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Ukraine : un danger mafieux

Les guerres enrichissent les systèmes mafieux

Ukraine : un danger mafieux



Dans sa guerre contre la Russie, des dizaines de milliards d’euros d’armes ont été livrées à l’Ukraine par l’OTAN et les pays membres de l’Union européenne. Or l’Ukraine avait la réputation, avant la guerre, d’être l’un des pays les plus corrompus du monde. Aujourd’hui de nombreux services de renseignement occidentaux se demandent ce qui va se passer quand les armes de petits calibres, mais aussi les lance-missiles portables antichars ou antiaériens vont se retrouver sur le marché parallèle. Car c’est un fait quasi scientifique, les guerres enrichissent les systèmes mafieux.




Des armes à profusion


Près de 125 milliards d’euros d’aide militaire, financière ou humanitaire avaient déjà été versés à Kiev. Les États-Unis sont de loin les premiers donateurs, avec près de 42 milliards d’euros en aide militaire (56 % du total). Or jamais un pays en guerre n’a reçu autant d’armes de ses alliés et ceux-ci s’inquiètent désormais de leur destination et de leur contrôle. Les USA se rappellent avec douleur des Stingers livrés aux moudjahidines afghans quand ils combattaient l’Armée rouge puis ont servi contre les Américains. Le scénario s’est répété plus tard en Libye, quand l’OTAN a participé au renversement de Mouammar Kadhafi en 2011. Les gigantesques quantités d’armes alors livrées par l’Occident ont le plus souvent été vendues par des trafiquants ou des mafias notamment aux djihadistes et ont participé à la guerre du Mali. Même circuit pour les armes livrées par les USA et la Turquie aux ennemis de Bachar el Assad et ont vendues aux milices jihadistes et à Daesh ! Or les armes occidentales envoyées en Ukraine ne possèdent aucune traçabilité. D’où l’angoisse des Occidentaux qui se demandent si, une fois encore, elles ne vont pas se trouver aux mains des islamistes.

Des contrôles accrus aux frontières


Les mafias ukrainiennes étaient, avant la guerre, parmi les plus puissantes de l’ancien bloc soviétique. Non seulement elles n’ont rien perdu de leur virulence, mais elles ont été confortées par la guerre. L’Union européenne annonçait sa coopération avec la Moldavie pour l’aider à contrôler sa frontière avec l’Ukraine et prévenir le risque de trafics d’armes en provenance de ce pays en guerre. Car selon les indications des services secrets, le trafic est en plein essor. La commissaire européenne aux Affaires intérieures, la Suédoise Ylva Johansson, déclarait dans les colonnes du Monde « Nous avons toujours des problèmes avec le trafic d’armes depuis (cette région) au profit du crime organisé, qui alimente la violence des réseaux criminels dans l’Union européenne ». On s’inquiète fortement du manque de « transparence » de la part des Ukrainiens sur la traçabilité des livraisons, en particulier sur les munitions et les armes de petits calibres. Interpol est déjà persuadé que la fin du conflit entraînera la prolifération d’armes illicites.

L’Ukraine plaque tournante de tous les trafics


L’Ukraine à la réputation d’être une des plus grosses plaques tournantes du trafic international des armes depuis la chute de l’Union soviétique au début des années quatre-vingt-dix.

Ce pays était le troisième parmi les plus corrompus du continent européen, juste après la Russie, en tête, et l’Azerbaïdjan. Les services secrets sont désormais en alerte rouge. Comme le souligne un spécialiste : « Pour les équipements militaires les plus imposants tels que les chars, les lance-roquettes multiples ou les canons, la traçabilité n’apparaît pas trop difficile à mettre en place. Le renseignement de terrain et l’observation satellitaire peuvent permettre de les localiser relativement facilement. Par contre, concernant les munitions et les armes de petits calibres, c’est plus compliqué ». Après la guerre des Balkans, les mafias avaient fait main basse sur les stocks d’armes laissés sur place par les Américains. L’exemple le plus flagrant avait été celui de l’UCK albanaise, la supposée armée de libération entièrement créée par la CIA à partir de la mafia indigène et qui avait raflé le contenu des arsenaux pour le revendre dans le monde entier. Cela avait permis notamment aux bandes délinquantes françaises de s’équiper et d’entamer une guerre de cités qui n’a jamais réellement cessé.

Un combat juste sur un terrain pourri


La guerre que mène l’Ukraine est évidemment justifiée et aider son armée est nécessaire. Néanmoins, toutes les guerres ont été le fumier qui a permis aux mafias de prendre leur essor. La mafia sicilienne a retrouvé des couleurs après la Seconde Guerre mondiale. Elle a profité de la reconstruction italienne pour piller allègrement les fonds mis à la disposition des collectivités. Il semblerait que le président Zélensky cherche à maîtriser la corruption endémique dans son pays. Néanmoins, il ne faut pas se faire trop d’illusions. Les problèmes qu’ils affrontent nécessitent qu’il ferme les yeux sur les agissements de sa propre mafia. C’est donc un nouveau combat qui s’amorce en parallèle de la guerre et qui va favoriser et la menace islamiste et celle de la voyoucratie.

GXC
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