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La Russie en grande difficulté

Poutine pensait tenir une bonne occasion d'accroître sa puissance mondiale en envahissant l'Ukraine .........

La Russie en grande difficulté


Poutine pensait tenir une bonne occasion d’accroître sa puissance mondiale en envahissant l’Ukraine et en démontrant que l’Otan n’était plus qu’un organisme finissant. C’est tout le contraire qui s’est produit. Non seulement il a permis à l’Otan de retrouver un second souffle, mais les pays limitrophes de la Russie effrayés par son agressivité, cherchent à se réfugier sous son aile protectrice. Erdogan, le président turc, s’est rangé du côté de l’OTAN contre Poutine en libérant les commandants du régiment Azov qu’il avait accueillis et en acceptant l’adhésion de la Suède à l’OTAN. Enfin, l’attitude russe n’a fait qu’asseoir la suprématie américaine sur le monde occidental et une partie de l’Asie.


Trois décennies de tensions


Les relations entre la Fédération de Russie et l’OTAN ont aujourd’hui 30 ans depuis la création de la Fédération en 1993 jusqu’à la guerre en Ukraine. La guerre en Ukraine a marqué un réveil de l’OTAN en Europe qui pourrait évoluer vers une confrontation militaire directe si on n’y prend garde. Côté russe, la nouvelle doctrine de sécurité nationale russe du 2 juillet 2021 désigne l’OTAN comme une menace à la sécurité de la Fédération. Côté Alliance atlantique, la Russie est désormais qualifiée de « menace la plus importante et la plus directe ».
Pourtant, lorsqu’en 1991 l’URSS et le Pacte de Varsovie sont dissous par les autorités de la Fédération de Russie encore à l’état embryonnaire, l’OTAN apparaît tout à la fois comme la grande gagnante de la nouvelle géopolitique européenne puisqu’elle n’a plus pour raison d’être la menace militaire communiste sur le Vieux Continent.
D’ailleurs, l’Alliance atlantique a créé des structures de coordination, de dialogue et de coopération avec l’héritière principale de l’URSS à travers le Partenariat pour la paix [PPP] destiné à assurer une bonne intelligence entre puissances militaires du continent. La Russie avait adhéré dès 1994 à ce projet. En 2002, le Conseil OTAN-Russie [COR] de 2002 est créé pour associer la Russie à la stabilité du vieux continent. Signe de sa bonne santé et de son intérêt pour les deux partenaires et rivaux, le Conseil OTAN/Russie avait été relancé en 2009 par le président Obama. Malgré la crise ukrainienne, le COR s’est réuni à onze reprises de 2014 à janvier 2022. On ne saurait mieux souligner que cette instance est loin d’être un forum purement symbolique d’une tentative de coordination entièrement révolue.

Un sentiment d’encerclement


À partir de 2014, et surtout à partir de 2022, chaque camp accuse l’autre d’avoir « commencé. Mais déjà en 1999, l’intervention de l’OTAN contre l’action du gouvernement Milosevic au Kosovo qui faisait alors partie de la Serbie) sans mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies avait provoqué la colère de la Russie. Le président russe, Eltsine avait ressenti cette action comme une atteinte à une aire d’influence russe traditionnelle — les Balkans —, et comme une manifestation d’un mépris pour le principe de non-ingérence. C’était pour les Russes la démonstration du double langage américain qui bien que ne respectant pas les règles du droit international et la sécurité collective exigeait de la Russie un respect strict de ces normes. L’intervention américaine massive en Afghanistan [sous la forme de la Force internationale d’assistance et de sécurité, FIAS] à partir de 2001, sur mandat du CSNU et donc avec l’assentiment de la Russie, membre permanent, avait néanmoins accentué le sentiment d’encerclement de la Russie par l’OTAN. Car la politique atlantiste des USA est plus globale. Les USA ont implanté des troupes et des bases un peu partout dans le monde et notamment en Asie centrale, sur des territoires qui étaient soit partie intégrante de l’ex-URSS soit sous influence traditionnellement russe ou sous ancienne influence soviétique. Puis l’OTAN s’est élargi à d’anciennes démocraties populaires et Républiques socialistes soviétiques.
En 1999, la Pologne, la Tchéquie et la Hongrie qui autrefois appartenaient au Pacte de Varsovie, ont rejoint l’Alliance.
Puis en 2004, les trois États baltes gagnent à leur tour l’OTAN avec la Roumanie, la Bulgarie, la Slovénie et la Slovaquie. Pour la Russie c’est proprement insupportable. C’est l’Empire qui est menacé. D’où l’invasion de l’Ukraine qui aujourd’hui tourne au désastre pour la Russie avec, ne l’oublions jamais, la Chine en embuscade. Comme le climat, le monde change à une vitesse inédite.
Et bien malin celui qui peut prévoir ce qu’il sera demain.

GXC
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