Le secteur du tourisme inquiet
Les premiers résultats de la saison estivale, avec perte de 143 000 visiteurs, inquiètent les professionnels
Le secteur du tourisme inquiet
Si sur le continent la saison de tourisme a été un grand cru, le secteur hôtelier insulaire ne partage pas cet enthousiasme. Les premiers résultats de la saison estivale, avec une perte de 143 000 visiteurs, inquiètent les professionnels. Rien n’indique que la fréquentation « hors saison » compense ce désamour des touristes pour l’île, même si depuis quatre ans, les chiffres de septembre dépassent ceux de juillet. L’été indien donnera peut-être raison aux chiffres et redonnera le sourire aux professionnels.
Saison en demi-teinte
D'après le World Travel & Tourism Council (WTTC), le secteur du voyage et du tourisme pourrait dépasser une hausse de 2,2 % par rapport à 2019. Sauf pour la Corse. En juillet, seuls 6,7 % des hôteliers ont rempli plus de 90 % de leurs chambres. Le mois d’août est moins timide, puisque la majorité des établissements étaient occupés de 75 % à 100 %. Ces chiffres sont décevants pour une période qui connaît un pic de fréquentation avec 380 000 personnes supplémentaires (sur environ 3 millions de touristes comptés habituellement, de mars à novembre). « Mauvaise saison », « très irrégulière, frustrante », « encore pire que pendant que le Covid », tel est le ressenti de certains professionnels. C’est ce qu’indique l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) dans les résultats du questionnaire adressé aux 1 800 entreprises insulaires. La ministre déléguée chargée des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, Olivia Grégoire a relevé que l’île avait enregistré une baisse des traversées de – 5 % et de la fréquentation dans les hôtels de – 15 %. Mêmes constats avec les chiffres de la chambre de commerce et d'industrie de Corse : 1,67 million de voyageurs ont rejoint l'île en avion ou en bateau en août, un volume en baisse par rapport à 2022 (-4 %).
Inquiétudes avérées
Dans sa dernière analyse économique régionale, la banque de France avait constaté que la saison touristique enregistrait un niveau d'activité en deçà de celui observé en 2022. La banque de France tire ainsi la sonnette d’alarme tandis que la majorité des hébergements touristiques accusent une baisse de 20 à 30 % de leurs réservations, du jamais-vu pour la haute saison. Tous les établissements sont logés à la même enseigne, du motel aux cinq-étoiles. Même les campings et les gites, un peu moins touchés par cette baisse de fréquentation, tirent tout de même la langue. L'économie entière de l'île est en train de souffrir, affirment les économistes. Les conclusions des bilans s’accordent sur les raisons de ce désamour : la Corse est en train de payer le prix des transports et des tarifs dans la restauration et l’hôtellerie, de la concurrence d'Airbnb, des réseaux sociaux contre le tourisme, mais aussi des tags antifrançais qui fleurissent sur les murs. Sans compter l’inflation, galopante sur l’île. Les prix des produits alimentaires et des services s’envolent. La hausse peut aller de 7 % à 14 % de plus par rapport au continent. En cause aussi l’absence de promotion de la destination, l’Agence du Tourisme de Corse (ATC) ayant décidé de ne pas promouvoir la destination pour l’été, dans le cadre des actions contre l’hypertourisme.
Une industrie prospère, si…
La stratégie de l'Agence du Tourisme de la Corse (ATC) est de miser sur la déconcentration touristique pour éviter l'afflux massif de touristes pendant les deux mois estivaux et encourager les voyageurs à visiter la Corse tout au long de l'année. Une approche qui mérite d’être accompagnée. Dès la rentrée, des réunions entre les professionnels du tourisme et la région Corse sont prévues, pour que l'île de Beauté reste attractive. Car il ne faut pas non plus négliger que le tourisme, n’en déplaise à ses détracteurs, est aussi le poumon économique de la région. En Corse, le secteur du tourisme est crucial, représentant 3,5 milliards d'euros par an, soit 39 % du produit intérieur brut (PIB), selon l'Insee. Alors que le secteur est en pénurie de main-d’œuvre et peine à attirer de nouveaux talents, la croissance économique de l'industrie va entrainer un accroissement des besoins. Fin 2023, plus de 90 000 emplois seront créés, pour atteindre la barre des 2,8 millions de salariés. Le secteur du voyage et du tourisme en France devrait créer plus de 385 000 emplois au cours des dix prochaines années, soit une moyenne de 38 000 nouveaux emplois par an, pour atteindre plus de trois millions d'employés dans le secteur d'ici 2032.
