, la tension qui règne entre jeunes des quartiers et policiers, la situation économique du pays etc. etc. Pour qu'autant de jeunes gens, parfois des enfants se lancent avec une telle rage dans des opérations de destructions massives, de cambriolages de masse, c'est que nécessairement il y a plus que les agissements de voyous. Et ça va être sur cette litière de malheurs qu'il va falloir travailler pour ne pas devenir les otages permanents de potentiels émeutiers. Il faudrait idéalement ramener ce drame à sa juste proportion.
Chaque jour, il se produit des centaines voir des milliers de contrôles sans mort. Et puis, policiers et gendarmes sont soumis à rude épreuve par leur hiérarchie : horaires démentiels, heures supplémentaires non payées, congés supprimés. Depuis le soulèvement des Gilets jaunes puis la COVID et enfin la réforme des retraites, ils n'arrêtent pas. Il arrive un moment où l'épuisement et le ressentiment deviennent le ferment d'attitudes dangereuses. De l'autre côté, les jeunes émeutiers utilisent des armes de plus en plus dangereuses. Si un agent des forces de l'ordre est tué que feront leurs collègues ? Et en terrible arrière-fond, il y a les invisibles : les victimes des destructions, cette masse de petites gens pour qui l'incendie de leur voiture est un drame financier. Jusqu'à quand vont-ils supporter sans réagir que leurs biens soient saccagés ?

Un pouvoir dans la nasse


Il suffit de parler avec un policier pour comprendre l'impossibilité de leur mission : maîtriser des émeutiers sans prendre le risque d'un nouveau décès. Le pouvoir est hanté par le fantôme de Malik Oussekine. C'était le même cas à Bastia et à Ajaccio après les émeutes consécutives à la mort d'Yvan Colonna. Mais dans ce cas précis, il y avait eu un semblant de débouché politique. Pour ce qui concerne les banlieues, il n'y a pas de direction du. mouvement, pas d'interlocuteurs mais une haine, un ressentiment indéniable causée par une réelle injustice sociale. La République accorde à ces zones « quatre fois moins de moyens qu’ailleurs, rapporté au nombre d’habitants », rappelait, en 2021 Jean-Louis Borloo, auteur en 2018 d’un plan pour les banlieues lesquelles auraient dû devenir une priorité nationale. Or rien n'a été fait. Les émeutiers font souvent valoir que sans la violence un problème est ignoré par l'Etat. Ce qui n'est pas faux.

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Pourquoi la Corse est-elle épargnée ?


Toutes les régions ont été touchées à une exception près : la Corse. La raison de ce calme insulaire est, selon moi, simple : la peur est dans l'autre camp. Alors que sur le continent, les citoyens tremblent devant les hordes de jeunes, en Corse, ceux-ci, lorsqu'ils sont "racisés" savent que s'ils imitent ceux du continent, les fusils risquent de parler. On peut regretter ce qui est qu'on le veuille ou non un reliquat de racisme. Mais c'est la réalité : Il ne manque les postulants au "tir à l'arabe". Avant d'en arriver à de telles extrémités épouvantables, il serait tout de même bon que, sur le continent, les populations des quartiers victimes des déprédations, souvent d'ailleurs les parents, les familles des émeutiers, fassent connaître leur rejet de tels actes. Faute de quoi, on continuera sur les chaînes en continu de confondre les destructeurs et "les populations" des quartiers. Mais cela a débuté.

Le risque d'une assimilation entre émeutiers et musulmans


On a vu des jeunes émeutiers crier leur haine de la France. Ces jeunes imbéciles desservent la cause qu'ils pourraient vouloir défendre : la déghettoisation des populations immigrées entretenues dans une grande pauvreté. En se comportant comme des hordes barbares, ils ne font qu'apporter de l'eau au moulin de ceux qui voient dans ces émeutes les prémisses du fantasmatique grand remplacement.
Demain, ce sont eux qui subiront les conséquences de leur dévoiement. Plus grave, à l'heure où l'Iran vient de se joindre à la Chine et la Russie dans une entente violemment anti-occidentale, on doit craindre des manipulateurs islamistes alliés aux bandes de trafiquants de drogue. La question des quartiers doit d'abord être abordée par le biais social. Mais chacun doit y mettre du sien. En attendant les dégâts sont considérables et c'est le contribuable qui va devoir une fois encore mettre la main à la poche augmentant la pauvreté des plus pauvres. N'oublions pas que le lumpen prolétariat a été autrefois la masse de manœuvre du nazisme. Et ceux qui, à gauche, se font une image romantique de ces hordes risquent fort, eux aussi, de déchanter.

GXC
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