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Chasseurs: aidez à limiter les dégats

Une responsabilité en matière de régulation de la faune sauvage

Chasseurs : aidez à limiter les dégâts provoqués par le gibier



Au-delà du plaisir de la traque, les grands fusils ont une responsabilité en matière de régulation de la faune sauvage. En cas de saccages des cultures par un cerf ou un sanglier, ce sont en effet les fédérations départementales des chasseurs qui paient la note !


Attiré par les céréales cultivées partout en France, le grand gibier n'hésite pas à utiliser les champs comme buffet à ciel ouvert. Et un sanglier ou un cerf qui traverse une culture pour s'y alimenter, ça fait beaucoup de dégâts !

Contenir la prolifération


Cela fait bien longtemps que les cervidés, de même que le sanglier, n'ont plus aucun prédateur, si ce n'est l'Homme. Et ce ne sont pas les quelques loups et ours sauvegardés sur le territoire national qui vont assurer la régulation de ces animaux ! Conséquence logique : ils pullulent et font des ravages par la même occasion. Dans les bois, ces mammifères s'attaquent aux jeunes pousses dont ils raffolent et n'hésitent pas à déterrer les plants pour s'en repaître, ce qui a pour effet de réduire du même coup le taux de renouvellement de la forêt.

Quant aux cultures agricoles, elles pâtissent de leur appétit vorace. Les sangliers, notamment, sont responsables de 85 % des dégâts déclarés par les paysans, contre seulement 13 % pour le cerf et 2 %pour le chevreuil. Les champs de maïs constituent le plat favori de cet imposant gourmet qui ne rechigne d'ailleurs pas non plus à déguster les œufs de certains oiseaux, dont le grand tétra, menacé par cette prédation.

Une nécessaire prévention


À défaut d'une régulation naturelle du grand gibier, c'est donc l'Homme qui doit veiller à ce que celui-ci conserve sa place dans l'écosystème. Et si les battues administratives réalisées par des chasseurs ayant obtenu le statut très convoité de lieutenants de louveterie permettent de régler les situations ponctuelles, c'est surtout la prévention qui permet de maintenir l'équilibre.

Face à l'explosion démographique du sanglier, un plan national dédié à l'animal a par exemple été adopté depuis 2009. De même, au niveau local, les grands fusils utilisent l'agrainage – qui consiste en un apport de grains – comme méthode de dissuasion afin d'éloigner les suidés des cultures les plus sensibles.

Plus globalement, ce sont les plans de chasse établis chaque année qui permettent de contrôler l'expansion du gibier, de façon à éviter la surpopulation. En fonction des relevés et indicateurs de la saison passée, les acteurs cynégétiques proposent en effet des quotas au préfet qui sera ensuite chargé de trancher. Chaque propriétaire d'un territoire de chasse se voit alors attribuer un quota maximal, voire également minimal, d'animaux à abattre.

Une réparation qui coûte cher


Les grands fusils prennent d'autant plus au sérieux leur rôle dans la régulation des espèces, que ce sont eux qui règlent la facture lorsque des cerfs et des sangliers saccagent des champs cultivés ! Autrefois, les paysans étaient seuls à assurer la sécurité de leurs cultures et n'hésitaient pas à abattre tout grand gibier qui osait pénétrer sur leur propriété. Mais cette faculté est progressivement apparue contraire à la nécessité d'instaurer une véritable gestion de la faune sauvage.

Depuis 1968, la loi a donc retiré ce droit aux agriculteurs pour le remplacer par un principe d'indemnisation des dégâts occasionnés aux récoltes par le grand gibier. Au départ supportée par l'État, cette charge financière a finalement été transférée aux fédérations départementales des chasseurs (FDC) dans les années 2000.

En pratique, chaque fédération dispose d'un fonds d'indemnisation alimenté par les cotisations de ses adhérents afin de faire face aux plaintes des cultivateurs. En 2016, les FDC ont ainsi déboursé 23 millions d'euros, sachant que c'est le département de la Meuse qui a été le plus impacté.
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