Maria Mariana
Si sur le continent la saison de tourisme a été un grand cru, le secteur hôtelier insulaire ne partage pas cet enthousiasme. Les premiers résultats de la saison estivale, avec une perte de 143 000 visiteurs, inquiètent les professionnels. Rien n’indique que la fréquentation « hors saison » compense ce désamour des touristes pour l’île, même si depuis quatre ans, les chiffres de septembre dépassent ceux de juillet. L’été indien donnera peut-être raison aux chiffres et redonnera le sourire aux professionnels.
Saison en demi-teinte
D'après le World Travel & Tourism Council (WTTC), le secteur du voyage et du tourisme pourrait dépasser une hausse de 2,2 % par rapport à 2019. Sauf pour la Corse. En juillet, seuls 6,7 % des hôteliers ont rempli plus de 90 % de leurs chambres. Le mois d’août est moins timide, puisque la majorité des établissements étaient occupés de 75 % à 100 %. Ces chiffres sont décevants pour une période qui connaît un pic de fréquentation avec 380 000 personnes supplémentaires (sur environ 3 millions de touristes comptés habituellement, de mars à novembre). « Mauvaise saison », « très irrégulière, frustrante », « encore pire que pendant que le Covid », tel est le ressenti de certains professionnels. C’est ce qu’indique l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) dans les résultats du questionnaire adressé aux 1 800 entreprises insulaires. La ministre déléguée chargée des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, Olivia Grégoire a relevé que l’île avait enregistré une baisse des traversées de – 5 % et de la fréquentation dans les hôtels de – 15 %. Mêmes constats avec les chiffres de la chambre de commerce et d'industrie de Corse : 1,67 million de voyageurs ont rejoint l'île en avion ou en bateau en août, un volume en baisse par rapport à 2022 (-4 %).
Inquiétudes avérées
Dans sa dernière analyse économique régionale, la banque de France avait constaté que la saison touristique enregistrait un niveau d'activité en deçà de celui observé en 2022. La banque de France tire ainsi la sonnette d’alarme tandis que la majorité des hébergements touristiques accusent une baisse de 20 à 30 % de leurs réservations, du jamais-vu pour la haute saison. Tous les établissements sont logés à la même enseigne, du motel aux cinq-étoiles. Même les campings et les gites, un peu moins touchés par cette baisse de fréquentation, tirent tout de même la langue. L'économie entière de l'île est en train de souffrir, affirment les économistes. Les conclusions des bilans s’accordent sur les raisons de ce désamour : la Corse est en train de payer le prix des transports et des tarifs dans la restauration et l’hôtellerie, de la concurrence d'Airbnb, des réseaux sociaux contre le tourisme, mais aussi des tags antifrançais qui fleurissent sur les murs. Sans compter l’inflation, galopante sur l’île. Les prix des produits alimentaires et des services s’envolent. La hausse peut aller de 7 % à 14 % de plus par rapport au continent. En cause aussi l’absence de promotion de la destination, l’Agence du Tourisme de Corse (ATC) ayant décidé de ne pas promouvoir la destination pour l’été, dans le cadre des actions contre l’hypertourisme.
Une industrie prospère, si…
La stratégie de l'Agence du Tourisme de la Corse (ATC) est de miser sur la déconcentration touristique pour éviter l'afflux massif de touristes pendant les deux mois estivaux et encourager les voyageurs à visiter la Corse tout au long de l'année. Une approche qui mérite d’être accompagnée. Dès la rentrée, des réunions entre les professionnels du tourisme et la région Corse sont prévues, pour que l'île de Beauté reste attractive. Car il ne faut pas non plus négliger que le tourisme, n’en déplaise à ses détracteurs, est aussi le poumon économique de la région. En Corse, le secteur du tourisme est crucial, représentant 3,5 milliards d'euros par an, soit 39 % du produit intérieur brut (PIB), selon l'Insee. Alors que le secteur est en pénurie de main-d’œuvre et peine à attirer de nouveaux talents, la croissance économique de l'industrie va entrainer un accroissement des besoins. Fin 2023, plus de 90 000 emplois seront créés, pour atteindre la barre des 2,8 millions de salariés. Le secteur du voyage et du tourisme en France devrait créer plus de 385 000 emplois au cours des dix prochaines années, soit une moyenne de 38 000 nouveaux emplois par an, pour atteindre plus de trois millions d'employés dans le secteur d'ici 2032.
Maria Mariana