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Le hamas vaincu, la question palestinienne reste

L'armée israélienne est en passe de vaincre le Hamas

Le Hamas vaincu, la question palestinienne reste


L’armée israélienne est en passe de vaincre le Hamas. Cela ne fait aucun doute. Mais la suite des opérations reste une inconnue. Et pourtant dans l’équation complexe du Moyen-Orient cette inconnue est fondamentale. Deux questions au moins se posent à court terme : qui va gérer la bande de Gaza ? Que va-t-il advenir de la Cisjordanie où les colons juifs accélèrent leur pression souvent meurtrière sur les indigènes palestiniens ?


Le piège infernal du Hamas


Il ne fait plus aucun doute que le Hamas, vraisemblablement conseillé par les Iraniens (mais ça n’est pas certain) avait tout prévu depuis la torpeur israélienne qui a permis l’invasion du 7 octobre jusqu’à l’hyperréaction de l'État hébreu et ses conséquences désastreuses en termes d’image de marque. Déjà en 1973, lors de la guerre du Kippour, Israël avait péché par orgueil, méprisant les armées arabes au point de ne pas enclencher leur système de sécurité. La morgue, la prétention et l’orientation du gouvernement Netanyahou à laquelle est venu s’ajouter le messianisme de l’extrême droite religieuse, a permis l’atroce massacre du 7 octobre. Puis Israël soucieux de venger les morts, les otages et l’affront s’est livré à un bombardement indifférencié de la bande de Gaza. Qui peut reprocher à Israël de vouloir exterminer les nazislamistes qui, non content de violer, de torturer et de tuer, ont mis leurs exactions en image comme si la cruauté était un honneur ? Oui Israël avait le droit et le devoir de liquider ces nouveaux SS. Mais il devait le faire avec subtilité de façon à conserver son statut de victime. Ce qui n’a pas été le cas avec cette idée tenace que les juifs sont seuls contre tous et qu’en définitive peu importe l’opinion internationale. Or un tel raisonnement est faux.

Israël n’est pas seul, mais incarne l’Occident face à l’Orient


C’est faux d’abord parce qu’Israël dépend des États-Unis pour l’armement. La preuve ? Ce qui a été envoyé en Israël a en partie été retiré des dotations ukrainiennes. C’est ensuite faux parce qu’aujourd’hui l’émotionnel peut faire perdre une guerre. Une majorité des peuples du monde ont rejoint le front anti-occidental et Israël représente pour eux une première ligne de colonisateurs et d’exploiteurs. Peu importe le jugement qu’on peut porter sur une telle analyse. Elle est réelle pour les ennemis de l’Occident, un Occident qui abrite en comptant les États-Unis 14 % de la population mondiale, mais concentre 70 % des richesses. Compte tenu de la progression démographique, ce chiffre tombera à 5,5 % en 2050. C’est dire si la situation d’Israël au milieu d’un monde arabe hostile risque fort d’être la nôtre si le déséquilibre perdure. Pour de nombreuses raisons, la question palestinienne est redevenue explosive alors que le sort des Ouigours ou des Royingyas pourtant bien plus atroce laissent les musulmans indifférents et plus encore les racialistes pro-palestiniens. Mais, la prochaine explosion arrivera de Cisjordanie où il existe une vraie situation coloniale.

La question palestinienne devra être réglée


En Cisjordanie, 5 à 600 000 juifs fondamentalistes chassent les Bédouins au nom de leurs croyances millénaires. L’armée et la justice les soutiennent. Aujourd'hui les colonies sont soutenues par une minorité fanatique et si l’État d’Israël décidait d’expulser les colons pour rendre leurs terres aux Palestiniens, le risque serait grand d'une guerre civile. Mais si Israël n’agit pas en ce sens, il y a fort à craindre un nouvel embrasement de la Cisjordanie qui causerait une crise internationale forçant l’État hébreu à céder ou à s’isoler un peu plus source à terme d'une nouvelle Shoah.

Les divisions au sein de la population israélienne


20 % de la population israélienne est arabe et participe sans réserve à la vie démocratique d'Israël. L’État hébreu a réussi à créer une société brillante, multiculturelle et moderne qui pourtant subit une érosion dramatique.
En premier lieu, la population juive est désormais majoritairement séfarade alors que les Ashkénazes qui ont été à l’origine de la création de 1948 sont battus en brèche. La société est fragmentée par la crise sociale qui relègue les plus pauvres toujours plus bas dans l’échelle sociale.
Enfin, la défense d’Israël est extraordinairement budgétivore.
Conséquence : de plus en plus d'Israéliens cherchent des postes aux États-Unis. Cette désaffection encore ténue a momentanément pris fin pour combattre le danger nazislamiste du Hamas. Mais demain ? C’est pourquoi le règlement de la question palestinienne est devenu vital pour l’existence même de l’État d’Israël, un état dont il faut rappeler le droit imprescriptible à l'existence dans la paix.

GXC
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